Chapitre 26

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AMBRE


– Tu es sûre de vouloir faire ça ?

– Sûre et certaine. 22 heures, devant le parc.

Ben me lance un regard incertain. Je sais ce qu'il pense. Faire le mur pour les accompagner à la soirée de Morgane Robert, c'est très risqué étant donné que mes parents sont sur mon dos en ce moment. Il y a une semaine, cette idée ne m'aurait même pas traversé l'esprit. Mais comme je me le répète depuis le match, je ne laisserai plus mes parents diriger ma vie. Et si cela implique agir dans leur dos, et bien tant pis.

– Arrête de t'inquiéter, je lui dis alors en m'approchant de lui. Tu devrais être content que je prenne confiance ne moi.
Ben est adossé à ce fameux mur à l'arrière de mon lycée. Ce fameux mur où nous sommes obligés de nous voir en douce depuis plusieurs semaines. Ils ne défroncent pas les sourcils.
– Je suis content. C'est une très bonne chose que tu prennes ta vie en main. Mais sortir en cachette pour aller à une soirée, je ne suis pas sûr que ce soit une bonne chose. Ça ne te ressemble pas.
– Et comment savoir ce qui me ressemble si je ne fais pas mes propres choix ? Comment savoir qui je suis si tout le monde me dicte en permanence la conduite que je dois avoir ?

Ben semble s'adoucir et je vois ses épaules se relâcher. Mais il n'est toujours pas convaincu.

– J'étais fière de moi samedi dernier, en brandissant cette coupe devant tout le lycée. Et tu sais pourquoi ? Ce n'était pas parce que nous venions de gagner une compétition nationale. C'était parce que cette victoire je ne la devais qu'à moi. Cette victoire prouvait à mes parents que j'avais raison. Ça prouve que j'ai trouvé ma place, seule.

Je vois Ben esquisser un sourire en m'écoutant.

– Et c'est exactement ce que je ressens quand je suis avec toi, je lui confie en souriant à mon tour.

Son sourire s'agrandit et je perçois à nouveau ses yeux briller.

– Quand je t'ai rencontré je n'ai pas tout de suite compris, en partie parce que j'avais une confiance aveugle en mes parents, mais je crois qu'au fond j'ai toujours su. Mon cœur a toujours su que tu étais bon pour moi. Que tu ne pouvais que me rendre heureuse. Je ne me suis pas trompée. Et malgré les interdictions et les mises en garde de mes parents, je n'ai pas pu m'éloigner de toi parce que j'étais persuadée qu'ils avaient torts et que rester avec toi, c'était la bonne chose à faire.

Dans les yeux de Ben règne une lueur pleine de joie, de sentiments et même d'espoir. Je crois qu'ils reflètent à la perfection ce qu'ils se passent dans les miens.

– Alors même si cette soirée est une erreur, je vais la faire et l'assumer. Et tant pis pour mes parents. Je n'ai pas l'habitude de me comporter comme une ado normale. Mais, se faire punir parce qu'on a fait le mur, c'est un comportement ordinaire pour une fille ordinaire de 17 ans.Mon copain se décolle enfin du mur pour me rejoindre. Ils passent ses bras autour de ma taille pour m'attirer plus près de lui et je me laisse faire en lâchant un petit rire amusé, auquel il répond par son plus beau sourire.

– Vous n'avez absolument rien d'ordinaire, Mlle Chevalier. Je t'attendrai à 22 heures tapantes, me susurre-t-il avant de poser un baiser à la commissure de mes lèvres.

Alors qu'il fait mine de se détacher, je rattrape son tee-shirt et le tire à nouveau contre moi, alors qu'il s'esclaffe. Quel crétin !

Je l'embrasse, les mains plaquées sur son torse, alors que sens les battements de son cœur s'accélérer. Il soulève mon menton pour approfondir notre baiser, et pendant quelques secondes, j'aimerai être ailleurs et avoir le loisir de soulager le désir qui grimpe en moi. Mais il finit par mettre fin à notre baiser et je le regarde s'éloigner. J'ai hâte d'être à ce soir.

No Boy, No DramaOù les histoires vivent. Découvrez maintenant