WAKUSEI

II. EXILUS - PART II

EXILUS PART II

Les pas résonnèrent dans le Okyu après en avoir franchi les portes et le vestibule. Karu et ses subordonnés prirent à droite pour monter un escalier qui les amène à l'étage supérieur. L'Okyu est un édifice impressionnant et le plus grand de tout le village. Fondé par le premier Chef Suprême, afin d'y accueillir sa famille, celui-ci est séparé en pièces bien distinctes. Le côté gauche est réservé à la famille et aux appartements-case du Chef ainsi que de ses enfants - si il en a - et de toute autre personne proche de lui. Le côté droit est réservé à la partie gestion du village et notamment la salle du trône où le Chef Suprême reçoit ses sujets. Karu ne s'arrête pas tout de suite devant la porte de la salle du trône, mais sur une porte juste à côté. Il en sort une clé de sa poche et l'insère dans la serrure afin de l'ouvrir. D'un geste, il fait signe aux Maîtres d'entrer et il referme la porte derrière lui. La pièce est toute petite et uniquement faite en pierre rendant cette pièce parfois trop froide selon la saison. Un léger interstice dans le mur permet l'entrée de la lumière. Une seule chaise de mauvaise qualité et rongée par le temps se trouve dans la pièce. Cette pièce est adjacente à celle de la somptueuse salle du trône. Parfait pour une mise au point avant de s'adresser à l'autorité suprême. Karu s'assoit.

- Bon. Fini l'image. Qu'est-ce qui s'est passé ?

Senji s'avance d'un pas face à son Chef et se lance :

- Tout fonctionnait comme prévu. Nous avons repéré le troupeau dans la plaine de Langa. Nous avons mis en œuvre notre plan qui consistait à se séparer en 4 unités de façon à les cerner. Nous avons lancé l'assaut et commencions à les attaquer. La tâche ne s'annonçait pas si facile, mais nous aurions réussi si...

Senji s'arrêta subitement, se remémorant l'instant des pas galopants qui résonnent encore dans sa tête.

- Si quoi ? Répondit Karu d'un air interrogateur.

- Si des hommes n'étaient pas intervenus.

- Des hommes ? Hum.

Karu paraissait dubitatif et se demanda un instant si cela n'était pas une excuse concoctée sur la route du retour pour éviter une humiliation publique. Après réflexion, il se dit que leur passage dans la longue allée avec les cadavres et un homme enchaîné était suffisamment humiliant pour pouvoir inventer une telle excuse. Néanmoins, il restait perplexe. Il était de légendaire rumeur que Khonkiri était le seul village au monde comme il était de légendaire rumeur que des créatures habitaient jadis le continent. La vérité en ces instants était difficile à entrevoir et le Chef se laissa quelques instants silencieux. Il avait beau les croire, mais en parler au Chef Suprême risquerait de lui tomber dessus. Comme pour le convaincre, Okomaru sortit de sa poche un bout de tissu rouge et le donna à Karu.

- Chef, voici un bout de tissu que nous avons ramassé sur l'un des assaillants.

Le Chef prit le morceau de tissu et l'admira. Cette couleur  si particulière ne se faisait pas à Khonkiri. Personne n'en portait.

- Incroyable... D'autres hommes...

Il eut subitement mille questions à poser à ses hommes. Senji lui répondit comme s'il avait lu dans son esprit. Il expliqua qu'ils étaient tous vêtus de vêtements amples de couleur rouge avec une cape courte. Leur tête était masquée de la même couleur et seul était visible les yeux et sur certains, la bouche. Même leur coupe de cheveux étaient recouverts de ce tissu.

- Et Naru alors ? Demanda-t-il à ses maîtres.

Un malaise s'installa et les quatre maîtres se regardaient avant que Senji ne réponde.

- Nous nous battions contre eux tant bien que mal, nos techniques étant égales aux leurs. D'un coup, il y eut un énorme bruit qui a résonner dans toute la plaine et l'instant d'après, il n'y avait plus personne. Ni eux, ni leurs créatures et lorsque nous nous sommes tous regardés, nous avons vu Naru, ses deux épées plantées dans le corps de Koko. Personne n'a vu la scène se dérouler, mais nous avons vu... la finalité.