Le Festival du Roi Dragon

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{ RAPPEL } ~ -Lui... lui il ne pourra pas survivre... aide-moi... ce n'est pas... tous les jours que je supplie... mais... s'il te plaît...
La Blanche ouvrit de yeux surpris, alors que doucement, je parvins à relever le tissu qui couvrait mon ventre. ~

Yukino : Vous êtes... enceinte...?
- S'il te plaît. Les chaînes m'ont traumatisée. Ne me laissez pas seule en cellule. J'ai peur... Et lui... il a besoin de manger... c'est la seule chose qu'il me reste en ce monde...

La jeune femme s'approcha doucement de moi qui la regardais d'un œil suppliant. En cet instant, je pensais qu'elle pouvait parvenir à voir la faille en moi, l'ancienne moi, celle incapable de tuer. Elle était visible et entrouverte. Mais je n'étais pas complètement honnête. Oui, j'avais peur des chaînes à en vomir, à en faire des crises. Mais si il y avait quelqu'un pour calmer ces crises, j'étais dans la possibilité de réfléchir. Or, Acnologia m'avait appris à retirer des menottes en cas de besoin et ceux, sans outil ni rien. Je dévisageais celle-ci droit dans les yeux alors qu'elle regardait attentivement mon ventre légèrement arrondi par le temps. La femme tremblait de toute part devant mon aveu, et avalait sa salive difficilement. Moi, j'avais retrouvé enfin mon calme.
Yukino : Qui est... le père...?
- Tu penses sincèrement que tu n'as pas la réponse ? Oh, et sache-le. Parle-en, et je te tue. Les menottes anti-magie ne fonctionnent plus sur moi.
Yukino : Quoi...? Mais comment !?
- Vous avez réussi à menotter Acnologia, sérieusement ? Non. Et si je suis sérieuse, je suis bien plus puissante que lui. Et j'ai beaucoup appris pour éviter de revivre des horreurs de la part des humains.

Elle déglutit soudain. Elle n'osait plus bouger par peur.
- Mais si tu ne dis rien, je ne te tuerai point. J'ai besoin de ton aide. Si tu ne veux pas sauver un monstre, alors sauve l'enfant. Il n'a rien fait, non ? Il n'est pas né, n'a commis aucun crime, ne hait pas le monde. Alors ne m'aide pas moi. Aide-le lui... je t'en prie, Yukino.

La Blanche soupira et se calma devant mon expression sincère et ma tête qui s'était inclinée devant elle.
Yukino :... Pouvez-vous me promettre de ne pas vous enfuir le temps que j'aille vous chercher quelque chose...?
- Penses-tu sincèrement qu'avec ces crises, j'irai quelque part ? Dès que tu vas partir, je vais vomir. Sauf si je m'endors assez vite. Alors... c'est juré.
Yukino : Je pourrais vous donner des somnifères aussi quand je vais m'en aller... Cela éviterait ces soucis...
- Tu n'es pas obligée.
Yukino : A quoi bon vous nourrir si c'est pour rejeter ce que vous avez ingurgité juste après ?

Elle avait raison. Je soupirais profondément et acquiesçais. De toute manière, je ne pouvais rien faire.
Yukino : Pourquoi vouloir jouer la méchante ?

Elle m'avait posé une question assez étrange. Je doutais de comment répondre, alors je regardais le sol en pensant.
- Je ne suis pas comme vous. Je fais partie de ceux que le bonheur a laissé tomber.
Yukino : Je suis sûre que non. Votre enfant...
- Cet enfant grandira sans père. A cause de vous.

