Jeudi 19 juin
Comme les examens étaient dans six jours et qu'on avait terminé le programme, le professeur de physique chimie a décidé de passer un documentaire sur l'espace temps. Comme d'habitude la moitié de la classe ne suivait pas. A l'exception de ma voisine de classe complètement absorbée par le charabia que le commentateur disait! Puis il y avait moi qui suivait sans être concentrée. Quinze minutes après je n'ai pas résisté à l'envie de prendre mon livre qui s'intitule "Mon cœur est ailleurs". Une autobiographie nous rappelant à quel point nos tracas du quotidien étaient futiles, par rapport aux horreurs que l'auteur a subi tout au long de son enfance et adolescence.
"Si un jour il s'avère possible de voyager dans le passé , il sera impossible de le changer. Nous serons seulement spectateur."
-Seulement spectateur ? me suis-je répétée à voix basse.
Ces phrases m'ont faite cogiter toute la journée. J'ai imaginé différents moyens de réfuter l'hypothèse du chercheur. Je n'ai fait part à personne de mes idées, car je sais que ça va partir en éclat de rire général. Peut être que je me crois trop dans un film de science fiction mais qu'est-ce qui lui permet de savoir qu'on serait seulement spectateur ?
Mardi 8 juillet
Le lundi je suis allée voir les résultats de mes examens. J'ai décroché mon diplôme haut la main. Cela fait des siècles que je n'ai pas touché à mon carnet, j'ai dû à tout prix réviser sinon mes parents auraient fait de mes vacances un CAUCHEMAR, adieu la tranquillité dans ma chambre. Je peux enfin vaquer à mes occupations, ou presque, ma famille a décidé de faire une énorme fiesta dans laquelle je suis mise à l'honneur. A chaque réussite scolaire, mes parents invitent des oncles, des tantes et plein de personnes dont on peut à peine retenir le nom. Mais cette fois j'ai espéré échapper à cette tradition, raté !
Quelques heures plus tard, j'ai vu débarquer un troupeau dans la maison. Les cousins et cousines ont couru partout, touché à tout et m'ont collé tels des chewing-gum sur des baskets. Les invités sont venus tour à tour me féliciter, c'était gentil mais j'ai commencé à en avoir marre. Mes parents en font toujours des tonnes, même si je sais que ça part d'une bonne intention. De simples félicitions m'auraient suffi, il n'y avait pas besoin de fêtes grandioses. Pendant que la fête bat son plein et que les gamins se ruent sur le buffet , j'en ai profité pour monter dans ma chambre. Je suis lessivée.
Mercredi 9 juillet
J'ouvre péniblement les yeux si bien que je n'ai pas pu m'empêcher de lâcher un râle lourd. J'ai mal partout, le lit me parait plus plat qu'autre chose. Je crois être tombée par terre mais bon je me rappelle pas avoir entendu les invités crier autant. Il fait très sombre, des vêtements pendant au dessus de ma tête me chatouille le visage.
A ce moment précis je pense :« je suis pas dans ma chambre, ce n'est pas possible!»
Je me tourne légèrement. Effectivement je suis sur une surface plane
La pièce où je me trouve est tamisée, une unique source de lumière s'y trouve. Deux paires de pieds dépassent, la première personne est apparemment debout, je ne peux déterminer si c'est une femme ou un homme.
Cette personne porte l'un de ces informes jeans tout droit sortis des années quatre-vingt-dix ainsi qu'une grosse paire de tennis blanches. La deuxième personne est assise, elle porte un pantalon noir aux ourlets remontés au-dessus des chevilles, elle a des mocassins noirs et des chaussettes blanches. Qui sait, on a dû me kidnapper et me cacher sous une penderie d'une boite de nuit grouillant de sosies et de drag-queens. Ou, c'est peut être oncle Lamar qui m'a enlevée! Il adore faire des remarques salaces sur mon prétendu "stoïcisme",il me déteste, j'en suis persuadée.
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Contraires soudés
FanfictionAsani est une adolescente adepte du sarcasme,qui n'aime presque rien et qui n'est jamais de bonne humeur. Croquer la vie à pleine dent lui est totalement impensable. Depuis quelques temps,elle chérit secrètement une passion dévorante pour un chanteu...