Je te Vengerai, Acnologia { Acnologia x OC }

L'au-Revoir

- Madame, auriez-vous...?
Mère Lyla : Oh, les voici. Je suis étonnée, je n'aurais jamais cru que vous seriez bonne cuisinière.
- Haha, je suis habituée. Je cuisinais pour mon mari.
Mère Lyla : « Cuisinais »?
- Oui.
Mère Lyla : Pardonnez-moi de mon indiscrétion.
- Il n'y a pas de problème.

Je souriais doucement à la femme qui me dévisageait avec inquiétude. Lyla était endormie sur le canapé de la salle, et sa mère discutait avec moi qui cuisinait un plat que j'adorais faire.
C'était le plat de la première fois que je cuisinais pour Acnologia. Quelle ironie du sort.
Je rangeais en me baissant lentement les ustensiles que j'avais utilisé, puis à peine posée sur le canapé près de la petite en attendant que le repas se refroidisse un peu, qu'une odeur familière m'envahissait les narines : des Dragons se trouvaient non-loin. Pourtant, c'était presque impossible de me retrouver. Cette maisonnée était loin dans la forêt, cette famille vivait en paix. Mais je le sentais, c'était indéniable : leurs recherches avaient portés leurs fruits. Mais alors, m'avaient-ils démasquée ? Savaient-ils qui j'étais ? J'espérais que non, sinon, mes plans allaient tomber à l'eau. Cela signifiait aussi que la journée du Roi Dragon ne se produirait pas comme je l'espérais.
Non. Je les tuerai ce jour, point final. Quitte à me faire prendre d'abord.

- Madame. Je crois que je vais devoir partir plus tôt que prévu. J'ai été retrouvée.
- Mère Lyla : Comment ?

Un claquement de porte se fit entendre, et des voix s'élevèrent dans la tombée du jour. C'étaient trois voix féminines, quatre masculines. Un groupe de sept. Je reconnaissais parmi elles la fille qui, le jour où j'avais fait un tour à Sabertooth, m'avait conduit aux dortoirs, l'énergique aux cheveux roses, la femme fonceuse dans le tas aux mêmes cheveux que la femme-dragon, et l'homme de glace que j'avais arrêté avec ma magie. J'avais l'impression de connaître également les autres, mais ils m'étaient sortis de la tête. Ainsi, sans la moindre délicatesse, je me levais et me mis en position de défense, la mère et la fille derrière moi pour les protéger. Après tout, ils n'avaient eu aucune pitié à me poursuivre en pleine rue, peut-être n'auraient-ils aucune pitié à se servir de l'enfant auquel aujourd'hui, malgré le peu de temps passé avec elle, je m'étais attachée pour parvenir à leurs fins.
Je te protégerai. Ne t'en fais pas. Je suis là.
Je clignais amèrement des yeux, défaitiste, mais prête aux plus grands des risques. Une femme, blonde, entra par la porte ouverte, suivie de l'homme dénommé "Natsu". Elle regarda attentivement autour d'elle, semblant juger le décor dans lequel son ennemie se trouvait, et soupira longuement en voyant le brun entrer, des éclairs dans les yeux. Les Dragons jumeaux arrivèrent ensuite, l'un toujours aussi souriant malheureusement, l'autre toujours si sombre, suivie de la femme rouge et l'autre blanche. Celle-ci, par ailleurs, conservait une expression assez triste et baissait le regard. Je pris une voix forte et assurée, malgré les doutes et l'appréhension que j'avais actuellement, et leur lançait :
- Qu'est-ce que vous faites là ?

Le Chasseur de feu s'avança dans ma direction, à pas lents et méfiants, suivi de la blonde qui devait être sa compagne. Contrairement à la première fois qu'il m'avait vue, il me répondit lui aussi d'une voix forte.
Natsu : Ton odeur. C'est celle d'Acnologia. Pourquoi ?
- En quel honneur devrais-je répondre, Chasseur ?
Erza : Natsu. Le dialogue n'a pas l'air de servir à grand chose avec elle.
Yukino : On pourrait au moins...

Je lançais le regard le plus mauvais que je pouvais à la blanche, envahie d'un sentiment de déception profond en cette femme. Je la pensais, malgré le peu de temps que je lui avais parlé, différente de ces assassins que les Chasseurs étaient. Je passais ma main sur mon buste, que je soulevais avec la lenteur du monde pour prouver ma détermination.
- Chasseurs. Je n'ai qu'une requête. Ne touchez pas à l'enfant. Je partirai avec vous si tel est votre souhait, mais je vous en conjure, ne la tuez pas. Sinon... je vous garantis que personne ne ressortira d'ici vivant, Dragons comme humains. Je vous ferai vivre une misère. Je le jure.

