35 - Open

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Pas mal de dialogues dans ce chapitre, j'espère qu'il vous plaira quand même.

Merci encore pour vos votes et commentaires, passez une très bonne soirée ;)


(Open - Rhye)




Avancer dans le couloir.
Supporter les battements de son cœur.

Ne pas flancher.
Pas maintenant.

Arrivée devant la salle convoitée, la demoiselle prend une inspiration.

La porte s'ouvre.

Elle aperçoit d'abord le costume noir de l'Ombre, à qui elle adresse un léger sourire en guise de salut – sourire bien vite rendu.

Malgré les conditions pour le moins délicates, il est agréable de voir cette figure familière. 

La force habituelle qui se dégage d'elle met du baume au cœur de la demoiselle. Surtout après avoir supporté Mathieu et la pitié qu'il lui inspire.

Et puis elle aperçoit le rêveur.

Ce dernier se tient debout, avec à ses pieds plusieurs sacs pleins à craquer. Dès que leurs regards se croisent, leurs cœurs s'affolent brutalement.

Pas un mot. Pas un sourire.

Rien que leurs silhouettes qui s'empressent de s'étreindre, serrant contre eux l'être aimé comme s'il en allait de leur vie.

Le rêveur glisse une main dans ses cheveux, tandis que la demoiselle enfouit son visage au creux de son cou. 

Leur souffle se coupe un bref instant, tous deux submergés par une vague d'émotions qui s'infiltre jusque dans leurs poumons.

Leur étreinte se resserre.
Soupirs.

L'homme en noir observe en silence ces silhouettes aux cœurs ravagés.

Il devine sans peine la douleur qui leur entrave la gorge, et les fissures qui se creusent dans le bleu de leurs iris. 

Il ne serait pas surpris qu'un je t'aime leur échappe, après des jours entiers sans s'être vus.

Mais ils restent muets. La faute au chagrin, sans doute.

Le rêveur embrasse la tempe de la demoiselle, dont le visage se fend d'un sourire hésitant. 

Peut-être craint-elle qu'il ne s'éloigne, ou qu'il lui fasse une remarque désagréable sur sa maigreur persistante.

Il n'en fait rien.

À la place, il décale une mèche dorée tombant devant ses yeux, le visage grave.

Cet instant lui semble irréel, tant il a pu craindre qu'elle ne tienne pas la semaine. 

Et pourtant elle se tient bien face à lui, les joues rosées et le regard pétillant, malgré les vêtements qui flottent sur son corps décharné.

Toujours aussi maigre, même après une semaine d'hospitalisation.

Il en vient presque à regretter de ne pas s'être opposé plus fermement à son transfert. Peut-être qu'à leur foyer, il lui aurait été plus facile de retrouver l'envie de manger.

Il se serait assuré qu'on ne la brusque pas. Il lui aurait cuisiné n'importe quel plat de son choix, pourvu qu'elle accepte de se nourrir en quantités suffisantes, et pas seulement pour se contenter de survivre.

𝐏𝐨𝐮𝐫 𝐪𝐮𝐞 𝐧𝐚𝐢𝐬𝐬𝐞 𝐮𝐧𝐞 𝐫𝐨𝐬𝐞 - 𝐒𝐋𝐆Où les histoires vivent. Découvrez maintenant