8.Des larmes au rires

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25 décembre 1987

Shanice.

Ce prénom fait à présent parti de la liste de ceux que je déteste. Je m'en donnerai à cœur joie de la planter à coup de stylo bille.

A deux heures et demie, je me suis enfin décidée à donner mon présent à Michael. J'ai délicatement ouvert la porte, la pièce était plongée dans l'obscurité et la lumière de la lune filtrait à travers les stores en formant de fins traits lumineux . Michael avait l'air de dormir à poings fermés. Je me suis agenouillée devant son lit à une distance convenable.

«-Michael, tu dors?

Il a bougé légèrement avant de se tourner vers moi.

-Je dormais jusqu'à ce que tu viennes, tu voulais me demander quelque chose?

J'ai déposé le carnet à coté de lui.

-Honnêtement j'avais pas vraiment d'idées. Je connais pas tes goûts, si tu veux je peux le rendre en magasin, j'ai le ticket de caisse. Je suis pas douée pour choisir, rien ne t'empêche de le jeter. Tout de façon je m'en fiche. déblatérai-je sans faire de pause entre chaque phrases.

-Tu me laisses même pas en placer une! Ne te mets pas dans tout ces états. m'a-t-il rassuré Tu m'as offert quelque chose, c'est déjà très gentil de ta part. Et sache que le cadeau me plait. Je vais pouvoir écrire des poèmes et chansons ou dessiner.

Il a saisi le carnet et fait tourner les pages.

-Tu n'as pas ouvert le cadeau "secret" de Shanice? ai-je fait en mimant les guillemets.

-Maintenant que tu le dis. a-t-il répondu en se dirigeant à l'arrière de son lit pour le saisir. Viens, on descend.»

Je l'ai suivi jusqu'au salon. Il s'est mis à chercher l'interrupteur. Après quelques secondes de recherche, le grand sapin, les guirlandes clignotantes et fixes se sont éclairés. La lumière des décorations étaient largement suffisantes pour que nous puissions nous voir. Michael avait un pyjama avec des motifs de sucre d'orge et pain d'épice.

«-Tu t'es habillé pour la circonstance à ce je vois. ai-je fait remarquer en esquissant un sourire.

-J'avais envie de sentir l'ambiance de noël jusque mes habits. Mais je dois t'avouer quelque chose.

Il s'est assis en tailleur près du sapin, je l'ai imité.

-C'est grave? ai-je questionné anxieuse.

-Je suis témoin de Jéhovah..je n'ai pas le droit de fêter noël. C'est une période tellement joyeuse..les cadeaux, l'amour des gens. Je ne pouvais pas refuser.

-Et bien, ce n'est pas dérangeant, je veux dire, tu n'as tué personne. T'as le droit en plus, tu es ici en tant qu'invité. Ne te sens pas coupable et profite! Maintenant tu ouvres ce cadeau. ai-je répondu enthousiaste en poussant le cadeau vers lui.

-Je ne sais pas. a-t-il balbutié

-Il va pas s'ouvrir tout seul.

-C'est un cadeau qui m'est destiné, tu sais ce qu'il te reste à faire Annie.

-Annie? ai-je repris surprise.

-Tu n'aimes pas?

-Non, bien que j'aime la chanson Smooth Criminal *.»

Michael a ri et m'a fait signe de me tourner dans l'autre sens.

J'ai levé les yeux au ciel et me suis retournée. Deux choses s'entrechoquaient, j'ai supposé que c'était des choses légères.

Contraires soudésOù les histoires vivent. Découvrez maintenant