Je te Vengerai, Acnologia { Acnologia x OC }

Sur le Sentier de Guerre

Si le temps en lui-même pouvait s'arrêter,
Pour qu'un instant se soit figé,
Je souhaiterais vivre cette scène pour l'éternité.
Vive, cruelle, anodine,
Quelques fois radine,
Et d'autres fois racines,
Elle est telle le sang qui coule dans nos veines :
Parfois d'un éclat plus sombre,
Parfois plus lumineuse,
Parfois envahie par la pénombre,
Parfois plus joueuse...
Notamment quand tu es là...
La vie.
Si l'on pouvait refaire le monde avec des si,
Je souhaiterais à jamais t'avoir avec moi,
Toi qui a fait de cette vie minable un cocon de soie.

Si j'ose te dire des cruautés,
Oublie ce que je t'ai dit,
Ce n'est en rien le contenu de mes pensées.
Si un jour tu tombes dans un lieu non-dit,
Sache que je serai là pour te relever,
Te ramener à la maison,
Et te chérir jusqu'à la fin de ma raison.
Si c'est cependant moi qui tombe,
Sèche tes larmes et chante avec mon esprit.
Parfois ma voix sera absente, démunie,
Parfois tu ne voudras plus l'entendre,
Parfois tu m'haïras,
M'aimera,
Mais moi, je ne changerai pas,
Et je resterai à jamais en toi.

Si le coeur pouvait lui aussi chanter,
Pour que tous entendent son requiem,
Je doute qu'il hurle qu'il en aie assez
De jouer cette mélodie que l'on aime.
Battant, chantant, vivant,
Et d'autres fois douloureux,
Il peut être comparé à un fil :
Parfois bien droit, bien fier, bondissant jusqu'à mille,
Parfois plus calme, parfois se perd,
Parfois plus tordu, plus crispé, isolé sur une île,
Et parfois blessé lorsqu'il s'emmêle d'inquiétudes.
Mais sache que toi, petit être tenu dans ces bras,
Je t'aimerai jusqu'à ce que ce fil se brise,
Peut-être même après si la mort n'arrête pas l'amour;
Mais de toute manière, toi aussi, tu porteras ce cœur,
Qui transmettra cette chanson de mœurs.

Lyla : Elle est belle... cette chanson.
- C'est une chanson qui a été composée par mon arrière grand-mère. Du moins, le premier couplet. Et lorsque je suis venue au monde, ma mère a créé le troisième après que sa propre mère aie crée le second.
Lyla : Donc toi aussi, tu écriras un passage ?
- Oui, Lyla. Je chanterai moi aussi cette chanson, plus tard.

Elle souriait doucement et dévisageait sa mère qui nous surveillait du coin de l'œil pendant que je marmonnais ma berceuse.
Cette mélodie avait toujours le don de me rassurer, de m'apaiser. Peut-être était-ce l'objectif premier de grand-mère, après tout.
Si j'écris un passage... que pourrais-je dire ?
La question avait toujours tourné en moi, et ceux depuis des centaines d'années. En ce moment plus qu'avant toutefois.
Je me levais le plus doucement possible et me dirigeais vers la mère de Lyla.
- Vous avez mangé ? Pour vous remercier, je pourrais cuisiner quelque chose.
Mère Lyla : Non. Je préfère que vous vous reposiez.
- Je ne pense pas pouvoir longtemps, sachez-le.
Mère Lyla : Pourquoi donc ?
- Je suis recherchée.
Mère Lyla : Comment cela ?
- Des mages me recherchent pour m'interroger. Au sujet de moi.
Mère Lyla : Qu'avez-vous fait ?
- Rien. Mais disons, qu'après la mort de...

J'avalais difficilement ma salive. J'avais énormément de mal à lui mentir , à elle aussi, et pire encore à cracher sur Acnologia et Zeleph.
Mais je ne peux pas dire que j'aimais Acnologia et que Zeleph est une vieille connaissance. Elles auraient peur de moi.
- Après la mort des... deux démons, ils ont décidé de vérifier si Le Roi Dragon n'avait pas de connaissances proches. Je suis suspectée car personne ne me connaît dans ce quartier où j'étais allée en attendant de repartir.

Ceci étant dit, la mère me regarda d'un air comme outrée par ce que je lui avais dit, mais cependant, la fillette blonde aux yeux en amandes d'un marron éclatant et aux tâches de rousseur me fixait comme si elle s' était arrêté à un bout de ma phrase.
Ai-je dit quelque chose d'étrange ?
Sa petite voix retentit, et sa question me pris au dépourvu.
Lyla : M'dame... t'es une vagabonde ?
- Oui, Lyla.

Je suis la Vagabonde de la rancoeur.

