B.A.N.G.

19- Baiser concret au chalet

*Calypso*

Nous roulons depuis déjà deux bonnes heures et je n'ai pas réussis à fermer l'œil une seule seconde. Pourtant, normalement en voiture, je suis la première à m'endormir, bercée par la route.

Mais là, impossible. Entre les ronflements d'Isis, les mains de Rafael posés sur mes cuisses et sur mes genoux et surtout, son baiser. Je ne sais vraiment pas ce que cela a pu signifier pour lui, mais une chose est sûre pour moi, il voulait dire beaucoup.

Ses lèvres chaudes contre les miennes, même pendant quelques secondes m'ont chamboulées. Je les sens encore contre moi et j'en ai des papillons dans le ventre. Des frissons le long de mes bras mais l'instant n'a duré qu'une fraction de seconde. Pas assez de temps pour que je puisse m'en imprégner à vie.

Ce baiser en plus de ses mots, m'ont clairement troublé. Même s'il était totalement sous l'effet de l'alcool, une part de moi aimerait croire ses belles paroles...

Parmi tout ce qu'il m'a dit, une seule phrase tourne en boucle dans ma tête : « Je n'arrête pas de me dire que si je serais venu en premier, c'est avec moi que tu serais... ».

La voix de Noa me sort de mes tourments ;

_ Il est vraiment attaché à toi, tu sais. Il est juste persuadé de ne pas être assez bien pour toi, c'est tout.

Je le regarde dans le rétroviseur, en caressant les cheveux de Rafael (comme je le peux, à cause de son gel), et fronce les sourcils ;

_ Pourquoi ne serait-il pas assez bien ?

Comment un garçon aussi parfait que lui ne pourrait pas être assez bien pour moi ? Je pense plutôt que c'est le contraire. C'est lui qui vaut beaucoup plus que moi.

_ On a tous fait des choses que l'on regrette aujourd'hui. Lui plus que nous, crois-moi, un jour tu le sauras certainement. En attendant, endors-toi, on en a pour quelques heures encore.

Je m'endors après m'être calée contre le dossier de mon siège, une main sur celle de Rafael et l'autre dans ses cheveux.

¤¤¤

Je suis secouée et j'ouvre les yeux avec difficulté. Je me redresse comme je peux, courbaturée de partout. Devant moi, le visage d'Isis et les rayons du soleil m'aveugle.

_ Tu viens ? On va se changer et se prendre un petit déjeuner.

J'hoche la tête et elle me sourit en me tendant un sac de sport gris et noir, c'est le mien, celui que j'emportais quand j'allais à la piscine au collège. Je lui prends des mains et la suit jusqu'aux toilettes de la station essence dans laquelle nous nous sommes arrêtés.

J'attrape un jean bleu et un léger pull blanc ample que j'enfile à la hâte ainsi qu'une paire de basket rouge simple. J'attrape le démaquillant et ma trousse de toilette en sortant de la cabine, et me démaquille devant le miroir. Isis me rejoint, elle porte une robe légère bleue ciel et des sandales noires. Elle se démaquille à côté de moi.

_ Pourquoi Lucas et Leya ne sont pas avec nous ? Je lui demande, ne me souvenant plus de la réponse.

Elle hausse les épaules en se recoiffant.

_ Ils ne voulaient pas. En ce moment, ils sont à part ces deux-là.

Je ne dis rien et me brosse les dents après avoir recoiffé mes cheveux en un chignon las. Nous nous mettons du désodorisant et sortons des toilettes.

Les garçons ce sont eux-aussi changés et démaquillés et sont assis à une table sur laquelle il y a des cafés, des viennoiseries françaises et des jus de fruits.