J'avais répondu d'un ton cassant pour mettre fin à la conversation. Elle n'insista pas, et en me jetant un dernier regard, elle tourna les talons. Je tâchais de me concentrer sur autre chose que les chaînes jusqu'à ce qu'elle ne revienne.
Ainsi s'installa un nouveau quotidien dans cette cage. Les mages m'interrogeaient, je ne disais rien et parfois crachais même sur le mage de glace qui me regardait mal, ils partaient exaspérés et vides de réponses, Yukino venait et papotait avec moi, me nourrissait et partait lorsque la Lumière allait la chercher en riant. Etant donné que la Blanche savait qui j'étais, après hésitation, je lui avais raconté mon histoire. Je doutais qu'elle me croyait, mais cela m'aidait à passer le temps. Celle-ci semblait me comprendre. Ainsi petit à petit, je m'ouvrais à elle. Toutefois, mon objectif ne quittait jamais mon esprit. J'attendais les jeux Intermagiques, j'attendais le festival du Roi Dragon. J'attendais pour creuser leur tombe. Je ne savais toujours pas ce que j'allais faire ensuite. Peut-être faire naître l'enfant, et le laisser grandir. Peut-être mourir et le rejoindre. Peut-être construire cette fameuse maison loin de tout et passer l'éternité seule, là-bas. Lorsque l'on regardait ces suppositions, on pouvait se rendre compte que mon avenir n'avait donc rien d'enviable. Je n'avais plus rien à part lui et le souvenir de l'être aimé, de celui qui avait montré à ce tas de chair et d'os que j'étais que la vie en valait la peine. Celui qui m'avait donné tout ce qu'une personne pourrait demander, qui avait rendu ma vie si parfaite.
Ainsi, le jour tant attendu arriva. Je parvenais déjà à entendre de là où j'étais des hurlements de joie, des défilés de fête. De quoi donner envie de vomir. Cela me faisait penser à ce jour-là, ce jour maudit où j'avais tout perdu. Yukino vint me voir cette matinée là avec les mages, qui décidèrent de me changer de cellule. Le festival allait se dérouler dans une autre ville, Crocus, et n'était donc pas ici. Ils m'emmenèrent donc avec eux là-bas, et me déposèrent dans la geôle juste sous le Dom Frau, là où allaient se passer les Jeux. Ce fut leur erreur.
Car cela allait me laisser d'autant plus de chances d'en finir. Dans la pénombre de la cage, l'oiseau allait de nouveau s'envoler pour répandre le chaos de ses ailes réouvertes. Si Yukino avait parlé de ma potentielle capacité à m'enfuir, elle les aurait tous sauvés, peut-être. Mais elle n'avait rien dit. C'était sa seule et unique erreur. Un rire profond se fit entendre : mon rire. Mais ce n'était plus celui de la douce et délicate fillette de vingt et un an d'autrefois. C'était celui de celle qui allait enfin réclamer vengeance.
Là-haut, le présentateur hurla de joie dans son micro délabré. Il présentait les guildes.
En bas, la Déesse du Vivant, moi, déchainait sa colère. La magie dans l'air augmenta sous mon sourire sadique et mes larmes de haine. Les menottes anti-magie absorbaient la magie. Mais elles ne pouvaient absorber qu'une quantité limitée. Ainsi débordées, elles se brisèrent dans un éclat de rire et un frisson. J'étais libre. Et aujourd'hui, le monde allait se souvenir de la terreur que j'étais. De la Terreur qu'infligeait Médusa autrefois.
Je marchais dans les geôles en haussant le menton, en laissant mon instinct me guider. Je parvins très rapidement à revoir la lumière du jour. Enfin, je me dirigeai vers le centre du Dom, là où une grande arène se trouvait. Un silence de plomb se fit car ils devaient certainement sentir ma présence. J'avais ma précieuse cape sur moi, que je mis sur mes épaules avant de couvrir mon visage avec la capuche. Je mettais un pas devant l'autre, et fit mon entrée.
Les spectateurs restaient bouche-bée, et les mages de Fairy Tail se raidirent sur leurs chaises ou sur leurs pieds. Personne n'osait bouger. Je me mis au centre de l'arène, et baissai enfin la capuche. Je levais les yeux vers eux tous tout en cherchant les six chasseurs du regard.
- Je suis Cynthia Mokushiro. Je suis la femme d'Acnologia. Je suis là pour les Chasseurs de Dragons. S'ils se ramènent, personne d'autre ne mourra ici.

Des murmures prirent place en même temps que des cris d'affolement. On aurait pu me croire folle, mais mon regard de haine et ma magie ne laissait personne indifférent. Certains mages tentèrent alors de bouger pour me foncer dessus... mais personne ne put.
- Dommage. Chasseurs, ainsi que la dénommée Yukino, vous êtes les seuls qui pouvez bouger dans cette arène. Tous les autres, vous êtes bloqués par ma magie. Si les Dragons ne se montrent pas, s'ils se cachent, je tue tous les spectateurs un par un jusqu'à que ce que vous montriez votre nez. Et sachez que je n'aurai aucune pitié, tout comme vous n'en aviez pas eu.

Je sentais l'affolement s'installer sous un rire que j'eus. Je devais avoir l'air à interner, mais je n'en avais plus rien à carrer. Je baissais quelques secondes la tête, le temps de murmurer juste une phrase :
"Lors de cette fête du Roi Dragon, je vais les massacrer, il n'y aura plus personne après mon passage. Car je suis la Créature suprême redoutée de tous... La Déesse du Vivant."
Personne, je dis bien personne, ne pouvait m'arrêter.

Je te Vengerai, Acnologia { Acnologia x OC }Où les histoires vivent. Découvrez maintenant