Chapitre 12

153 10 0
                                    

BEN

Après avoir réussi à arrêter deux taxis, nous avons rejoint Tom ainsi que les cavaliers de Marianne, Victoire et d'Elia. Contre toute attente, Elia a bien une cavalière. Une certaine Lina. Une petite brune plutôt jolie, mais qui s'est empressée de reluquer Adrien lorsqu'il est apparu dans son champ de vision. Enfin, jusqu'à ce que celui-ci rejoigne Tom et l'embrasse.

Ils ont décidé d'officialiser leur couple ce soir et d'après Ambre, il risque d'y avoir de grosses déceptions.

L'intérieur du lycée est semblable à un décor de conte de fée. Des tiges de lierre s'enroulent autour des colonnes en pierres, ornées de fleurs. Le contraste avec le carrelage en damier noir et blanc est plutôt joli. Mais la verdure domine, avec des petits buissons, de la pelouse, et toujours plus de fleurs... J'ai déjà vu des jardins moins verts que ça.

A la fin de ce couloir interminable, durant lequel Ambre n'a cessé de se plaindre de l'inconfort de ses talons, nous apercevons l'entrée de la fête. Une arche blanche, elle aussi, décorée de fleurs.

Nous tombons alors sur une immense salle de bal, en contre-bas. Deux immenses escaliers se font face, liés par un long balcon qui surplombe la salle. La piste de danse est remplie de lycéens tous mieux fringués les uns que les autres. L'ambiance a quelque chose de mondain et de très festif.

– Waw !

C'est vrai. Je ne trouve que ça à dire. C'est peut-être la fête la plus sophistiqué à laquelle je sois allé. Je n'aurais jamais cru apprécier ce genre de soirée mais avec les moyens employés, ce ne peut être qu'un succès.

– Ça te plait ? Me demande Ambre.

– Beaucoup ! Si tu voyais les bals de mon lycée... On dirait une kermesse d'école primaire en comparaison.

Elle se met à rire, en admirant le décor avec des yeux brillants.

– A la kermesse de mon école primaire on avait des autos tamponneuses et le premier prix de la tombola était un poney.

– Tu te fiches de moi ?

Elle semble toujours aussi amusée par son anecdote.

– Non. Nos parents dépensent des sommes astronomiques et leur argent est toujours utilisé judicieusement, comme tu le vois.

Je ris avec elle et réalise que nous sommes encore plus différent que je ne le pensais. Mais si ça pouvait suffire à m'éloigner d'elle, on n'en serait pas là.

– Ce genre de bal ne se fait pas dans un gymnase, d'habitude ?

Oui, mes uniques références sont les films américains pour ados que mes ex-copines me forçaient à regarder.

– Notre lycée ne date pas d'hier et à une époque ont y enseignait les bonnes manières, ainsi que l'art de la danse. Une salle de bal était nécessaire, me dit-elle sur un ton ironique, adorable

– Oh, mais c'est une évidence ! Dis-je en prenant le même ton aristocratique qu'elle, et un rire doux s'échappe de ses lèvres. Pitié, dis-moi que vous n'apprenez plus les bonnes manières.

– Non. Parfois, je pose même mes coudes sur la table.

– Mlle Chevalier, quelle audace !

Notre tour arrive enfin, Ambre tend nos invitations à la femmes postée devant l'arche et nous accédons à la salle. Je dois dire que je ressens une certaine fierté à m'avancer ainsi avec Ambre à mon bras. Après un rapide coup d'œil, ma première hypothèse se confirme ; aucune fille ici ne l'égale. Quelques regards se tournent vers nous lorsque nous descendons les escaliers. J'aperçois les joues d'Ambre rosir quand elle sent quelques regards trop insistants sur nous. Ce n'est pas le genre de fille à vouloir attirer l'attention, malheureusement pour elle, elle n'est pas faite pour passer inaperçue. Encore moins dans cette robe.

No Boy, No DramaOù les histoires vivent. Découvrez maintenant