Qui es-tu ?

699 43 75
                                    

{ Rappel } ~ Le reste du groupe des Fées s'étaient arrêté pour aider leur ami, mais l'un, celui aux cheveux roses, me suivait malgré tout.
Merde. ~

Je soupirais longuement d'impatience. Le garçon, par ailleurs particulièrement énergique, me suivait inlassablement sans s'épuiser et en hurlant ses poumons, à se demander comment il faisait pour encore respirer. Malheureusement, il respirait.
Je sautais d'arbres en arbres, parvenue enfin à la forêt la plus proche, revenue maintenant non loin de la maison de la petite Lylla.
Et si j'allais là bas ? Problème, ce gêneur va me suivre. Mais j'aurais un toit.
Je me retournais alors comme je l'avais fait pour son ami peu avant, scrutant avec attention le meurtrier que j'avais sous mes yeux. J'avais face à moi mon pire ennemi.
Dans deux mois, dans deux mois... pas maintenant... allez, retiens-toi. Ne le regarde pas dans les yeux. Ne le regarde pas dans les yeux.
- Mage de Feu.
Natsu : Hé !!!!!! Reviens-là ! Tu as...
- Pitié, épargne-moi tes discours dignes d'un enfant en manque d'affection. Oui, j'aurais pu tuer ton ami, bla,bla, bla. Mais je ne l'ai pas fait, alors ne me soule pas. Oui je suis vulgaire.

Je pouvais voir son incompréhension gravée avec ce foutu sourire.
Surpris ? Je ne t'épargnerai pas, sache-le. Je serai cinglante. Monstre. Mais je ne suis pas encore de mauvaise humeur. Donc tais-toi, c'est un conseil.
Il renifla l'air avec attention, comme si celui-ci avait un problème. Je savais que l'instinct de Chasseur ne trompait jamais, et que ce qu'il allait dire n'allait pas me plaire. Pourtant, mis à par lui, je ne ressentais aucun danger aux alentours. Cependant, je ne me laissais pas distraire, ne savait-on jamais après tout.
Il releva la tête en grognant, son visage tout d'un coup bien plus sérieux. Il fronçait particulièrement les sourcils, et sa magie prouvait qu'il ressentait quelque chose de fort.
De la peur ?
Natsu : Qui... es-tu ? Pourquoi dégages-tu autant de magie ? Et cette odeur... je l'ai déjà sentie avant. Elle est forte. Très forte.

...! Je sens tant que ça ? l'Ombre m'avait déjà signalé ça. Le parfum d'Acnologia est tant que ça incrusté sur ma peau ?
Je reniflais pour vérifier, mais mis à part la cape, rien n'avait son odeur. C'était donc moi, qui « puait ».
- Je ne te permets pas de critiquer mon odeur.

Je fronçais les sourcils et continuais de cacher mes cheveux comme je le pouvais.
Reste calme, sereine.
La femme aux cheveux rouges arriva en courant, épée à la main, et s'avançait dans ma direction, transformée et menaçante. Son ami aux cheveux roses, après ma réponse froide, était resté figé.
Erza : Ne t'approche pas d'elle, Natsu !
- Ne me touche pas de tes mains sales, humaine.

Je sautais vers l'arrière pour empêcher son coup d'atteindre mon ventre, et atterrissais de nouveau tranquillement avec le plus de grâce et prestance que je le pouvais. Elle insista encore et encore, tant que c'en devenait drôle.
- Tu ne pourras pas me toucher. Réessaie, et je te fais comme à ton ami. Je n'aime pas faire ça, alors reste tranquille, veux-tu ? Et cela ne sert à rien de me poser des questions, je ne répondrai pas. Sache juste que je n'ai rien contre toi. Alors bouge.

Elle me dévisageait, l'air de rien, et levait haut le menton comme pour essayer de dire qu'elle m'était supérieure.
Comme si elle me faisait peur.
- Je te déconseille de jouer avec mes nerfs. Je ne suis plus d'humeur.

Elle s'avançait brusquement dans ma direction, enfila une nouvelle tenue avant de sauter alors que je préparais ma magie.
Dommage pour toi. Ne t'étonne pas si tu meurs vite.
Une énergie d'un vert profond, le même que mes yeux, émanait de moi. J'étais désormais prête à lui donner mon avertissement, un avant-goût de ce qu'il se passerait si elle m'agaçait plus : un petit arrêt cardiaque. Pas assez fort pour la tuer, du moins normalement, mais pas faible non plus.
Natsu : Erza, ARRÊTE ! NE BOUGE PLUS !

