Plus d'un an s'est écoulé depuis qu'Arafinwë est arrivée en Terre du Milieu avec sa mère, Evranï.
Après de nombreuses difficultés, l'elleth s'est habituée à sa nouvelle vie et à son statut de princesse de Vertbois-Le-Grand.
Mais des doutes subsiste...
Italique = langage elfique Normal = langage commun
Oups ! Cette image n'est pas conforme à nos directives de contenu. Afin de continuer la publication, veuillez la retirer ou mettre en ligne une autre image.
Arafinwë tourna et vira pendant deux longues heures dans ses appartements. De sa terrasse à sa chambre et de sa chambre à sa terrasse. Elle dut cependant se résoudre à quitter ses quartiers lorsque l'heure du déjeuner approcha. Elle descendit donc pour rejoindre les jardins de la demeure du seigneur Elrond, lieu où étaient servis déjeuner et dîner dès le mois de juin jusqu'à la fin du mois de septembre. Lorsqu'elle pénétra dans l'espace végétal de nombreux siège étaient déjà occupés. Elle s'installa donc sur l'un des deux sièges encore libres, près de son frère, le second étant à côté du fils d'Arathorn qui s'était installé face au prince de Vertbois-Le-Grand. L'homme avait changé au fils des années. Son corps était plus travaillé, plus viril, plus noble. Son visage était à présent celui d'un adulte mature. Il portait une légère barbe, mettant en valeur la clarté de ses yeux. Il avait troqué ses habits de voyage pour des vêtements de circonstance : une chemise noir aux surpiqures argentées, un pantalon noir en coton léger et une paire de bottes en feutre. Arafinwë était cependant incapable de le regarder dans les yeux et Aragorn fut troublé par l'attitude étrangement glaciale de la princesse de Vertbois-Le-Grand. Voilà plus d'un an qu'ils avaient quitté Imladris, de longs mois durant lesquels l'image de l'elfe sinda n'avait pas quitté son esprit. Et son comportement était foncièrement différent de celui qu'elle avait eu jusqu'à présent. Arafinwë était une elfe joyeuse et solaire, rayonnante. Pourtant, à cet instant même elle lui paraissait froide, impassible. Des traits de caractère qu'il ne lui connaissait pas. L'espace d'un instant, Arafinwë posa son regard dans celui de l'homme. Aragorn fut alors frappé par la tristesse que dégageaient ses pupilles. Elle le salua poliment mais n'engagea pas la conversation, signifiant par son comportement son désir de ne pas être importunée. Legolas ne fut pas surpris par l'attitude fermée adoptée par sa cadette : une attitude digne de leur père. La princesse de Vertbois-Le-Grand ne s'attarda pas autour de la table et, dès qu'elle eut terminé son repas, elle quitta les lieux avant de se diriger avec hâte vers le terrain d'entraînement, fuyant une éventuelle confrontation avec le fils d'Arathorn. Elle n'aurait qu'à attendre Glorfindel pour leur entraînement quotidien. Se défouler lui ferait le plus grand bien. Elle ne pensa pas un seul instant qu'Aragorn la rejoindrait. C'est cependant ce qu'il fit et, lorsqu'il pénétra l'espace d'entraînement, Arafinwë se retrouva fortement démunie. Débout près d'un grand arbre elle inspectait l'état de sa lame et ne put réagir lorsqu'il approcha. Il lui fut également impossible de soutenir son regard. Comment pourrait-elle lui avouer ses sentiments ? Comment pourrait-elle supporter son jugement ? Aragorn garda un instant le silence, observant la princesse sinda, remarquant sans grandes difficultés la tension qui l'animait à cet instant précis. Il ignorait cependant les causes de ses troubles. Pourquoi un tel changement d'attitude ? Pourquoi le fuyait-elle ? Car c'était tout à fait cela : elle le fuyait, tentait de le tenir à distance. Lorsqu'elle avait quitté la table, il avait hésité à la suivre, tiraillé entre le besoin d'obtenir des explications et la peur de la blesser. Mais le regard entendu que lui avait adressé son ami Legolas avait terminé de le convaincre de suivre son instinct premier. Il s'était donc excusé auprès du seigneur d'Imladris et des convives installés autour de la table et était descendu au terrain d'entrainement, déterminé à obtenir une explication. Le fils d'Arathorn se trouvait donc devant la princesse sinda. Devant cette elfe qui l'avait envouté voilà plus de dix ans. Et il fut frappé par la détresse qu'elle dégageait et par le lourd silence qui rendait l'atmosphère pesante. Une situation inédite car chaque instant qu'il passait en sa compagnie était unique et agréable. Pour la première fois, il se sentit mal à l'aise face à elle et il ne put supporter plus longtemps cette tension.
