Le Seul qui Pourrait l'Arrêter

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[ PDV YUKINO ]

Le drame que je pensais ne jamais arriver arriva. La femme du défunt allait venger la mort de celui qu'elle aimait, la mort allait crever la moindre parcelle d'espoir. Je savais cette femme dangereuse : tous m'avaient avertis. Et pourtant, malgré ces avertissements, malgré la haine que j'avais vu dans ses yeux, malgré l'amour que j'avais décelé en son cœur, elle était corrompue par ce sentiment de dégoût du monde. Mes membres bougeaient, je respirais, je ne tremblais pas. Celle que j'observais, au centre de cette arène, pleurait encore, mais souriait à la fois. Elle attendait Sting. Elle attendait les Chasseurs, tous, et allait les achever, c'en était certain. Je savais sa magie. Je savais que rien ne pourrait l'arrêter : il suffisait d'un regard pour que l'on perde contenance, une parole pour que la respiration ne se coupe, un vœu pour que le sang ne nous quitte et que la vie ne s'envole. Plus aucune compassion ne semblait être en son esprit. J'étais la seule à pouvoir agir. Mais qui allait pouvoir nous sauver ? Qui allait pouvoir la stopper ?
Je vis Natsu s'avancer vers La Déesse du Vivant. Elle esquissa un douloureux sourire alors que le Chasseur de Feu s'arrêta devant elle, méfiant. Luxus, de la Foudre, le rejoignit à la suite, suivi de Cobra, Chasseur du Poison. La femme sembla compter le nombre d'adversaires qui étaient présents sur la scène. Gadjil, de l'Acier, Rogue de l'Ombre, Wendy du Vent et enfin... Sting de la Lumière arrivèrent en même temps. Les larmes me montèrent aux yeux, j'avais peur. Je refusais de voir ce carnage, de les voir succomber, alors je tournai les talons et me mis à courir. Courir à la recherche d'idées, du moindre espoir que je pouvais avoir. Le seul nom qui me venait à l'esprit ne m'aidait pas vraiment : Acnologia. Peut-être était-il le seul à pouvoir écouter sans flancher la mélodie rouillée qu'était Cynthia. Il l'aimait, elle l'aimait. Mais c'était si stupide, il était mort, il était monstre. Pourtant, quelque chose en moi me murmurait le contraire. Elle m'avait conté la vie de leur amour, leur belle histoire. Il avait toujours fait en sorte qu'elle garde les mains propres, pour une raison que je ne connaissais point. Je ne savais pas non plus ce qu'avait traversé Acnologia dans sa vie. Mais supposons qu'il fut parmi nous, la sauverait-il sans nous tuer ? Empêcherait-il de nouveau son cœur de se noircir ? Mais comment le ramener provisoirement ? 
Une seule possibilité me vint : un nécromancien, celui qui ranime les morts durant un temps limité. 
Mes pas s'accélérèrent, mon souffle se fit moins régulier. J'avais désormais un plan : ramener Acnologia lui-même pour qu'il lui rende la raison et son cœur aimant. Je doutais qu'Acnologia savait pour son enfant : il l'apprendrait donc au passage. Il apaisera son âme perdue et ses ambitions terribles. C'était le Seul qui pourrait l'arrêter. 

[ PDV ACNOLOGIA ]

Je me sentais étrange. La mort m'avait emporté depuis un moment déjà. J'étais seul dans les Enfers, dans une sorte de maison abîmée par le temps. Mon bras, même étant décédé, n'avait jamais repoussé, ne m'était jamais revenu... contrairement à tous mes souvenirs. Là haut, ma conscience m'était revenue d'un coup, brutale, puissante. J'étais comme redevenu le Docteur d'autrefois, bien que mon cœur ne soit amoché de la vie qui m'avait précédé. Mais surtout... je me rappelais de mon nom. Mon vrai nom. J'étais comme apaisé, soulagé de mes souffrances. Seule une demeurait : j'étais terriblement troublé. Comment Cynthia allait-elle ? J'étais persuadé qu'elle allait faire quelque chose d'idiot. Je n'avais jamais pu tenir ma promesse de revenir, la retrouver. Était-elle en colère après moi, après le monde ? Allait-elle redevenir désireuse de mort ? Même si c'était le cas, allait-elle y parvenir, allait-elle vivre ? Même si cela était égoïste, je priais la revoir un jour, mais contradictoirement, j'espérais qu'elle vivrait en paix à jamais. 
En Enfer, nulle besoin de manger, nous n'avions aucun besoin. Ce lieu devait être celui qui ferait ressortir notre culpabilité, mais moi, il m'a ouvert les yeux et m'a aidé. Je trouvais cela étrange. Le seul problème de ce monde était l'ennui. Nous ne possédions rien pour lutter contre celui-ci. 
J'étais plongé dans mes réflexions, quand d'un coup, une chaleur m'envahit. Je ne savais point ce qu'elle était. Mon corps devint d'une légère couleur bleutée et transparaissait par rapport au milieu. Mon cœur,  battant toujours malgré la mort, s'affola légèrement. Allait-on revoir mon jugement ? Allai-je complètement disparaître ? 
Je m'évanouis avant d'avoir la réponse.
Lorsque je rouvris les yeux, je vis une femme. Elle avait des cheveux blancs bizarres. Un homme, sans se mentir très laid, se trouvait à ses côtés. Je tendis la main, et m'aperçut que la couleur bleutée n'était point partie. L'homme portait de très nombreux anneaux sur son visage, et possédait une sorte de capuche comme les sorcières. Il souriait de toutes ses dents jaunes. Je ronflais du nez, écœuré par cette vision, et essayai de me relever. 
- Qu'est-ce que je fous là ? 

Je te Vengerai, Acnologia { Acnologia x OC }Où les histoires vivent. Découvrez maintenant