Chapitre 13

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AMBRE

Je ne cesse de penser au Bal du Printemps. De me repasser en boucle le scénario cette fête. C'était une soirée merveilleuse.

En revanche, depuis j'ai comme l'impression que ma façon d'envisager ma relation avec Ben est différente, et c'est assez effrayant. Jusque-là, j'étais à peu près sûre de pouvoir maintenir notre lien à une amitié platonique, mais aujourd'hui je ne suis plus sûre de ce dont j'ai envie. Ou peut-être que je le sais justement...

– Ambre ! Ambre, tu m'écoutes ? Me demande fermement ma mère, penchée sur mes manuels de mathématiques.

Je relève brusquement la tête, tirée de ma belle rêverie.

– Euh... Oui... Oui.

– J'en étais sûre ! Tu as la tête ailleurs. Je comprends mieux la chute si soudaine de tes notes, ces dix derniers jours.

– 14 ce n'est pas si terrible, Maman...

– Avant tu avais 16, insiste-t-elle.

Je souffle, et laisse ma tête retomber dans ma main.

– Qu'est-ce qu'il se passe cette fois ? Tu as des problèmes avec tes amis ? Tu es en désaccord avec un professeur ? Il faut qu'on aille lui parler ?

– Non, non. Arrête. Il ne se passe rien. Je n'ai juste pas la tête à faire des maths aujourd'hui, je lui dis espérant vainement qu'elle comprenne et me laisse rejoindre mes amis.

– Et pourtant, il faut mettre à profit ces jours de repos pour travailler.

Je souffle en me mettant à jouer avec mon stylo. Je tente de lui faire comprendre que je n'ai pas du tout envie de faire ça.

– Ambre, tu sais que tu peux me dire ce qui ne va pas, hein ?

Non, Maman, je ne peux pas. Je ne peux pas parce que je ne suis pas censée m'intéresser aux garçons et pourtant, ce qui me tracasse en ce moment, c'est bien un garçon.

– Tout va bien. La seule chose qui ne va pas, c'est que je n'ai aucune envie de faire ces exercices. Alors est-ce que, juste pour cette fois, je pourrais avoir la paix ?

Je suis excédée et au vu du silence de ma mère, je crois que ça se voit. Elle finit tout de même par reprendre :

– Bien. Je te l'accorde, tu as mérité une journée de repos. Mais, dès demain saches que...

– Oui ! Merci ! Je dis en déposant un rapide baiser sur sa joue.

Je quitte ma chambre en vitesse et dévale les escaliers, avant d'appeler Marianne pour lui dire que ma mère m'a laissé sortir, et que je serais bientôt chez elle.

*

Lorsque Marianne et moi arrivons au Baudelaire, Adrien et Ben nous attendent déjà. Depuis l'incident entre Léo et Marianne au bal, Victoire n'a pas accepté de la revoir. Elia s'est aussi fait plus distant. Mais notre bande tient le coup. Je crois...

Quand je m'installe à côté de Ben, il m'embrasse sur la tempe, une nouvelle habitude entre nous, et Arthur vient prendre nos commandes.

– Alors, tu lui as parlé ? Je demande à Adrien.

– Oui, et elle sera là ce soir, nous assure-t-il.

Marianne grimace. Elle est angoissée, c'est évident.

– Elle ne me pardonnera jamais.

– Mais arrête un peu, lui dit-il. Où est passée notre Marianne si sure d'elle ?

No Boy, No DramaOù les histoires vivent. Découvrez maintenant