La blonde tremblait sous mon regard et la quantité de magie que je faisais ressortir, cachée derrière le Dragon de Feu. Ses jambes menaçaient de la laisser tomber sur le sol en bois, mais celui-ci la soutenait discrètement en lui maintenant le dos de sa main gauche. L'Homme de glace s'avança vers moi, dans un calme certain malgré ce que je lui eus fait, et leva son bras devant moi.
Gray : En ce cas, viens. Je n'aurai aucune pitié non plus. Tu ne toucheras pas à mes amis.
-  Oses-tu me regarder de travers, Mage de Glace ? Rappelle-toi de cette humiliation, peut-être seras-tu moins arrogant et te rappelleras-tu ta place en ce monde.
Erza : Gray ! C'est contraire à...
Gray : Je m'en fous. Si le seul moyen de l'attraper est la menace, alors je menacerai. Même si c'est contraire à nos principes habituels. Si cette femme a un lien avec Acnologia, on seras tous morts tôt ou tard, et les survivants regretteront la moindre amabilité envers elle.
- Et si je n'ai aucun lien avec cet homme ?
Gray : Tu seras relâchée.
- Qui me le garantit ?
Yukino : ... Moi.
- Hein ?
Yukino : Je... me porte garante de ta survie... et... ta sécurité... jusqu'à ce que tu nous répondes...

- Hein...? Mais pourquoi ?
Yukino : Je... me sens responsable de ça.

Elle n'a pourtant aucun rapport avec la mort d'Acnologia. Aucun. Mais... je lui dois bien ça.
Je soupirais d'agacement.
- Je suis désolée. Lyla, fais quatre pas en arrière. Vous aussi, Madame.

Elles m'écoutèrent sans rien dire, tout aussi tremblantes que la dénommée Lucy. La mère me lança un regard attristé, et la petite, à ma plus grande tristesse, avait deux petites larmes sur ses joues.
- Vous permettez ? J'ai des excuses à faire. Le premier qui m'agresse meurt et vous perdrez toute chance que je vous suive.

Je m'approchais des femmes qui m'avaient aidées durant ce lap de temps en souriant amicalement.
- Lyla. Merci de ton aide. Vous aussi, Madame.
Mère Lyla : Je n'ai pas vraiment été d'une grande aide.
- Si, plus que vous ne le croyez. J'ai été nourrie et logée, même si ce n'est que peu de temps.
Mère Lyla : Si vous le dîtes. Prenez-en soin. J'espère qu'il sera heureux.
- J'espère...
Lyla : Tu seras formidable.

Mon coeur bondissait dans ma poitrine d'espoir. Peut-être allai-je pouvoir être apaisée après la mort des chasseurs. Peut-être.
- Adieu, choupette. Ne pleure donc pas, et chantonne la chanson que je t'ai apprise en cas de soucis. Tu seras apaisée.

J'essuyai les larmes de l'enfant, puis leur tournais le dos en tendant mes mains vers les mages.
Je n'ai que cinquante jours avant leur exécution. Je peux tenir.
- Et ben, les menottes ? Vous n'avez pas peur de mourir en chemin ?

Je riais de ma propre blague sadiquement, et la blonde eut un mouvement de recul.
On peut même pas plaisanter. Quels coincés.
Je tendais mes bras à la blanche qui m'attacha les poignets. Un violent flashback m'envahissait, celui de mes précédentes tortures, mais je fis mine de rien et levais le menton.
La mage en armure tenta de s'approcher, mais avant même qu'un mètre nous sépare, je lui rétorquai sèchement :
- Ne m'approche pas. Si autre que Yukino, sauf si c'est pour vous foutues questions, s'avance vers moi à moins d'un mètre, même si je ne peux pas utiliser de magie, je trouverai un moyen de le tuer dans les vingt-quatre heures qui arriveront. Je vous hais.

Au moins, je suis radicale. Ils ont l'air d'avoir compris.
Je parcourais une dernière fois la pièce du regard, submergée par la beauté de celle-ci, puis avançait d'un pas, puis deux, sans me retourner. C'était un au-revoir définitif, car je refusais de revenir la voir avec le sang que j'aurai sur les mains une fois libre de nouveau.
Adieu, petite. Merci.