Plus d'un an s'est écoulé depuis qu'Arafinwë est arrivée en Terre du Milieu avec sa mère, Evranï.
Après de nombreuses difficultés, l'elleth s'est habituée à sa nouvelle vie et à son statut de princesse de Vertbois-Le-Grand.
Mais des doutes subsiste...
Italique = langage elfique Normal = langage commun
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Arafinwë courait à en perdre haleine. Elle avait fui la dame Galadriel et les sinistres visions que lui avait imposé son miroir. Elle courait dans la forêt alors que, dans le ciel, le soleil se levait déjà. Slalomant entre les immenses mallornes, la princesse sinda avait quitté l'enceinte de Caras Galadhon et s'éloignait toujours plus de la cité des galadhrims. Elle voulait fuir cet endroit, oublier les images cauchemardesques et chaotiques qui ne cessaient de défiler dans son esprit sans répit. Était-ce réellement là le destin qui s'offrait à elle ? Devrait-elle voir les siens mourir avant de succomber elle-même devant les ténèbres grandissantes ? De longues minutes s'écoulèrent avant que la princesse ne cesse sa course folle. Elle se laissa alors glisser contre la pierre froide d'un immense rocher avant d'enfouir sa tête entre ses mains. Elle devait reprendre le contrôle, ne pas laisser la panique la gagner. Mais c'était bien plus facile à dire qu'à faire. Elle resta ainsi de longues minutes, essayant de faire abstraction des des instants qu'elle avait passé dans ce l'audit jardin. L'avenir était sombre, sinistre. Mais elle aurait préféré l'ignorer. Ne valait-il mieux pas vivre dans l'ignorance que de connaître le destin tragique qui serait celui de sa famille et de son peuple ? Arafinwë réussit néanmoins à se calmer, puis, au bout de quelques dizaines de minutes, elle commença à se redresser pour regagner Caras Galadhon. Mais elle arrêta tout mouvement lorsqu'elle remarqua la silhouette féminine qui approchait à quelques mètres d'elle. Une silhouette qu'elle reconnut, car elle l'avait déjà vu dans les visions du Miroir : Yavanna, reine de la terre. Arafinwë retint son souffle, peinant à réaliser que la vala se tenait devant elle. Pensant être victime d'une hallucination, la princesse ferma les yeux avant de les rouvrir, mais la silhouette gracieuse de Kementári se tenait toujours devant elle, gracieuse et lumineuse parmi les immenses mallornes dont elle eclipsait la beauté par sa propre majestuosité. Incapable de réagir, Arafinwë resta muette, observant Yavanna qui s'arrêta à seulement trois mètres de l'elleth. Elles se jaugèrent sans un mot avant qu'un fin sourire n'étire les lèvres de la femme d'Aulë.
- Bonjour Arafinwë, dit-elle simplement, de sa voix douce et envoûtante.
Et sa voix qui eut l'effet d'un électrochoc. Arafinwë sursauta et, impressionnée et intimidée par la vala, recula de trois pas. Cette réaction ne contraria cependant pas Yavanna. Elle l'avait observé attentivement depuis qu'elle et sa mère étaient revenues en Arda. Elle avait suivit méticuleusement l'adaptation de la princesse sinda à son nouvel environnement et à sa nouvelle condition.
- N'ais crainte, ajouta-t-elle. Mon nom est Yavanna, mais certains me nomment Kementári. Je ne suis pas ton ennemie. - Je... Je sais, articula difficilement l'elfe sinda.
Arafinwë se reprit alors, bien qu'elle ne comprenait pas pourquoi la Vala se présentait devant elle, elle devait faire preuve du plus grand des respects. Elle avait devant elle la reine de la Terre et elle devait se sentir honorer de la rencontrer.
