Chapitre 14

138 8 1
                                    

AMBRE

Après mon entraînement de volley, j'ai rejoint Victoire et Marianne chez cette dernière pour travailler. Il est plus de 19 heures quand la mère de Marianne passe la porte de l'appartement. A peine a-t-elle enlevé ses chaussures qu'elle est sollicitée par Daniel qui ne tient plus en place depuis qu'il a englouti son deuxième goûter (Marianne a cédé, il n'arrêtait pas de sauter partout).

– Bonsoir les filles, nous dit-elle avec son habituel sourire en posant son sac sur le canapé, avant de s'approcher de la table où nous nous sommes étalés.

Marianne est très admirative de sa mère. Elle nous raconte, dès qu'elle en a l'occasion, à quel point elle est courageuse, et gentille, et aimante... Et il faudrait être aveugle pour lui donner tort. Louise est une des femmes les plus cool que je connaisse.

– Ça bosse dure à ce que je vois, dit-elle en se penchant sur le cahier de Marianne.

La chimie organique, ça ne semble pas être son truc.

– Alors Ambre, Marianne m'a parlé du match de samedi, poursuit-elle en passant derrière le bar de la cuisine. Pas trop nerveuse ?

– Si. Très, je dis en riant doucement.

– Les huitième de final... C'est un match important non ?

– C'est la première étape vers la finale.

– Tes parents seront là, j'imagine.

Je croise le regard de Marianne et Victoire. Evidemment qu'ils ne seront pas là, elles savent pourquoi.

– Non, ses parents ne seront pas là, Maman, intervient Marianne. Ils ont des empêchements. Du travail, quoi.

Elles savent également que ça me met mal à l'aise de mêler mes parents et le volley à la même discussion.

– Oh, oui, bien sûr ! C'est vrai que tes parents travaillent beaucoup. Ils ont du mérite, ajoute Louise.

Sans que je sache pourquoi, l'entendre flatter mes parents ne me plait pas autant qu'avant.

– Bon, je serai dans la chambre du petit monstre si vous avez besoin de moi, finit-elle par dire, avant de rejoindre Daniel qui l'appelle depuis cinq minutes en s'égosillant.

Une fois sa mère partie, nous nous remettons au travail, mais Marianne finit par aborder le sujet qui fâche.

– Alors, quand est-ce que ça va redevenir normal entre Ben et toi ?

– C'est normal, je dis en gardant le nez sur ma feuille d'exercices.

– Oh, Ambre arrête. Tout a changé, s'exclame Vic. Il y a tout juste deux jours vous étiez proches et ce midi, c'est à peine si vous vous êtes adressé la parole. C'était... bizarre. Et loin d'être normal.

Je souffle et relève la tête.

– J'ai fait une erreur en me rapprochant de Ben... Je n'aurais pas dû, je ne peux pas mentir à mes parents. Pas sur ça en tout cas, c'est trop dur...

– Tu veux savoir ce que j'en pense ? Me demande Marianne.

– Non, je tente en sachant que sa question n'était que rhétorique.

– Je crois que tu as peur de ce qu'il pourrait se passer avec Ben et que les règles de tes parents sont l'excuse parfaite pour le repousser.

Je garde le silence quelques secondes, ne voulant pas savoir si elle a raison. Mais en jetant un coup d'œil à Vic, elle me fait comprendre qu'elle est d'accord avec Marianne.

No Boy, No DramaOù les histoires vivent. Découvrez maintenant