𝐏𝐨𝐮𝐫 𝐪𝐮𝐞 𝐧𝐚𝐢𝐬𝐬𝐞 𝐮𝐧𝐞 𝐫𝐨𝐬𝐞 - 𝐒𝐋𝐆

22 - idontwannabeyouanymore

Ca y est : on passe aux choses sérieuses. 

Pour l'écriture de ce chapitre, un passage m'a été inspiré par la chanson "Belle" de Notre Dame de Paris. Dommage pour les personnages impliqués dans cette scène : ce n'est pas un bon moment. Pas assez pour que je mette un trigger warning, mais quand même...

Je vous laisse découvrir tout ça, bonne lecture à vous, et merci encore pour vos votes et commentaires, ça fait super plaisir <3

(idontwannabeyouanymore - Billie Eilish)

Aube.

Mathieu marche.
Mathieu a froid.

L'euphorie de la veille laisse place à une brume nauséeuse, alourdissant la tête et le cœur.

Il n'a plus qu'un vague souvenir des baisers brûlants de cette nuit, trop flous pour réchauffer son cœur esseulé.

Il n'a personne, ce matin.

Personne à enlacer,
Personne à embrasser.

Même son regard est vide de toute chaleur, océans moroses privés de lumière.

Alors il continue d'avancer,
L'âme lasse
Jusqu'à ce qu'il aperçoive
Les murs de son foyer.

Bruits de clés,
Et il entre.

Tout est calme.
Tout le monde dort
Sauf lui.

Il ferme la porte derrière lui, comme si la quiétude de son foyer pouvait être troublée. Il ose à peine respirer.

Peur de déranger.
Peur d'être de trop.

Peut-être est-ce pour cette raison que ses pairs ne l'ont pas attendu pour fêter le Nouvel An. Autrement, l'homme en noir l'aurait prévenu.

Mais non.

Ils sont partis
Tous les trois
Sans lui.

La douleur le frappe de plein fouet,
Écrasé par le silence.

Ses côtes se compriment sous la solitude, lame insidieuse qui le perfore.

Son regard se brouille.

Il ne supporte pas d'avoir mal, aussi bien au cœur qu'au ventre.

Il préfèrerait s'effondrer et se réveiller
Dans un mois,
Un an peut-être,
Mais pas là.

Alors Mathieu regagne l'étage à pas lents
Le souffle coupé,
Constatant avec amertume
L'absence de l'Ombre.

*

Réchauffé par les draps, le rêveur soupire.

Les maux dus à l'alcool s'emparent de son corps tout entier, vagues douloureuses qui lui font regretter son ivresse.

Il gémit en se tournant sur le côté, et se blottit contre la silhouette reposant près de lui.

Celle-ci ne bouge pas, épuisée.

Après quelques lourdes secondes, le rêveur reconnaît son doux parfum – le même qui l'a envoûté hier encore.

Un fin sourire naît sur ses lèvres,
Doux aveu
Au creux de son cœur.

Il revoit des nuances de bleu – l'océan de ses yeux, le turquoise de sa robe – et ferme les paupières pour mieux se souvenir.