~Rappel ~Si je n'y vais pas, elle va mourir pour sûr. Qu'elle crève, qu'elle crève, je veux du sang, du sang ! Mais... je veux... Je veux...
Qu'elle vive.
{ FLASHBACK }
Là où il se trouvait. Là où ma vie en tant que maudite allait s'achever, là où peut-être ma vie, tout simplement, allait s'achever.
En effet, il y avait deux moyens de me libérer de l'immortalité : soit je tuais moi-même le responsable de la malédiction, soit Eskisse, soit je mourais tuée. Le suicide n'était pas envisageable pour moi, je voyais cela comme une immense lâcheté. Ainsi, il ne me restait plus que cela. Je savais très bien que je ne connaissais pas ma propre force mentale. Peut-être qu'au dernier moment, la peur allait me prendre. Toutefois, peu importait l'issue de ce combat prochain, j'allais, enfin, être libérée de tout le poids du monde. Alors, je ne comptais pas avoir de regrets... même si pour un, il était trop tard.
L'avais-je remercié pour tout ce qu'il avait fait pour moi ? Lui avais-je, ne serait-ce qu'une fois, parlé à cœur véritablement ouvert ? Je l'espérais. Car dorénavant, je n'en aurais plus l'occasion.
J'avançais, lentement, alors que le vent d'Ouest parvenait dans mes longs cheveux bruns. Le chant des oiseaux, doux et apaisant, semblait aller et venir dans mes tympans au même rythme que battait mon cœur. J'avançais, puisque peut-être que dans les heures qui suivraient je ne pourrai plus. J'inspirais, car peut-être que dans les heures qui suivraient ils ne respireraient plus. Je soupirais d'aise, à quelques pas de là. Quelques pas de ce qui sera le tombeau de celui que j'ai le plus haï... et peut-être bien le mien.
Lorsque mon pied franchit le seuil de l'antre d'Eskisse, je parvins à entendre une longue respiration. Celle-ci était régulière, annonçant ma chance, annonçant le sommeil profond de la bête. J'aurais pu le tuer avec simplicité. Pourtant à cet instant, une émotion me prit. Une émotion forte, comme l'était celle d'Acnologia ce jour-là, ce jour dans cette grotte. Une envie d'une vengeance lente, une vengeance savourée me prenait, prenait place en tout mon être qui frémissait d'avance, qui courbait l'échine rien qu'à la pensée de sa souffrance future. Je souhaitais que jamais il n'oublie le nom qu'était le mien, que jamais il ne m'oublie de là où il sera, soit en Enfer. Que le monde s'en souvienne, contrairement à l'histoire d'Acnologia que je ne saurai probablement jamais moi non plus.
Et pourtant, malgré cette rage, malgré cette haine, cette envie, ce désir profond, je tremblais. Les mots de mon geôlier venaient et repartaient dans mon esprit torturé par ce tourbillon d'émotions qu'était mon corps à cet instant.
"Tu crois sérieusement pouvoir tuer un Dragon ?"
Je compris alors le sens véritable de sa phrase. La phrase qui était à l'origine de cette dispute futile qu'avait été la nôtre. Il ne se moquait pas de moi ce jour-là. Il était inquiet. C'était une émotion que je ne pensais pas qu'il ressentait, que j'étais certaine qu'avec le temps il avait oubliée. En réalité, sa phrase voulait dire... " Pourrais-tu tuer un être vivant ? Même si il est à l'origine de tous tes maux, de toutes tes peines ? "
Mais il était trop tard. Il m'avait fui. Tout comme je l'avais fui. Ainsi, le doute n'avait pas le droit d'être en moi.
J'avançai de nouveau. Cette fois, mes pas hésitaient malgré moi. Malgré mon but solidement fixé, malgré les murs épais que je venais de construire autour de mon cœur.
La bête ouvrit les yeux. Eskisse, de ses yeux verts profonds, m'analysait avant de se relever dans un long battement d'ailes. La possibilité de le tuer dans son sommeil m'avait désormais filé entre les doigts. Il ouvrit largement sa gueule, puis un rire rauque retentit dans la pièce qu'était sa grotte.
Eskisse : Mais je te reconnais, gamine ! Comme tu as grandi. J'aurais juré que le jour où tu ressortirais de là, tu serais bien plus amochée !La rage continua de me ronger, mais la peur me figeait. J'avais devant moi celui qui m'avait comme tuée. Alors pourquoi ? Pourquoi ne parvenais-je pas à lever le bras, lui couper la respiration et le vider de son sang en hurlant vengeance ? En hurlant mon nom, comme je l'ai toujours rêvé durant ces années de torture ?
Eskisse : Je savais que tu ressortirais de là. Je ne t'aurais pas confié mon pouvoir, tu serais morte. Et, j'ai eu ce que je voulais en échange de ta vie, alors tout le monde est content ! Alors que me vaut l'honneur de ces retrouvailles, très chère Déesse du Vivant ?
- TU TE FOUS DE MOI ? TU AS TUE MES PARENTS ! TU AS DETRUIT MA VIE, FOUTU DRAGON !
