•Hᥱᥲᥣ,Lᥱᥲrᥒ,Groᥕ,Lovᥱ• I (Réécriture)

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[...]

     — Je te laisse récupérer ses sacs, annonce mon père.

    Il me partage quelques uns de ses sacs de courses tout en pénétrant dans notre demeure. Sans forcément m'attendre, il s'avance vers la cuisine et s'empresse de tout ranger. Et chose importante à ne pas oublier : maladroite, je suis.
Je trébuche. Les sacs me glissent des mains. Je ferme instinctivement les yeux attendant le bruit sourd de cette chute. Mais rien. Aucun bruit.

Alors, j'ouvre finalement les yeux et le retrouve face à un beau blond, qui, tient ferment mes sacs aux bords du précipice.

Vinnie.

     — Je crois que t'as fait tomber... ça, rit-il.

     — Merci.

     — Vicky! Je vais pas tout faire tout seul! Crie mon père de la cuisine.

      — Besoin d'aide pour tout ranger?

      — Non, c'est bon. Ne t'en fais pas. Tu devrais rejoindre tout le monde aux bords de la piscine.

       — D'accord.

   Il regagne la piscine sous mon œil attentif. Mais il n'est pas le seul que je regarde. En fait, j'observe tout le monde tout en me dirigeant vers la cuisine. Ils sont tous là, au bords de la piscine, à bien rigoler. Je le sentirai tâche si je venais à les rejoindre.

Pied posé dans la pièce, un téléphone sonne. Mais ce n'est malheureusement pas le miens. C'est celui de mon père.

     — Je te laisse finir toute seule, c'est le comité des parents d'élèves et je ne dois pas manquer l'appel.

Sans me dire un mots de plus, ses pieds le mènent vers son bureau où ils s'y enfermera.

Ainsi, je ne perdrai pas de temps et finirai de tout ranger.

[...]

   Assise sur le comptoir, le regard rivé sur mon téléphone, je ne perds pas une miette de mon dessin-animé. Mais le calme dans cette maison est de courte durée lorsque je me sens observée de ces yeux noisette qui me détaille depuis quelques instants. Et le premier, il décide d'ouvrir sa bouche.

     — Salut.

Je lève un instant les yeux, croisant son regard, avant de les rabaisser sur mon cellulaire ne lui répondant alors, rien du tout.

      — Sérieux Victoria? tu comptes m'éviter tout le temps?

      — Je ne t'évite pas.

      — Alors regarde moi.

Je ne le fais pas. Et au contraire, j'augmente le son de mon téléphone.

Mais ce mec est tenace putain!

En un rien de seconde, il se retrouve près de moi à m'arracher mon téléphone de mes mains, à l'éteindre et à le jeter à l'autre bout de la pièce sur le canapé.

     — Connard.

     — Le connard t'aime bien l'éviter j'ai l'impression.

     — Le connard qu'il aille se faire enculer. Et ça, bien profond.

     — Ah ouais, vraiment? Et si le connard t'encule toi? Et ça, bien profond?

Je roule des yeux, souffle d'agacement et décide de descendre du plan de travail. Mais il me prend de cours lorsque je me retrouve bloquer entre ses bras.

Malheureusement nos corps sont bien plus proches qu'ils ne devraient l'être, et mon dos se heurte à ce marbre.

     — Tu es mouillé.

     — Écoute Victoria, j'ai juste besoin d'une discussion. Rien que ça.

     — Je n'ai pas envie de discuter, comprend le. Et puis on a rien à se dire.

[...]

   Allongée sur ce qui me sert de lui, je repense à cette journée et comprend enfin la valeur de ce meuble.
Eux...

Moi...

Lui...

Moi...

Rien n'est comme avant.
Tout est chamboulé.
Et je me sens éloignée...

De ces amitiés.

    Mon téléphone vibre. A mainte reprise. D'un mouvement rapide, il se retrouve entre mes mains. Et s'y affiche, le visage du copain de Mads, un sourire en coin.

Je raccroche.

Il persiste.

Je raccroche.

Il persiste.

Je décroche.

     — Qu'est ce que tu me veux Payton? Il est minuit.

     — Je suis devant chez toi, J'ai vraiment besoin d'une discussion.

     — Putain, je t'ai dis qu'on avez rien à se dire!

     — Juste cinq minutes, je te jure, pas plus.

     — Mes parents dorment, comment tu veux que je sortent idiot?

     — Je sais pas, trouves un moyen mais j'ai besoin de te parler.

     — Rentre chez toi, il est tard.

     — Juste 5 putain de minutes.

Et merde.