C'est qu'il est intelligent contrairement à ce que l'on peut penser, le petit.
Je levais le crâne comme elle l'avait fait tout à l'heure pour montrer ma supériorité. La femme s'était arrêtée dans son élan en voyant le Chasseur trembler.
Il a senti ma magie.
- Pathétique. Dire que je ne m'étais même pas transformée. Tu trembles, Chasseur ? Alors, qu'est-ce que ça fait dis-moi, la peur ?
Sting : Natsu !

Les Jumeaux s'avancèrent, mais s'arrêtèrent eux-aussi instantanément. La Blanche les suivait de près et regardait les demi-Dragons, tétanisée face à leur visage effrayé.
- Alors ? Comprenez ce que je vivais. Comprenez ma souffrance. Comprenez, tout simplement. Car là, ma magie est à son minimum.
Rogue : Impossible... elle est...
Sting : Pire qu'eux.
- Eux ? Dites-moi. Qui ? Qui selon vous mérite d'être jugé comme vous le faites actuellement ?

Je m'avançais du rose, un sourire accroché aux lèvres.
Allez. Tu peux le faire, même si ça ne te ressemble pas... continue de bluffer, de mentir. Tu peux le faire.
Peut-être ne l'avaient-ils pas remarqué. Peut-être étaient-il envahis par un mauvais pressentiment... Du moins, j'espérais qu'ils n'avaient pas vu.
Sting : Monstre...

« - Foutue déesse !
- Elle va te tuer !
- Elle est là ! Rentrez chez vous, fermez vos portes et cajolez vos mioches !
- Monstre. »
« - Parce que tu es comme moi, Cynthia.
- Tu es toi, Cynthia. Le monde peut bien aller se faire foutre, ils peuvent bien penser ce qu'ils veulent. Tu n'es pas ce qu'ils disent. Ils ne savent pas ce que tu as vécu. Alors ne les écoute pas. Crois en moi. Je suis bien placé pour savoir. »

- Oui, je suis un monstre. Mais...

Je relevais de nouveau mon menton.
- Mais même les Monstres ont besoin d'amour. Car au final... c'est ça qui fait le bien ou le mal. Si quelqu'un vit entouré de gens, vit inclu dans la société, il sera heureux, au détriment des malheureux. Quelqu'un qui perd tout ne peut être heureux.

Ils ouvrirent tous des yeux ronds à ma réplique, réplique que j'avais dit le plus calmement du monde. Seule chose que j'eus dite qui venait de mon coeur, qui venait de l'ancienne moi. Celle qui souriait, qui regardait le monde avec ses beaux yeux verts avec la plus grande douceur du monde.
Erza : Elle... pleure...?
- Dites-moi. Imaginez. Vous aimez quelqu'un de toute votre force... mais qu'en est-il du jour où il disparait ? Que ressentiriez-vous ? De la solitude ? De la haine ? De la colère ? De la tristesse ? Et bien moi, je ne sais pas quoi ressentir.

Ils n'ont pas remarqué à quel point j'étais faible, hein ? Ils n'ont pas vu la fracture. Je ne pleure pas... hein ?
Je souriais comme je le pouvais, avant de tourner les talons et de partir droit vers la forêt, alors que les mages, choqués, ne bougeaient plus.
Ces sentiments, ils refusent de fondre. Ils refusent de s'envoler. Je les porte encore, comme un fardeau puissant sur mes épaules. Je l'aimais. Je l'aime. Alors quels mots suis-je sensé employer pour écrire notre conclusion ? Quel futur suis-je sensé chercher dans ce monde où il n'est plus ? Que suis-je sensé faire sans ses contours, sans sa présence ?
Voilà ma vie, dorénavant, voilà à quoi elle mène. Mon histoire se résume par deux personnes qui s'aimaient, dont  l'une d'elle a désormais disparu. Et... c'est tout pour cette histoire. Tout pour cette vengeance.
Je les tuerai. Même si ça équivaut à me perdre moi-même. À perdre ce qu'il aimait.

Et juste après... je te rejoindrai. Mais lui... il vivra.
Je posais la main sur mon ventre en continuant mon chemin en laissant mes larmes couler, laissant l'air frais imbiber mes poumons, laissant les feuilles virevolter sous mes pieds à mon passage. Laissant le soleil et le Ciel se moquer de moi, se moquer de nous. Laissant mon coeur palpiter tristement dans ma poitrine, laissant mon âme chantonner cette même berceuse qu'autrefois sur ce dos majestueux.

Je te Vengerai, Acnologia { Acnologia x OC }Où les histoires vivent. Découvrez maintenant