Le chemin du retour a été encore plus pesant que le départ. Sans compter le fait que Bill n'était pas là pour détendre l'atmosphère. Michael lui a accordé une pause après les péripéties à Oakland jusqu'au 3 mars. De ce fait, on s'est retrouvés à l'étroit avec un gros bonhomme qui portait un grand chapeau.
Des bosses récurrentes faisaient rebondir les pneus à chaque roulements, ce qui n'a pas manqué de m'irriter.
«-Qu'est ce qu'il y a en dessous pour que ça fasse autant de bonds? » ai-je protesté.
En vérité, j'ai cherché à engager la conversation avec Michael. Cela s'est résulté à un échec cuisant car ce dernier s'est encore muré à ce mutisme rempli de reproches.
Une vague de gêne m'a envahie. Non seulement je me suis prise un vent et j'ai commencé à m'en vouloir malgré moi! Après quelques minutes de réflexion, je l'ai affronté une seconde fois.
«-Est-ce que je peux rentrer à l'hôtel?» me suis-je enquis.
Ma voix sonnait plus lèche-cul que d'habitude. Sans rien dire, Michael a toqué à la vitre qui nous séparait du conducteur. Celle-ci a glissé et révélé un jeune homme coiffé d'un képi, les mains fermement cramponnées au volant.
«-Que puis-je faire pour vous monsieur? a-t-il demandé docilement, les yeux toujours rivés sur la route.
-Ramenez nous à l'hôtel s'il vous plait.
-Vos désirs sont des ordres. » a-t-il décrété d'une voix stoïque.
J'ai pouffé de rire.
«-Je sais pas d'où sort ce mec, il est trop bizarre. ai-je chuchoté à Michael. T'as vu comment il se tient? On dirait qu'il a avalé un manche à balai!
Troisième vent! Le gros bonhomme assis à côté de Michael s'est éclairci la gorge. Il a fait tout ce cinéma juste pour un ridicule mot de trois lettres : con.
-O.K » ai-je fait en m'enfonçant dans le cuir de la limousine.
Le véhicule ralentissait et le moteur vrombissait. L'imposant bâtiment que constituait l'hôtel s'élevait fièrement devant nous. Sans attendre , je suis sortie de la limousine en claquant la porte derrière moi. Le robot conducteur a commencé à reprendre le chemin vers la salle de concert. Soudain, ma mémoire m'a surprise telle une décharge électrique. J'ai ouvert la porte à nouveau :
«-Je sais que t'es d'humeur super bavarde aujourd'hui. » ai-je ironisé.
Michael était à moitié étendu sur la banquette, toujours sa monture solaire sous le nez. Son sourcil épais légèrement retravaillé à la pince se leva d'un signe interrogateur. Une inhabituelle allure hautaine se dégageait de sa personne.
«-Arrête de faire le fier, t'es pitoyable. ai-je lâché sur un ton impassible en le regardant blasée. Je voulais juste te dire de vérifier la braguette de ton pantalon de costume avant le show. »
Durant son concert à Kansas City, ce dernier devrait avoir un soucis de braguette lors de l'interprétation de la chanson Another Part Of Me.
Il a soupiré et tiré sur la poignée intérieur, j'ai aussi forcé dessus.
«-J'ai pas fini la diva! J'aimerai qu'on me récupère à vingt heures s'il te plait. Merci!
-Tatiana sera là? a questionné Michael de sa voix fluette.
-Je ne sais pas monsieur. a répondu le bonhomme.
La diva a regardé le cadran de sa montre et déclaré :
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Contraires soudés
FanfictionAsani est une adolescente adepte du sarcasme,qui n'aime presque rien et qui n'est jamais de bonne humeur. Croquer la vie à pleine dent lui est totalement impensable. Depuis quelques temps,elle chérit secrètement une passion dévorante pour un chanteu...