9- Étrange réconfort

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J'ai passé mon coup de fil depuis à peine quinze minutes lorsque j'entends un bruit de freinage. Une portière claque mais je n'y fais pas attention, les larmes coulent toujours sur mes joues et mes sanglots me donnent mal à la tête.

_ Calypso !!

On hurle mon prénom et j'entends quelqu'un courir vers moi. Puis, je sens ce quelqu'un s'agenouiller devant moi et deux bras m'encercler le corps. Je m'agrippe au cou de mon « sauveur » une fois que j'ai reconnu son odeur. Il est venu...

_ Rafael... ma phrase n'est que murmure mais je ne peux pas faire mieux, ayant des sanglots qui me viennent instinctivement.

Je ne sais pas pourquoi, je l'ai appelé lui. Je l'ai fait. C'est tout. Je ne lui répondais pas, trop occupée à tenter de calmer mes sanglots mais il a compris que ça n'allait pas. Il m'a demandé patiemment où j'étais et quand, au bout de dix minutes, il a compris, il a raccroché sans attendre et... le voilà.

Nous ne sommes pas forcément proche mais c'était instinctif. Je n'ai pensé qu'à lui sur le coup.

Je me relève tant bien que mal et resserre mes bras autour de sa nuque, ses mains se logent dans mon dos. Il cale sa tête au-dessus de la mienne, son menton sur mon crâne et une de ses mains vient caresser mes cheveux délicatement. Il me serre fort, tout en me murmurant des phrases réconfortantes à l'oreille.

Apaisée, je finis par me calmer et mes larmes cessent enfin. Délicatement, il prend ma main dans la sienne et m'entraîne jusqu'à sa voiture, sans un bruit. Il m'attache et lorsque ses mains effleurent ma taille, je suis parcourus de frisons, que je tente d'ignorer. Il le remarque et sourit, discrètement avant de se mettre côté conducteur et de démarrer.

Nous arrivons devant une maison que je reconnais, puisque c'est celle de la bande. Je me détache et sort de la voiture, quand celle-ci a le moteur éteint, et je suis vite rejointe par Rafael. Il reprend ma main dans la sienne et nous entrons dans la maison. Bizarrement, son contact ne me crispe pas et ne me donne pas d'affreux vertiges.

Cette fois, je prends le temps de détailler leur maison. Comment une bande d'adolescent peut se payer une maison comme ça ?

A partir du hall, on aperçoit la cuisine, tout équipée et colorée de noir vernis. A droite, il y a le salon. Celui-ci contient, un grand canapé d'angle gris taupe, ainsi que deux fauteuils en cuir noirs, une table basse noire se trouve au centre des canapés et un écran plat avec une console et des jeux posés en vrac sont en face.

Une vraie maison de gars !

Près de la baie vitrée, il y a une belle table en bois qui est entourée de six chaises. Les peintures aux murs sont claires et chaleureuses, et des cadres photos du groupe d'amis sont accrochés au mur. Je suis étonnée de voir qu'ils ont mis aussi peu de temps à s'installer aussi confortablement.

Rafael me guide jusqu'au canapé, me laisse seule quelques instants pour me ramener un verre de jus et il se place à ma droite. Je le bois d'une traite et le surprend en train de me fixer. Ou plutôt de fixer mon œil.

Les larmes doivent avoir effacés le maquillage qui servait à cacher mon œil au beurre noir qui est jaune, et puis, en y repensant, je dois être affreuse. Je me connais, mes yeux doivent être rouges et bouffies par les larmes, et mon nez ainsi que mes pommettes doivent l'être tout autant.

Doucement, Rafael approche sa main de mon œil et lorsque ses doigts entrent en contact avec ma peau, une voix nous coupe.

_ Calypso ?

Je reconnais la voix d'Isis. Je me retourne et une fois qu'elle s'est assurée que ce soit bien moi, elle se précipite à mes côtés. Isis m'observe sous tous les angles en me posant mille et une question.

B.A.N.G.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant