𝐏𝐨𝐮𝐫 𝐪𝐮𝐞 𝐧𝐚𝐢𝐬𝐬𝐞 𝐮𝐧𝐞 𝐫𝐨𝐬𝐞 - 𝐒𝐋𝐆

11 - Fairytale

Fairytale - Milky Chance

Brosse à dents. Jet d'eau sur le visage.

L'Ombre s'essuie la figure avec sa serviette, puis la dépose sur le portant, avant d'éteindre la lumière en sortant de la pièce. Mathieu est dans sa chambre, probablement encore en train d'écrire.

L'homme en noir sourit tout bas, repensant au café à nouveau partagé ce soir. La boisson brûlante était plus que bienvenue après l'altercation musclée entre lui et le scientifique.

Dommage qu'il n'ait pas pu l'achever. Quoique... Mathieu lui en aurait sûrement voulu. 

Tuer l'une de ses personnalités, même la plus exécrable d'entre elles, aurait été un motif suffisant pour que le créateur sorte de ses gonds.

L'Ombre préfère autant le moment de calme qu'ils ont pu passer ensemble, installés dans le canapé, pendant que le rêveur consolait la demoiselle. C'est d'ailleurs en partie pour laisser ses deux amis tranquilles que l'homme en noir n'est pas remonté immédiatement.

Mais il se fait tard, et il commence à avoir sommeil.
Il est temps pour lui de regagner sa chambre.

Cette dernière est éclairée par la lumière du plafond, un peu agressive, et enveloppe les murmures rassurants du rêveur dans la cabane.

L'homme en noir esquisse un rictus, puis fait quelques pas dans la chambre occupée. Dans la cabane, les silhouettes arrêtent de parler.

"Patron ?

-Moi-même, gamins."

Le propriétaire entreprend de se changer pour une tenue plus adaptée pour la nuit. Sa chemise est déposée sur le bureau, soigneusement pliée, bientôt rejointe par son pantalon couleur corbeau. Ses chaussettes, elles, sont déjà dans le panier de linge sale de la salle de bain.

L'Ombre s'approche du matelas, puis enfile le jogging noir qui repose à côté du pyjama du rêveur. Il contourne ensuite la cabane pour allumer la lampe de chevet, et va éteindre l'ampoule au plafond.

Une fois que la pièce est plongée dans une lumière plus tamisée, l'homme en noir retourne près de la cabane devant laquelle il s'abaisse, tandis que la couverture se décale pour le laisser entrer. 

Il s'y glisse sans trop de difficultés, rejoignant les deux jeunes gens déjà installés sur les coussins.

Coup d'œil à la demoiselle. Ses jambes sont couvertes d'un sarouel davantage adapté pour l'hiver, tandis que ses épaules flottent dans un pull en laine beige trop grand pour elle.

Léger rictus.

"Je vois que le gamin t'a relookée..."

La jeune femme esquisse un pâle sourire, ramenant ses jambes contre sa poitrine.

"J'avais froid."

L'Ombre hoche la tête, satisfaite de l'attention du rêveur à son égard. Ce dernier baisse les yeux derrière ses verres sombres, les joues rosées. 

Pour dissiper sa gêne, le bienfaiteur murmure qu'il va aller prendre sa douche, non sans un dernier regard inquiet à la demoiselle.

Celle-ci le regarde partir avec un pincement au cœur, écoutant ses pas s'éloigner de la chambre.