Chapitre 25

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AMBRE

Ça y est. On est samedi et j'ai la boule au ventre. J'aurais aimé que ce soit le stress. Le stress de devoir disputer le match le plus important du tournoi. Le stress de vouloir mener mon équipe à la victoire. Mais au lieu de ça, cette boule coincée au fond de mon estomac n'est faite que de regret, de tristesse et de haine. Cela aurait dû être une magnifique journée, au lieu de ça, je suis condamnée à la passer dans ma chambre, avec mes cours.

Alors que je rumine dans mon lit depuis près d'une heure, n'ayant toujours pas trouvé la force de me lever, j'entends du bruit en bas. Mes parents discutent avec... Adèle ?

Je me lève d'un bon, et entrouvre la porte de ma chambre pour mieux percevoir leur discussion. Adèle est ici !

– Comment tu vas ? Demande ma mère d'un ton calme mais terriblement distant.

– Je vais bien. Et mon enfant aussi.

Personne ne répond. L'ambiance m'a l'air tendu, alors je décide de ne pas descendre. Ma présence ne ferait que renforcer le malaise.

– Bon, vous imaginez bien que je ne suis pas là pour une visite de courtoisie, reprend alors ma sœur.

Je n'entends pas de réponse, l'oreille tendue j'attends qu'elle continue, espérant secrètement qu'elle soit venue arranger les choses avec les parents.

– J'ai rendez-vous pour ma deuxième échographie aujourd'hui, et je voudrais emmener Ambre avec moi. C'est aujourd'hui que je vais découvrir le sexe du bébé.

Mes yeux s'écarquillent et un immense sourit apparait sur mon visage.

– C'est très gentil à toi, Adèle, mais Ambre est...

– Elle est punie, je sais. Jade m'a parlé de la situation. Je ne vais pas vous donnez mon avis sur la question. Simplement, je ne crois pas que la garder enfermée ici soit une bonne chose. Vous êtes en train de lui détruire le moral... Laissez-moi l'emmener. Elle a besoin de voir autre chose que ses cahiers et ses bouquins.

Ma sœur est bien plus courageuse que moi. Elle se bat pour moi et cela me redonne de l'espoir. Je me doutais bien qu'après leur grande dispute, Adèle serait de mon côté. S'il y en a une qui peut tenir tête aux parents, c'est bien elle.

– Je sais que tu nous en veux beaucoup parce qu'on ne te soutient pas dans tes choix, mais ce n'est pas une raison pour saper notre autorité. Nous avons pris la décision de punir Ambre, et tu n'as pas ton mot à dire là-dessus, gronde mon père.

– Ça n'a absolument rien à voir avec moi. Je m'inquiète pour Ambre ! Et, je ne remets pas en question vos décisions, je demande simplement à passer un peu de temps avec ma petite sœur.

Je sens bien qu'elle a mis mes parents au pied du mur. Comment refuser de me laisser partir avec elle, sans passer pour des parents tyranniques ?

– Elle n'a pas intérêt à rentrer tard, finit par dire ma mère.

– Elle sera de retour avant 13 heures, lui affirme Adèle sur un ton enjoué.

De mon côté, je bondis de joie et me dirige à la hâte vers ma penderie. Cela fait des jours que je n'ai pas pris autant de plaisir à choisir une tenue pour quitter cette foutue maison, alors je sors gaiement une jupe, décoré de fleurs bleues et vertes. Je l'assortie avec un pull en fines mailles du même bleu pastel et des tennis blanches. Je prends même un peu de temps pour me mettre du gloss et du mascara. Je suis en train de finir de me coiffer quand ma sœur toque à ma porte. Je me précipite jusqu'à elle, et l'ouvre avec entrain :

No Boy, No DramaOù les histoires vivent. Découvrez maintenant