Je te Vengerai, Acnologia { Acnologia x OC }

Mains froides, Coeur chaud

~ Rappel ~
Je m'attendais à ce qu'il s'abstienne, à ce qu'il abandonne, mais ses quatre mots m'avaient cloué le bec et avaient empêché mon esprit d'avoir un bon fonctionnement :
Acnologia : Cyn...thia. J... su... d...lé.

{ FLASHBACK }

Mes yeux s'ouvrirent sous la surprise, laissant place à un Acnologia mal à l'aise. Cela faisait peu de temps que j'étais là. Une semaine, tout au plus. Mais il n'a jamais laissé son visage bouger pour former une autre expression que celle habituelle, soit neutre, bien qu'arrogante, ou son expression lorsqu'il était en colère. Il ne voulait pas que l'on voie à travers lui. Pas que l'on voie ce qui se cachait derrière ces gros tas de muscles et cette magie impressionnante.
- Acnologia...

Voyant que je ne dormais pas, il fronça les sourcils et cacha ses légères rougeurs en détournant le regard.
Je ne sais pas si je dois m'inquiéter pour ma vie à cause de mes talents de menteuse ou si je dois faire une crise de fangirl devant ce visage.
Acnologia : Retourne dans ton cachot. Maintenant.
- J'ai bien entendu ce que j'ai entendu ?  Je n'aurais jamais cru t'entendre t'excuser un jour. C'était trop mi...
Acnologia : J'ai dit au cachot. Ou je t'y emmène de force. Ou alors je te...
- Tue ? Le ferais-tu vraiment ? J'entends ces menaces tous les jours maintenant, et pourtant je suis encore là.

Je suis définitivement une idiote suicidaire.
Acnologia : Revois ton comportement ou je te remets tes foutues chaînes, femme.
- Redemande moi plus gentiment... s'il te plaît ?
Acnologia : Va te faire.
- Mmmm.... tout dépend de...

Il ne me laissa pas finir ma phrase, comme d'habitude, qu'il m'attrapa littéralement par le tee-shirt qu'il m'avait donné, me souleva sans aucune difficulté comme la première fois, et commença à marcher sous mes protestations.
- Moi qui pensais que tu commençais à être gentil !
Acnologia : Ferme-la ! Je vais vraiment te la mettre, la muselière ! Tu es insupportable !
- Dans ce cas, tue-moi !

Il s'arrêta de marcher et me jeta dans le lac, agacé. Il levait haut le menton, et ses yeux se voulaient froids. Pourtant... il ne parvenait pas à cacher son sourire lorsque je sortis la tête de l'eau, hurlant tant l'eau n'avait pas changé de la nuit passée.
- Je vais...
Acnologia : Tu es mieux silencieuse. Tais-toi un peu, ça te rendrait plus attirante. Ça ne m'étonne pas que personne n'aie jamais voulu de toi.

Ouch. Ça pique. En plus il n'a pas vraiment tort...
Je fronçais les sourcils et me releva tant bien que mal dans l'eau.
J'admets avoir été provocante, mais il abuse. Il me cherche ? Bien, s'il veut jouer à ce jeu, on va jouer.
Je relevais mes cheveux restés coincés sur mon visage, et m'avançais silencieusement vers Acnologia.
Il ne se doute de rien. Je vais le regretter après par contre. Mais... j'aurais eu la chance de faire ça au moins une fois dans ma misérable existence.
Il me regardait sans rien dire, fier de sa bêtise de tout à l'heure, avec ce sourire mesquin collé aux lèvres, alors que je fis une démarche la plus posée possible. Je fulminais de rage intérieurement, avide de vengeance. Je voulais qu'il finisse dans le même état que moi.
Tu ne souriras plus bien longtemps...
Je lui attrapais délicatement le bras, sous ses yeux dorénavant surpris, et il se laissa bien gentiment faire alors que je continuais de m'avancer sans aucune bribe de méfiance. Son bras était plus que fort, mais étrangement il semblait faible à cet instant là sous mes doigts et devant mon sourire forcé.
Ce fut son erreur : il aurait dû me repousser et se méfier de moi.
D'un coup le plus brusque que je pouvais réaliser, je me fis trébucher moi même dans l'eau de sorte à l'entraîner dans ma chute. Mon plan avait été un succès : il était tout comme moi tombé à l'eau sous mes éclats de rire et le bruit qu'il avait fait au moment de retenir sa respiration.
- PFFFFFFFF ! Je... euh...