Eskisse : Faute de l'avoir détruite, j'aurais pu l'arrêter. Estime-toi heureuse, Déesse.
- Tu m'as échangée après m'avoir transformée en Monstre. Tu m'as foutu dans un cachot. On m'a torturée...
Eskisse : Sans cela, la guerre aurait été perdue. J'y ai gagné, figure-toi. Vingt Dragons, vingt soldats. C'est pas cher payé contre l'immortalité. Remarque, la guerre a été perdue à cause d'Acnologia de toute manière. Le responsable de tout cela n'est donc pas vraiment moi... mais l'Apocalypse. Avec ta magie nouvelle, tu pourrais le tuer. On pourrait le tuer. Les Dragons renaitraient de leurs cendres, notre ère reviendrait. Alors...
- LA FERME ! ACNOLOGIA N'A RIEN DEMANDE !Mon cri avait résonné. Tant que j'étais persuadée que l'on pouvait m'entendre à l'autre bout de la vallée.
- Tu as détruit tout ce que j'avais... je vais... te tuer...
Eskisse : Déesse. Tu en es incapable. Regarde... tu trembles.Il avait raison. Mes mains bougeaient d'elles-mêmes, je ne les contrôlais plus. Il avança sa patte et ses griffes immondes de ma gorge avec un rire.
Eskisse : Ta haine te perdra. Si l'Alliance est impossible, alors ta mort est la bienvenue pour nous deux.Mes mains avaient cessé de trembler. J'allais mourir. Mais cette-fois, ce n'est pas la mort que je voulais voir au bout du chemin. Je voulais voir...
Acnologia : Mais t'es débile ou quoi ?! Qui t'as dit de crever ?Les griffes qui tenaient fermement mon cou avaient été arrachées dans un râle de mon cauchemar. Mon nouvel idéal avait fait son entrée dans un cri, dans un hurlement. Mon coeur avait comme recommencé à battre après cette centaine d'année sans mouvement, comme s'il venait d'être dégelé.
Acnologia : Cynthia ! Ne meurs pas ! Bats-toi !Je ne l'avais jamais vu si désespéré. Quiconque ce jour-là l'aurait vu, aurait compris que sa conscience ne s'était pas envolée en même temps que sa transformation ne s'était achevée comme les livres le disaient.
Acnologia se battait, il mordait, grognait, crachait, frappait pour protéger quelqu'un. Quelqu'un qui ne méritait pas son aide. N'était-ce pas adorable ? Celle qui voulait tant le fuir voulait aujourd'hui rester à ses côtés, voulait juste entendre un " Bienvenue à la maison" en franchissant le seuil de la grotte. De notre grotte.
Ainsi, mon esprit se calma, devint apaisé. Je compris. Trop tournée vers l'ombre, je ne parvenais pas à voir ma lumière dans cette dense obscurité.
Eskisse était largement en position de faiblesse contre Acnologia. Le combat n'avait pas été long. Loin de là. Il avait toutefois été rude ; L'Apocalypse était grièvement blessé, mais ne baissait jamais son menton. Le Dragon du Vivant, à terre, marmonnait des paroles incompréhensibles. Pourtant, Acnologia n'en finit pas. Il se retransforma sous mes yeux, alors que sa silhouette disparaissait dans le vent. Ne restait plus qu'alors un corps musclé métisse et des longs cheveux océans qui s'écroula au sol, fatigué.
Je m'efforçais de courir vers lui malgré les décombres de la zone, et parvint à l'attraper avant que sa tête n'heurte le sol. La dernière chose qu'il fit avant de paisiblement s'endormir était un murmure, un murmure qui ne fit que réchauffer mon cœur meurtri par ces hésitations passées :
Acnologia : Cette vengeance, c'est la tienne... alors elle me concerne aussi. Garde des jolies petites mains propres, et laisse les miennes se recouvrir de son sang. Car de toute manière, il est trop tard pour les sauver. A mon réveil, soit juste là. Crève, et je viens te chercher en Enfer. Pigé ?Il ferma ses paupières lentement devant mon hochement de tête, et fit la chose à laquelle je m'attendis le moins : un sourire, un sourire tendre qui ne reflétait ni moquerie, ni mensonge, ni ambition. Ce sourire était comme celui d'un enfant, simple, joyeux, beau.
Ainsi, dans un dernier regard pour la Bête amochée par MA Bête, sa respiration s'arrêta dans un dernier soupir à cause des nombreuses blessures infligées. Dernier soupir qui aurait dû être également le mien. Mais... il n'en sera rien. Mon immortalité pouvait bien durer, même si je la haïssais. Parce que j'avais trouvé une nouvelle raison de vivre...
Acnologia.
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Je te Vengerai, Acnologia { Acnologia x OC }
FanfictionSPOIL FAIRY TAIL ( parcours d'Acnologia ) ( suite et personnage « Cynthia » inventées ) Cynthia est une femme qui nageait dans le bonheur. Elle aimait quelqu'un malgré tout le sang qu'il avait sur les mains, malgré sa froideur, malgré ses meurtres :...