EPILOGUE : Le Temps Est Venu

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( Ce sera très court )

Cela fut vingt ans que ce jour était passé. L'enfant avait désormais bien grandi. Il s'agissait d'un petit, dorénavant grand, garçon nommé Aiko. Il ressemblait physiquement trait pour trait à son père : il avait les mêmes cheveux en pics d'un bleu océan que lui, le même caractère de cochon que lui bien que plus poli, et avait mêmes quelques petites écailles ci et là. Cela était dû au fait qu'il possédait la même magie que son paternel. Il possédait toutefois une chose, pas anodine par ailleurs, de sa mère : ses yeux étaient du même vert profond, et il possédait la même gentillesse qu'elle. Celle-ci, par ailleurs, avait vu Aiko grandir avec le temps. Elle l'avait vu naître, si frêle, si innocent, si mignon, puis elle l'a vu grandir, entouré de la guilde Sabertooth qui l'hébergeait. Elle l'a ensuite vu rejoindre cette guilde en même temps qu'une petite fille : la fille de Sting et Yukino, Fuyumi. Les mères de ces deux-là soupçonnaient d'ailleurs plus que de l'amitié entre ces deux-là et elles eurent raison : ils virent ces deux-là se marier et avoir un enfant à leur tour, une petite fille à leur vingt-et-un an. Cynthia fut particulièrement nostalgique ce jour-là : elle aussi, à ses vingt-et-un an, avait trouvé quelqu'un. 
Elle savait toutefois son bonheur incomplet : malgré le temps, malgré la mort, elle l'aimait, l'aime et l'aimera à jamais. Alors peu de temps après leur mariage,  elle jugea que le temps était venu... le temps de le rejoindre aux Enfers. Aiko savait leur histoire, elle était certaine qu'il comprendrait. L'histoire de sa naissance était selon lui la plus belle de toutes. Il aimait l'entendre avant de dormir, se la raconter lorsque son moral flanchait, lorsque son bonheur l'annihilait. Toutefois, cette histoire, longue, ne pouvait être racontée d'une traite : alors, iil chantonnait une berceuse.

Si le temps en lui-même pouvait s'arrêter,
Pour qu'un instant se soit figé,
Je souhaiterais vivre cette scène pour l'éternité.
Vive, cruelle, anodine,
Quelques fois radine,
Et d'autres fois racines,
Elle est telle le sang qui coule dans nos veines :
Parfois d'un éclat plus sombre,
Parfois plus lumineuse,
Parfois envahie par la pénombre,
Parfois plus joueuse...
Notamment quand tu es là...
La vie.
Si l'on pouvait refaire le monde avec des si,
Je souhaiterais à jamais t'avoir avec moi,
Toi qui a fait de cette vie minable un cocon de soie.

Si j'ose te dire des cruautés,
Oublie ce que je t'ai dit,
Ce n'est en rien le contenu de mes pensées.
Si un jour tu tombes dans un lieu non-dit,
Sache que je serai là pour te relever,
Te ramener à la maison,
Et te chérir jusqu'à la fin de ma raison.
Si c'est cependant moi qui tombe,
Sèche tes larmes et chante avec mon esprit.
Parfois ma voix sera absente, démunie,
Parfois tu ne voudras plus l'entendre,
Parfois tu m'haïras,
M'aimera,
Mais moi, je ne changerai pas,
Et je resterai à jamais en toi.

Si le cœur pouvait lui aussi chanter,
Pour que tous entendent son requiem,
Je doute qu'il hurle qu'il en aie assez
De jouer cette mélodie que l'on aime.
Battant, chantant, vivant,
Et d'autres fois douloureux,
Il peut être comparé à un fil :
Parfois bien droit, bien fier, bondissant jusqu'à mille,
Parfois plus calme, parfois se perd,
Parfois plus tordu, plus crispé, isolé sur une île,
Et parfois blessé lorsqu'il s'emmêle d'inquiétudes.
Mais sache que toi, petit être tenu dans ces bras,
Je t'aimerai jusqu'à ce que ce fil se brise,
Peut-être même après si la mort n'arrête pas l'amour;
Mais de toute manière, toi aussi, tu porteras ce cœur,
Qui transmettra cette chanson de mœurs.