Merde. Je m'en doutais, j'ai signé mon arrêt de mort...! J'ai pas écrit de testament. Ah oui, je n'ai rien à donner et personne à qui donner quelque chose.
Le regard qu'il me lança calma de suite mes ardeurs, et à son tour, il s'avança et me fit embrasser le sol d'une balayette monumentale, sous l'eau. Il releva ma tête pour me laisser cinq secondes de répit, souriant de nouveau mais plus sadiquement, et la replongea dans le lac. Et ceux, ainsi de suite, jusqu'à ce que ma jambe le fit tomber une fois de plus. Je reculais comme je le pouvais en riant, sous ses protestations dérisoires en parfaite contradiction avec son visage plus doux que tout à l'heure. Ses cheveux trempés étaient bien plus foncés qu'habituellement et collaient à ses vêtements. Quelques mèches étaient aussi sur son visage agacé.
Je me mis à courir dans l'eau, tapant dessus pour l'arroser comme je le pouvais.
Il me suivait, sourcils froncés, et faisait lui aussi tout pour me faire tomber.
Et ceux, jusqu'à la venue de la nuit.

Ce jour là, ses mains étaient gelées. Beaucoup s'en sentiraient mal à l'aise.
Enfin, le peu qui osaient l'approcher, qui osaient le regarder en face ou lui tenir tête.
Pourtant ce jour là également, j'avais su déceler quelque chose d'autre que de la haine dans ses yeux. Une émotion que je n'avais pas réussi à déchiffrer à ce moment là, mais qui plus tard quand j'avais vraiment commencé à l'aimer soit environ deux mois ensuite, m'avait crevé les yeux, m'avait submergé moi aussi :
C'était de la compassion.
Mais pourquoi ? Je ne le savais pas encore à ce moment là. Et pourtant, la vérité m'avait été exposée sur cette créature la journée même, alors qu'il m'avait sauvée.

{ FIN FLASHBACK }

? : Maman.. elle se réveille.
? : La pauvre...

J'ouvris mes paupières, réveillée par la voix d'une enfant. Voix que j'avais déjà entendue.
Lyla ?
Je bougeais comme je le pouvais et essayais de me rasseoir.
Que s'est-il passé ? Je me souviens avoir été en contact avec le chasseur et avoir usé de ma magie. Puis... je suis partie. Je suis venue ici comme prévu inconsciemment ?
Lyla : Cynthia !
- Lyla...
Lyla : Attendez, je vais vous chercher à manger !
- Merci.

Je lui fis un sourire. Sa mère me dévisageait étrangement.
? : Comment la connaissez-vous ? Elle était affolée quand elle vous a trouvée évanouie dans les bois d'à côté. Oh, excusez-moi, je...
- Ce n'est pas grave. Je vous remercie de m'avoir aidée ! Et pour répondre à votre question... je suis passée par là il y a quelques jours. Elle m'a vue et nous avions discuté.
? : Puis-je vous poser une dernière question ? Je vous laisserai vous reposer ensuite. Il en va de la sécurité de la petite.
- Parlez donc.
? : Cette magie qui émane de vous... vous êtes... euh...

Elle semblait dorénavant hésitante.
? : Maudite...?
- Oui.

Elle eut un hoquet de surprise, et n'osait même plus me regarder dans les yeux.
Elle a peur.
J'avais l'habitude de cette réaction. Les seuls qui n'avaient pas eu peur de moi étaient soit des mages qui se croyaient forts, soit des gens comme moi.
Acnologia.
Je soupirais longuement en baissant les yeux à mon tour.
- Je... comprends. Je peux partir maintenant, je comprends, vraiment. Je suis navrée d'avoir abusé de votre hospitalité. Je disparaîtrai de ces bois avant l'aube, vous ne me reverrez plus. Alors... ne me regardez pas ainsi... s'il vous plaît. Je ne vous veux aucun mal.

Elle sembla soudain surprise du ton que j'avais employé. Ton désespéré.
? : Vous...
Lyla : Md'ame ! Je vous ai apporté du pain !
- Non, Lyla, je...
? : Mangez.
- Hein ?

Ce fut à mon tour d'afficher ma surprise. Elle me souriait gentiment.
? : Mangez.
- Mais...
? : Vous n'avez encore rien fait, non ? Ce serait injuste de ma part de vous virer d'ici vu vos yeux gonflés et votre fatigue pour votre magie. Et la façon dont vous regardez la petite... vous ne pouvez qu'être une femme bien. Vous n'êtes pas quelqu'un de mauvais. Je pense que vous êtes quelqu'un de triste cependant.

« Acnologia. Tu n'es pas quelqu'un de mauvais.
Acnologia : Qu'en sais-tu au juste ? Tu n'es personne, juste un tas de poussière que je peux écraser.
- Tu comptes m'écraser avec ce regard là, peut-être ? Je sais que tu ne penses pas vraiment ce que tu dis. »
Les larmes me montèrent aux yeux.
Lyla : Mdame, pourquoi vous pleurez ?
- Lyla. Merci.

Je regardais sa mère en hochant la tête pour elle-aussi la remercier silencieusement, quand elle sembla remarquer quelque chose.
? : Oh... mais... vous êtes...[] ?