Chapitre 19 (partie 2)

2 0 0
                                    

« Alors tu le trouves comment Matthew ? me demanda Sacha après quelques minutes.

Je sentis mon visage se contracter en entendant sa question. Jusqu'ici, j'avais moi-même refusé d'y réfléchir, car je n'étais pas prête à me positionner sur le sujet.

- Il est sympa, dis-je simplement. Et toi tu trouves comment Malik ? lançai-je d'un regard inquisiteur.

J'aperçus ses joues cramoisir puis ses yeux pétiller et enfin son sourire s'étirer en grand. Elle eut un petit rire -en comprenant que je l'avais démasquée j'imagine-.

- Ok je dois reconnaître que tu m'as bien eue. Personne ne l'a jamais remarqué et toi, tu débarques et tu devines. Je vais finir par croire que tu as un sixième sens, affirma-t-elle en me fixant d'un regard intense. Je crus apercevoir un rayon lumineux traverser ses pupilles, mais j'en déduis que c'était une illusion due à la lumière du bar.

- Ca fait longtemps ?

- Quelques mois. Mais il ne s'intéresse pas à moi alors je me contente d'être une amie. Ca passera bien tôt ou tard, affirma-t-elle les yeux dans le vague.

- J'espère pour toi. Ca commence à faire long...

Je décidai de ne pas insister et à mon soulagement, elle en fit de même. Cependant, je ne pouvais m'empêcher de me sentir mal à l'aise car incapable de déterminer si oui ou non j'avais des sentiments pour Matthew.

Ce qui était certain, c'est que je n'étais pas prête ni pour une relation ni à assumer d'éventuels sentiments... Et ce n'était pas le regard pesant de cet homme sur moi tout au long du repas qui améliora quoi que ce soit.

Malgré tout, je profitai bien de la soirée. En arrivant chez moi, je n'avais toujours pas eu de nouvelles d'Amber. Elle n'était probablement pas encore rentrée.

Je préparai la chambre de mes parents et de Kethleen qui devaient rentrer dans la nuit, laissai une petite lumière allumée et passai à la salle de bain pour me démaquiller et me laver les dents.

Et là, imprévisible, ce parfum de thym, très prononcé, légèrement citronné. C'était plus qu'un parfum, c'était une présence dont je cherchais la source, me tournant et me retournant, en vain.

J'étais de plus en plus étonnée et presque inquiète de sentir cette odeur singulière dans toute ma maison, parfois plus intensément, et me suivant inlassablement.

Gagnant finalement ma chambre, je crus percevoir une lueur près de mon lit, qui disparut en un clignement d'yeux, me laissant pour seul compagnie ce mystérieux parfum.

Enfin, pas tout à fait: il y avait également une nouvelle lettre qui s'était étonnement matérialisée sur mon lit... Sur un sceau vert pomme figuraient le chiffre 6 et l'inscription "Acceptation".

Acceptation

« Accepte ce qui est, laisse aller ce qui était et ait confiance en ce qui sera. » (Bouddha)

L'acceptation est la dernière phase du deuil. Elle est décisive pour avancer. C'est un état durant lequel on peut encore être triste ou avoir le cœur lourd. Cependant, on choisit de s'adapter à sa situation et de mettre un pied devant l'autre.

Comme on le sait, il s'agit de la phase terminale d'un processus. Mais cette phase est elle-même un processus. Elle inclut des moments de fragilité, de grande dépression, de colère, d'incompréhension.

C'est une véritable plaque de verglas sur laquelle on avance à petits pas pour ne pas tomber, mais on n'est jamais vraiment à l'abri d'une rechute.

Le parfum de l'arc-en-cielOù les histoires vivent. Découvrez maintenant