[ DU CÔTÉ DES FÉES ET DES TIGRES... ]

[ PDV YUKINO ]

« Mais même les Monstres ont besoin d'amour. Car au final... c'est ça qui fait le bien ou le mal. Si quelqu'un vit entouré de gens, vit inclu dans la société, il sera heureux, au détriment des malheureux. Quelqu'un qui perd tout ne peut être heureux. »
«Dites-moi. Imaginez. Vous aimez quelqu'un de toute votre force... mais qu'en est-il du jour où il disparait ? Que ressentiriez-vous ? De la solitude ? De la haine ? De la colère ? De la tristesse ? Et bien moi, je ne sais pas quoi ressentir. »
Il était vrai qu'au premier abord, cette femme me semblait froide. C'était comme... une mélodie rouillée par le bruit du vent. Lorsqu'on la regardait de loin, on pouvait croire qu'elle aimait la solitude, que la musique était en elle-même à s'en briser les tympans. Même lorsque d'autres s'en approchaient, son sourire était glacé, figé. Sa voix était forte, était inhésitante. Prête à cracher si on osait empiéter sur son territoire. Le rythme de la musique ne donnait pas envie d'en entendre plus.
Cependant... j'avais comme l'impression que lorsqu'on écoutait les paroles, que l'on prenait la peine de le faire, la musique changeait.
Ce jour là, j'étais persuadée que nous avions vu quelque chose à travers cette armure forgée. Que ces larmes étaient significatives. Nous avions écouté les paroles de la mélodie. Cependant... j'étais la seule à le croire. La seule peut-être à avoir tendu l'oreille.
Sting : Yukino ! Tu ne te prépares pas ?
- Mais... que faites-vous ?
Sting : Oh...

Il ne me regardait plus dans les yeux. Il se grattait nerveusement la nuque et hésitait à parler. Je regardais tout autour de moi, écoutant avec attention chacune des conversations. Ce que j'entendis me choqua.
Gray : Cette saloperie... je l'attraperai.
Natsu : LA BASTON ! J'SUIS CHAUD BOUILLANT !
Erza : Je suis contente de voir que vous ne vous chamaillez pas ! N'oubliez pas : il faut juste l'attraper. Et il faut faire attention.
- Hein...?

Ils vont... attraper cette femme ? Malgré la souffrance qu'elle avait l'air de ressentir ?
Sting : Ne t'inquiète pas. Nous allons l'attraper dans une bonne vieille baston ! Natsu est avec nous, on ne risque rien.
Rogue : Sa magie est toutefois impressionnante. Elle est dangereuse, tu l'as vu toi-même, Sting. Alors ne fais pas cette tête là, ça pourrait te coûter cher.
- Mais... attendez.

Tous se tournèrent dans ma direction et arrêtèrent leurs mouvements.
- On va vraiment faire ça ? Je veux dire, elle n'a rien fait, non ?
Lucy : Je comprends ce que tu ressens Yukino. Mais tu as senti sa magie. De plus, elle n'a eu aucune hésitation à l'employer sur Gray. Elle aurait pu le tuer...
- Mais vous l'avez vue, non ? Elle pleurait !
Natsu : Yukino.

Il posa sa main sur mon épaule avec un visage sérieux. C'était particulièrement rare de le voir ainsi avec cette expression neutre.
Natsu : Cette odeur. Tu t'en rappelles ? Rogue. Sting. Moi. Nous avions déjà senti cette odeur, nous l'avions dit. Je me rappelle d'où elle vient, maintenant. Cette odeur... c'est celle d'Acnologia.
- Hein ? Cette femme aurait un rapport avec lui alors ?
Lucy : C'est probable.
- Mais cela n'explique en rien sa souffrance ! Rappelez-vous de ce qu'elle a dit. Elle a parlé d'un « être aimé ». Ça ne colle pas !
Erza : Tout est possible. Elle peut-être de sa famille.
- Mais...
Sting : Hé. Nous allons l'attraper, la neutraliser et simplement lui poser des questions. Si on voit que ce n'est pas un danger, nous la relâcherons. D'accord ?

Il me fit un grand sourire, comparable à celui d'un jeune enfant qui attend avec impatience son anniversaire du lendemain. Je lui rendis automatiquement son sourire malgré mon inquiétude en ce jour.
Ainsi, de nouveau après pas même une semaine depuis la dernière fois, nous allions partir dans une bataille. Bataille que je sentais particulièrement mal. J'avais la sensation que cette femme n'était pas ce qu'elle laissait paraître. C'était impossible. J'avais vu un sourire plus honnête de sa part, qu'elle m'avait offert lors de son arrivée très brève à Sabertooth. J'avais la sensation que quelque chose allait arriver, mais je ne savais pas quoi.
J'avais beau essayer, je ne trouvais pas quel pouvait être le lien entre cette femme et le monstre qu'était Acnologia. Peut-être que l'odeur n'était qu'une immense coïncidence. Peut-être.
Tout ce dont j'avais la certitude était que nous allions sûrement découvrir quelque chose dont nous aurions dû ne pas savoir. Quelque chose qui allait tout bouleverser pendant un long moment.

[ FIN PDV YUKINO ]