Chapitre 21

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AMBRE

– Aller, viens avec nous, m'implore Ben pour la énième fois et faisant glisser ses lèvres jusqu'à mon cou, alors que j'agrippe un peu plus son couvre-lit.

Il semblerait que le sexe soit sa nouvelle arme pour me faire plier à toutes ses demandes, mais aujourd'hui, ça ne fonctionnera pas.

– Je ne peux pas. Je te l'ai expliqué : il faut vraiment que je sois chez moi ce soir. Adèle a besoin de se retrouver en famille, d'être soutenue. Je veux être là pour ma grande sœur, je conclue.

Ben continue de se plaindre, alors je décide de le faire taire en plaquant ma bouche sur la sienne. Ça, c'est mon arme à moi.

– Benjamin ! Je vais faire des courses, vous avez besoin de quelque chose ? Nous cri soudain sa mère depuis le salon.

– Non, M'man. Tout va bien !

– Demande à Ambre si elle veut manger quelque chose ! Insiste-t-elle.

– Ça va, ne vous en faites pas pour moi, Mme Vallet, je réponds en riant.

Ben lève les yeux au ciel en soupirant, ce qui me fait rire de plus belle.

– Ta mère est adorable, je lui dis alors qu'il m'attire contre son torse.

– Elle est très envahissante.

– Moi, je la trouve cool. Et elle ne peut pas être aussi envahissante que la mienne. Si ma mère était aussi compréhensive, on n'aurait pas besoin de se cacher.

– Qui a dit que je n'aimais pas me cacher ? Plaisante-t-il en retrouvant son petit sourire. J'adore t'avoir rien que pour moi.

Même si je ne lui dis pas, moi aussi j'aime ça. C'est assez excitant de cacher son amour, mais je commence à en pâtir. Au-delà des mensonges, je m'imagine souvent comment ce serait de pouvoir présenter Ben à mes parents et à mes sœurs. De pouvoir l'inviter au repas de famille, ou simplement qu'il puisse me déposer devant la porte de chez moi au lieu de devoir se garer là où personne ne le verra. Enfin bref, avoir une relation normale.

*

Plus tard en rentrant chez moi, j'interromps une conversation plutôt animée entre mes parents et Camille.

– Adèle m'a bien fait comprendre qu'elle ne voulait plus me voir, et je ne compte pas lui gâcher la soirée.

– Mais... Elle a besoin de sa famille, enfin ! Insiste ma mère.

Camille enfile sa veste et attrape ses clés. Elle ne changera pas d'avis.

– Elle a besoin d'être entourée de ce qu'elle aime, et malheureusement, en ce moment je n'en fais pas parti.

Ma mère continue d'insister alors que mon père, comme moi, assiste à la scène, un air affligé peint sur son visage.

Camille répète une énième fois que c'est mieux comme ça, avant de passer la porte.

Personne ne semble vraiment se soucier du fait que je sois rentrée, alors je décide de rester invisible et monte dans ma chambre. J'ai le temps de voir ma mère retenir quelques larmes, et mon père s'éloigner, complètement épuisé.

De mon côté, je décide de rester optimiste. Camille et Adèle sont sœurs. Des sœurs Chevalier qui plus est. Elles ne resteront pas fâchées bien longtemps, et notre vie reprendra son court.

Ce soir, Maman a accepté de ne pas cuisiner et de nous laisser commander des pizzas. Une soirée à la cool, c'est une première chez nous, mais je pense que les parents sont épuisés et finalement, notre proposition a ravi tout le monde. Y compris Adèle, qui arbore toujours cet immense sourire, dissimulant tout ce qu'il peut se passer dans sa tête.

No Boy, No DramaOù les histoires vivent. Découvrez maintenant