Chapitre 8

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AMBRE

Alors que nous déjeunons sur l'une des tables extérieures, Marianne nous rejoins, et sans relever les yeux de son portable, se laisse tomber en soupirant, sur une des chaises.

– Oula ! T'as l'air énervé, fais remarquer Elia.

– Waw, bien vu Einstein ! Lui répond-elle méchamment.

Super ! Elle est dans un de ces mauvais jours...

– Marianne ! Intervient Victoire.

– Excuse-moi, lance-t-elle à Elia.

– Qu'est-ce qu'il se passe ? Je demande alors.

– Ma mère a un nouveau mec et elle veut qu'on dine ensemble, ce soir. Avec lui et sa fille.

– Je vois.

Depuis que le père de Marianne est parti pour Londres avec sa nouvelle compagne, il y a trois ans, sa mère enchaîne les relations sans avenir. Marianne et son frère rencontre un nouveau beau-père potentiel presque tous les mois, alors je comprends qu'elle puisse en avoir assez.

– Je sais déjà comment ça va se finir. Dans deux semaines, il la quittera, comme tous les autres, et quelques semaines plus tard, elle en trouvera un nouveau et ce sera « Enfin, le bon ! ».

- Moi, je connais un moyen de te redonner le sourire, dit alors Elia. Quelques défis !

Tout le monde autour de la table se met à rire, même Marianne esquisse un sourire.

– Bon, alors, je lance le jeu, dit-elle. Adrien, je te mets au défi de...

Elle regarde autour d'elle et suit le regard d'Elia, qui lui montre un groupe de quatre filles assises sur l'herbe.

- ...De draguer la petite rousse avec le manteau vert, annonce fièrement Marianne.

Au lieu de sourire comme à son habitude, Adrien semble mal à l'aise.

– Euh... Non, je... Je passe.

– Tu passes ? Toi, Adrien Cardea, tu passes ? Je croyais que tu étais le roi et que « le roi n'abandonnait jamais », se moque Marianne en levant théâtralement le poing, ce qui fait rire tout le monde.

Tout le monde sauf Adrien.

– Eh bien, je cède mon trône.

– Je prends son tour, s'exclame alors Elia.

Il n'y a pas de quoi en faire un drame, mais son refus vient s'ajouter à la liste des choses qui m'intriguent chez Adrien, en ce moment.

– Elia, tu voudrais... Intervient Vic sans savoir comment terminer sa phrase Vic.

– Bah oui ! Quoi ? Vous ne me croyez pas capable de draguer une fille ?

– Si, bien sûr que si, je m'empresse de répondre alors que les trois autres s'échangent des regards perplexes.

– C'est juste qu'on ne t'a jamais vraiment vu draguer, ajoute Victoire.

– Mais ça pourrait être drôle, murmure Marianne.

Et effectivement, c'était très drôle. Les défis ont définitivement mis Marianne de bonne humeur, mais semble avoir plombé le moral d'Adrien.

Alors que je monte les quelques marches menant à notre porte d'entrée, je vérifie une dernière fois que mes affaires de volley sont bien dissimulées sous mes cahiers de maths. Il me fallait une bonne excuse pour pouvoir quitter la maison un samedi matin et aller à mon entraînement. Le travail, ça marche toujours avec mes parents.

No Boy, No DramaOù les histoires vivent. Découvrez maintenant