C'est l'histoire d'un Homme Dragon,
Dont la souffrance ne produisait pas un son.
Son cœur, meurtri par la mort,
Était en réalité constitué d'or.
La guerre faisait rage, le sang coulait à flots,
Alors l'homme partit à la recherche de puissance
Pris d'une envie d'aider immense.
Il ne savait que chagrin le collerait à la peau.
Ainsi, après une transformation complète,
Il en perdit la tête.
Mais une femme, en lui viendra chercher
Ce qu'il eut perdu durant tant d'années.
D'un souffle, d'un baiser,
Il Apaisa chacune de ses pensées.
Alors ne fais pas comme moi, Vagabonde de la Rancœur
Et aime sans te soucier du malheur. 

Un jour alors, elle appela Fuyumi, Aiko et Yukino.
Ce jour-là, elle souriait de toutes ses dents. Puis, lors d'un blanc...
Cynthia : Je vais partir, les enfants.

Tous se retournèrent devant cette femme. Ses cheveux bruns étaient rarement détachés, mais ils l'étaient en ce jour. Ses yeux verts brillaient d'un éclat étrange. Aiko ne comprit pas de suite, mais lorsqu'il regarda le visage étonné de Yukino, il comprit.
Aiko : Mais... M'man, pourquoi ?!  

Cynthia s'approcha de son fils, qui ouvrait des yeux surpris. 
Cynthia : Tu l'aimes ?

Il n'hésita pas même une seconde pour répondre d'un air assuré.
Aiko : Bien sûr.
Cynthia : Et bien moi, j'aime ton père. Et je veux le rejoindre.

Celui devenu dorénavant un homme baissa la tête d'un regard triste. Il savait que c'était son vœu le plus cher, il savait sa peine. Dans le cœur de celle-ci, il savait n'avoir la place que du deuxième. Pourtant, elle l'aimait de tout son être, et réciproquement. Alors, silencieusement, il s'approcha de celle qui l'avait porté neuf mois durant. Il la serra dans ses bras sans prêter attention à ce qui il y avait autour. Fuyumi fronçait tristement les sourcils. 
Aiko : M'man ? 
Cynthia : Moui ?
Aiko : Sois heureuse. Dis-lui bonjour de ma part ! 

Il sourit doucement en me prenant par les épaules. Même en ayant grandi sans lui, il aimait son père autant que moi je l'aimais. La femme tourna les talons vers la sortie en levant les yeux au ciel.
Aiko : M'man ?
Cynthia : Oui, Aiko ?
Aiko : ... Là où tous les mystères sont cachés,
Il ne faudra pas trembler,
Car peu importe la distance,
Grâce à toi, mon existence a pris un sens, 
Alors va, vole, viens
Retrouve la source de tous tes chagrins,
Car pour toi le temps est venu,
Déterre la part de toi perdue. 
Quant-à-moi, je vivrai
Tout en sachant que vous, parents, avez retrouvé la paix.
A tout jamais je chérirai
Cette vie que vous m'avez offert. 
A tout jamais j'aimerai
Cette femme et cet enfant que vous m'avez offert.
A jamais je raconterai 
Cette histoire dont vous êtes faits. 

La brune, tremblante, regarda son fils, abasourdie. Il avait déjà terminé les paroles de la berceuse transmise. Ainsi, elle se retourna en un dernier au revoir. Encore, elle regarda le ciel, sans même réfléchir à quoi que ce soit, et portant sa lame, elle rendit enfin l'âme. 

Ce que personne ne savait, c'était que là-bas, deux âmes perdues l'une sans l'autre se retrouvèrent. Un homme, et une femme. Deux âmes qui s'aimaient, enfin, s'étaient retrouvées. Et comme promis, ils "vécurent", si l'on pouvait le dire, ensemble, là où les Monstres étaient censés aller. Là où tous les mystères étaient cachés. 

FIN.

Et voilà pour cette histoire. J'avoue que ça me fait bizarre, j'avais eu l'idée de cette histoire en août dernier et je viens seulement de la finir. Ca me fait mal au cœur TWT Merci de l'avoir lue, j'espère qu'elle vous a plu !

Je te Vengerai, Acnologia { Acnologia x OC }Où les histoires vivent. Découvrez maintenant