Chapitre 16

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AMBRE

Dès l'instant où ses lèvres entrent en contact avec les miennes, je ressens cette chaleur s'accroitre. Ce baiser si simple me paraît pourtant tellement intense.

Ben finit par s'écarter et baisse le regard sur ses chaussures.

– Je suis désolé, je n'aurai pas dû...

– La ferme, je lui lance avant de me jeter à mon tour sur ses lèvres

Je sens alors Ben sourire contre ma bouche, et mes bras viennent instinctivement s'enrouler autour de son cou pour ramener son visage contre le mien. C'est comme si ce contact assouvissait un besoin dont je n'avais jamais eu conscience. Bon sang... Comment une chose interdite peut-elle être aussi merveilleuse ?

Notre baiser devient bien plus passionné. Mon corps est en feu et une sensation délicieuse pulse dans mon entre-jambe, alors que la langue de Ben joue avec la mienne. Mes bras s'aventurent dans ses cheveux, sur ses épaules et dans son dos, tandis que les siens explorent ma taille, mes hanches et mes fesses.

Lorsque notre baiser prend fin, Ben vient délicatement poser ses mains sur mes joues, probablement brulantes. Je rouvre timidement les yeux et croise son regard. Il a l'air comblé. Cette pensée me fait sourire à mon tour, et Ben se penche à nouveau pour déposer un délicat baiser sur mes lèvres. Puis, il murmure contre celle-ci :

– Vous allez me rendre fou, Mlle Chevalier.

Ces simples mots suffisent à raviver cette ivresse en moi. J'appuie mon front contre celui de Ben, tout en m'accrochant à son cou pour m'assurer que tout ça c'est bien réel. J'aurais peut-être dû lutter contre ce désir violent, mais j'ai échoué. La défaite n'en reste pas moins délicieuse.

– C'est moi qui suis folle...

*

J'avais souvent imaginé mon premier baiser comme quelque chose d'incroyablement romantique. Je l'ai idéalisé dans un décor parfait, au bord d'une falaise. Je porterais une robe blanche qui flotterait au rythme du vent et des fleurs voleraient autour de moi... Au lieu de ça, j'ai eu droit à une chambre sombre, au milieu d'une soirée et après m'être saoulée. Et, c'était parfait. C'est certainement le genre de baiser dont on rêve toutes, et certainement pas celui que l'on regrette.

Mais voilà, je suis assise dans mon lit, il est plus de dix heures du matin, et je ne peux me résoudre à appeler Ben.

Hier soir, tout cela me paraissait si simple. Mais en me réveillant ce matin, tout ce qu'il me reste, ce sont ces délicieux souvenirs... Et la culpabilité. J'ai dû quitter la fête peu après notre baiser. Ben était magnifique et affichait un adorable rictus qui étais plus que contagieux. Mais une fois que je me suis retrouvée dans la voiture aux côtés de mon père, mon sourire m'a quitté, et tout ce que je trouvais si fantastique quelques secondes plus tôt, s'est transformé en cauchemar. J'ai le sentiment d'avoir fauté, d'avoir trahi mes parents. J'ai franchi la limite, je ne peux plus revenir en arrière et c'est effrayant.

*

Alors que j'ai réussi à me sortir Ben de la tête, mon téléphone se met à vibrer. C'est lui. Merde ! Qu'est-ce que je vais bien pouvoir lui dire ? Je ne peux pas continuer...

– Allo ?

– Salut, me dit-il tendrement.

Bien que je ne voie pas son visage, je discerne au ton de sa voix qu'il sourit.

– Salut, Ben...

– Tout va bien ?

Il ne semble pas perdre son sourire. Ça craint...

No Boy, No DramaOù les histoires vivent. Découvrez maintenant