Arafinwë - Tome II : Vérités et destin - AragornXOc

Apprendre à s'estimer

Italique = langage elfique
Normal = langage commun

Les premiers jours qui suivirent l'arrivée d'Arafinwë à Fondcombe ne furent pas de tout repos. Elle avait eu un certain mal à s'habituer, à nouveau, au rythme presque scolaire qu'elle devait suivre.
Après avoir déjeuné, sa journée commençait généralement par une leçon avec le seigneur Elrond : histoire, géographie, sociologie... Les thème que le maître des lieux abordait étaient variés et du plus grand intérêt. La leçon durait presque deux heures. Ensuite, ils déjeunaient, parfois ensemble, mais bien souvent, la princesse sinda se joignait à Arwen, la fille du seigneur Elrond, qu'elle avait rencontré quelques jours après son arrivée.
L'après-midi était alors divisée en deux. La sinda rejoignait Glorfindel au terrain d'entraînement et l'elfe noldo s'appliquait à lui enseigner diverses techniques de combats et à perfectionner celles qu'elle connaissait déjà. Ensuite, Arafinwë rejoignait Gandalf. Les premiers jours, le magicien gris avait pris le temps d'apprendre à la plus jeune à se centrer sur elle-même puis sur ce qui l'entourait. Arafinwë avait alors appris à distinguer ce qu'elle ressentait et ce qu'elle avait l'impression de ressentir mais qui n'était cependant que les sentiments que la végétation exprimait autour d'elle. Et il était vrai qu'elle se sentait beaucoup plus apaisée depuis qu'elle avait quitté Vertbois-Le-Grand. La forêt de Grand'Peur respirait la crainte et la princesse sentait les ténèbres avancer dangereusement, dans le plus grand des silences. En Lorien et à Fondcombe, la végétation était apaisée et elle le ressentait : aucun danger ne troublait l'environnement et cela jouait grandement sur son humeur.
Son temps libre, la princesse aimait le passer avec Arwen. Elle n'était entourée que d'hommes et elle appréciait grandement la compagnie de la fille du seigneur Elrond. Lorsqu'elle n'était pas en sa compagnie, Arafinwë rejoignait son frère dont les journées se composaient de tour de garde ou d'entraînements, la plupart du temps en compagnie d'Aragorn. Elle les trouvait d'ailleurs le plus souvent sur le terrain d'entraînement où sur un des pas de tir. Il arrivait souvent qu'elle se joigne à eux et, si elle était la plus douée à l'épée, ce n'était pas le cas du tir à l'arc, domaine dans lequel son frère la dépassait largement, ni du combat au corps à corps dans lequel Aragorn excellait et la battait systématiquement à plat de couture.
C'est ainsi que se déroulèrent les premiers jours d'Arafinwë à Imladris. Jours qui, rapidement, se transformèrent en semaines, puis en mois si bien que l'hiver était à présent déjà bien avancé et la neige recouvrait les allées pavées de la cité cachée.
Voilà deux longues semaines qu'Arafinwë faisait face à des difficultés dans la poursuite de osn3 apprentissage. Les entraînements avec Glorfindel et les séances avec le seigneur Elrond se déroulaient toujours à merveille. Cependant, celles qui lui étaient octroyées par Gandalf étaient de pire en pire. La princesse sinda avait la désagréable impression de ne pas progresser et, pire encore, que le magicien gris n'osait pas le lui signifier. Le degré de frustration qu'elle avait atteint était tel qu'elle n'arrivait plus à se concentrer. Encore aujourd'hui, au cœur de la forêt qui bordait la cité, Gandalf lui avait demandé de lui décrire ce qu'elle ressentait, ce que la végétation lui transmettait. Mais elle n'avait pas pu lui répondre car elle n'y arrivait plus. Et pour la première fois depuis son arrivée à Fondcombe, elle avait baissé les bras, abandonnant Gandalf après une ultime tentative et malgré les protestations du mage. Elle lui avait tourné le dos avant de regagner la cité pour en remonter les allées.
Colère. Frustration. Déception. Un mélange d'émotions qui ne pouvait pas faire bon ménage et, muée par tant de sentiment négatifs, la princesse sinda ne cessa de marcher que lorsqu'elle eut atteint le sommet de la cité.
Ses pas la menèrent ainsi jusqu'à cette terrasse naturelle sur laquelle elle s'était déjà rendue voilà des années. Ce lieu où elle avait réussi à réfléchir et reçu les conseils du seigneur Elrond. Mais le paysage qui s'offrait aujourd'hui à elle était bien différent. Les feuillages des arbres avaient disparu sous la neige qui tombait en quantité depuis des jours. On distinguait grossièrement les silhouettes des sapins sous les centimètres de poudreuse accumulés. Les toits des habitations se laissaient deviner alors que la vallée s'étalait, vêtue de son plus pur manteau.
Une légère brise soufflait, faisant voleter les quelques flocons qui tombaient du ciel couverts de nuage. Arafinwë resserra son épaisse cape autour d'elle dans le but de contrer le froid qui la saisissait doucement.
L'hiver n'était pas sa saison préférée, bien au contraire. Mais ici, si elle arrivait facilement à faire abstraction des températures négatives, cette saison était plaisante. Il n'y avait pas de tempête, simplement des chutes de neige. Et Arafinwë appréciait les balades qu'elle pouvait effectuer dans la cité. La nature et les elfes vivaient en parfaite harmonie. Harmonie qu'elle ressentait constamment grâce à son don. Du moins, jusqu'à ces derniers jours.
La fille de Thranduil soupira, lasse, et resta là de longues minutes, immobile, observant le magnifique paysage sous ses yeux, réfléchissant aux causes de ses difficultés. Pourquoi perdait-elle systématiquement confiance en elle ? Tous lui répétaient qu'elle faisait des progrès, pourtant elle avait du mal à croire en leurs paroles.