B.A.N.G.

4- Sociabilisation

Depuis le dîner prévu pour l'annonce des fiançailles de ma sœur, mon père n'est pas rentré à la maison, ce qui a accentué le froid déjà présent entre moi et ma mère, ma sœur. Elles passent leurs temps, soit à m'ignorer, soit à me lancer des regards noirs. Elles s'amusent aussi à se faire des messes-basses en me regardant du coin de l'œil. Comme si je ne les voyais pas faire !

Papa m'a envoyé un message, il y a quelques jours, en me disant qu'il était chez un ami et que tout aller bien pour lui. Je dois avouer que son message m'a rassuré. Et surprise.

Il m'a aussi beaucoup appelé depuis son départ et nous nous sommes vus dans un café pour discuter de tout et de rien, il y a deux jours. Je suis contente de notre rapprochement. Pour la première fois depuis très longtemps, l'un de mes parents m'accorde du temps et de l'attention. Ça me fait beaucoup de bien. Il me demande des choses sur moi et c'est vraiment agréable de pouvoir discuter avec lui. Il semble vraiment s'intéresser à ce que je fais.

Au lycée, depuis que Maya m'a humiliée devant les nouveaux, je l'évite au maximum. Et je me porte beaucoup mieux depuis que je ne la fréquente plus ! Cette fille est le parfait exemple de la poufiasse sexy, dans les films pour adolescentes pathétiques. Mais dans ces films, cette fille passe son temps à rabaissé la jolie fille timide, qui finit par se faire défendre par le beau-gosse du lycée un peu « Bad-boy », ils tombent amoureux, ils se marient et ont beaucoup d'enfants.

Sauf que là, c'est la vraie vie et ce n'est pas près d'arriver, parce qu'aucun beau-gosse ne s'intéresserait à une fille comme moi. Et je suis loin d'être comme cette fille timide et jolie, qui aime lire, danser ou chanter. Bon ok, j'adore lire mais pour les deux autres, ce n'est pas du tout moi.

Isis qui m'avait invité à sa soirée pour fêter leur arriver m'ignore tout bonnement. Elle ne m'adresse même pas un regard dans les couloirs. Son mec lui, ne se gêne pas pour me lancer des regards à faire pâlir. Je ne comprends pas bien leurs comportements. Il me semblait qu'Isis m'aime bien mais j'ai dû me tromper ou mal interpréter certaines actions.

Je finis de me préparer pour le lycée en continuant de penser. Nous sommes vendredi et puisque je ne suis plus convié à la fête des nouveaux, je suppose que je vais faire mes devoirs et regarder une série, en grignotant comme je le fais tous les week-ends. Je n'aime pas trop aller à des fêtes de toute façon. Je n'y ai jamais été invité, je ne saurais même pas comment je devrais me comporter ou même quels vêtements mettre pour ne pas faire tâche.

J'ai décidé de me fondre dans la masse plus que d'habitude. J'enfile donc une tenue assez sobre ; un haut bordeaux foncé à manches longues, un jean noir avec des trous sur les genoux, une paire de bottine noir à clou noire aussi, et une veste en cuir. Mes cheveux sont reliés en une haute queue de cheval et un fin trait de crayon noir entoure mes yeux.

_ Monsieur Smith ?? Appelais-je en criant à travers la maison.

Malheureusement, ce n'est pas l'homme qui a fait en grande partie mon éducation qui apparaît devant moi mais ma sœur. Elle doit venir de se réveiller, si l'on se fie à ses cheveux en batailles, sa robe de chambre autour d'elle et ses yeux fatigués et cernés. Elle me toise et me réponds avec son air hautain qui m'est proprement destiné. Elle ne s'adresse jamais à quelqu'un avec autant de mépris.

_ Arrête de crier. Tu m'as déjà réveillé en te préparant, ne réveille pas non plus notre pauvre mère avec tes cris de sauvageonne. Déjà que ses nuits sont courtes et agitées. Et pour ton information, elle m'observe de haut en bas avant de poursuivre, Monsieur Smith est parti faire une course pour moi, je lui ai demandé de me ramener des affaires que j'ai laissées chez une copine samedi dernier.