34- Révélations et réconciliations

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Nous roulons pendant presque une heure. Il me semble même que nous ayons quitté la Caroline du Sud pour l'état du Tennessee. J'ai bien fait de mettre un pull assez épais.

Il roule encore une demi-heure avant que nous nous garions près d'une maison qui semble abandonnée. Elle se trouve en plein milieu de la forêt et, avec le silence de la nuit, seul l'hululement d'une chouette ou d'un hibou, je n'arrive pas à faire la différence, se fait entendre.

Je sors de la voiture suivie de Rafael qui s'empresse de lier nos doigts de nouveau. J'ai un mouvement de recul.

_ Caly... sa voix me supplie.

Je lève les yeux au ciel et le laisse saisir ma main. Je sens que cette maison a une signification importante pour lui et ma colère se calme un petit peu.

Il souffle, les yeux fermés avant de les rouvrir et d'avancer vers elle. Même si elle semble abandonnée, je ne peux pas nier sa beauté. Elle est d'une classe incomparable pour une maison, et c'est peu dire. Le porche est en bois et même si la maison est défraichis, la peinture blanche reste éclatante.

Rafael se baisse et prends une clé sous le paillasson. Il souffle un bon coup et se donne de la force pour ouvrir la porte. Mais il reste tétanisé devant l'intérieur. Je lui serre la main et lui caressant tendrement le dos de la main. Rafael me regarde du coin de d'œil et entre enfin. Moi sur ses pas.

A la vue de la poussière et de l'odeur de renfermé, je confirme que cette maison est inhabitée depuis un moment pourtant elle est encore très chaleureuse. Les murs sont remplis de photos de famille et d'enfants.

Comme Rafael monte les escaliers, je fais de même et là encore, les murs sont remplis de photos de famille ou de dessins d'enfants. C'est très personnel et très beau. Je suis sous le charme. Sur les photos, je reconnais un Rafael plus jeune et surtout rayonnant. C'est une facette de lui que je ne connais pas.

Il se dirige vers une porte et l'ouvre en tremblant. Je serre sa main, restée dans la mienne, et nous pénétrons dans la pièce. C'est une chambre de petit garçon d'environ onze-douze ans, enfin c'est ce que j'imagine étant donné que le mur est décoré de papier peint avec des dinosaures multicolores.

Le lit est fait, le bureau est rempli de petits livres pour enfant ou de cahier d'écoles primaires et des dessins sont collés sur le mur. L'armoire de la chambre est encore ouverte et des vêtements débordent.

Je souris tendrement en reportant mon regard sur Rafael, il fixe la fenêtre d'un air mélancolique.

_ C'était ma chambre, quand nous vivions encore ici avec mes parents, mon frère et ma sœur... explique-t-il tristement.

J'hoche la tête sans rien dire. C'est la première fois qu'il me parle de lui. Il se tourne finalement vers moi et s'assoit sur le petit lit. Il tamponne la place à côté de lui et je m'y installe en laissant tout de même un peu de distance. Il ne faut pas que je me laisse amadouer. Il prend mes mains dans les siennes et ancre son regard dans le mien. Nos iris verts ne se quittent pas.

_ Ce que je vais te dire ce soir, il n'y a que Lucas et Samuel qui sont au courant. Je te donnerai également les informations que tu attends ne t'en fait pas mais j'estime que tu dois savoir cette partie de moi. Si jamais, après mes explications tu souhaites toujours couper le contact avec moi, je te laisserai tranquille. D'accord ?

Je murmure un petit oui et il ferme les yeux. Il prend une énorme inspiration, presque interminable, avant de se lancer dans un monologue.

_ Jusqu'à mes six ans, je vivais une vie de petit garçon normal. Avec des parents cool mais stricts sur la scolarité et un grand frère chiant et constamment sur mon dos.

B.A.N.G.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant