II. EXILUS - PART III

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EXILUS PART III


Cela faisait déjà une semaine. Naru se réveilla dans sa cellule du Hanto où il était retenu depuis son retour de la désastreuse mission. Ses chaînes autour de ses poignets lui faisait mal, sa tête et ses cheveux étaient crasseux. La cellule puait la mort. Chaque jour, un garde du Hanto lui apportait une assiette de pain et de légumes récoltés à l'extérieur du village, mais cela ne suffisait pas pour un jeune Chasseur comme lui. Des kilos, il commençait sérieusement à en perdre à rester inerte dans cette toute petite pièce. Entre temps, il avait entendu d'une conversation entre deux gardes qu'il serait jugé prochainement par le Chef Suprême. Son sort lui apparaissait soudainement scellé. Chaque jour passant, il se trouvait intérieurement dans un état différent. Le premier jour, il comprenait ce qu'il se passait et il se disait que tout cela passerait bien vite. Le deuxième jour, il était en colère et voulu crier de l'interstice tout ce qu'il savait que les autres ne savaient pas. Il perdait un peu de sa détermination, mais restait solide. Au troisième jour, il accusa clairement le coup et il tenta de méditer, mais le chagrin était trop fort pour réussir à se concentrer sur soi-même. Au quatrième jour, il s'était mis à pleurer en silence de ce qui lui arrivait. Il se demandait ce qu'il avait bien pu faire pour mériter ça. Le cinquième jour, il pleurait davantage en se disant qu'il allait mourir ici. Au sixième jour, des pensées noires l'avaient envahi de toutes parts. Il voulut en finir pour ne pas vivre davantage de souffrance. Il pensait à Yahiro, à Akhe et à Jasme. Penser à eux le bouleversa. Le septième jour, il s'était résigné. L'enfermement à cet effet sur l'homme qu'il n'aurait jamais osé imaginer. Il pensa aux Premiers Hommes qui avait fini leurs vies ici dans cette cellule insalubre. Le temps devait leur paraître long. Quand le sien allait-il prendre fin ?


Yahiro avait revêtu sa tenue d'ombre et il sortit du O teire. La nuit était bien tombée sur Khonkiri et il vit là une occasion de pouvoir aller voir son disciple. Il avait retenu qu'un jour sur quatre, les gardes au Hanto était moindre, car il s'agissait d'un jour de permission pour ceux qui le souhaitaient d'aller rendre visite à leur famille. Avant, et vu la tempête provoquée par l'information qu'il avait recueillie auprès de Karu, cela aurait été mission impossible de s'y introduire, même pour un sorcier de son calibre. Il se dirigea vers le Hanto. Avant d'entrer dans l'enceinte, il abandonna sa cape à capuche noir pour le déposer près d'un arbre non loin. Le vieux sorcier avait revêtit au préalable sous sa cape, une tenue de Chasseur et avec quelques subterfuges de couleurs et de coups de pinceau, il était devenu méconnaissable. Sans encombre, il pénétra dans l'enceinte et se dirigea vers le niveau inférieur. Le bâtiment était calme et les voix lointaines de Chasseur dans leur chambre-cases ne l'inquiéta pas outre mesure. Il descendit des escaliers puis tourna vers un couloir avant de zigzaguer en tournant sur sa gauche puis sur sa droite. Devant lui se dressa une porte qu'il ouvrit sans encombre pour s'enfoncer davantage dans les basses-fondations du bâtiment, là où se trouvaient les cellules. Il tomba nez à nez sur un garde endormi qui pendait sur une chaise inconfortable. Un trousseau de clés était visible de son pantalon. "Finalement, je me suis inquiété pour rien" se dit-il constatant que la sécurité du Hanto n'était pas à la hauteur de sa réputation. Il se demanda par la même occasion si les hommes en rouge n'étaient pas plus avancés que ceux du village de Khonkiri en voyant cela. Il substitua le trousseau au garde tout en prenant soin de le remplacer par un autre qu'il avait fabriqué. S'approchant de la cellule, Yahiro y glissa une clé et, avant d'y entrer, jeta un dernier coup d'œil sur ses deux côtés. Il faisait affreusement sombre et l'odeur pestilentielle ne donnait guère envie de séjourner dans une telle case. Au début, il pensait s'être trompé de cellule tant, il n'avait pas reconnu Naru dans cette position. Il sortit une petite torche et l'alluma. La lumière aveugla Naru. Il mit du temps à reconnaître son visiteur.

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