16.Mauvais Karma (Partie II)

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12 mars 1988

Nous sommes rentrés assez tard, Je ne saurais dire quelle heure. Tout ce que je sais, c'est que je me suis directement couchée. Les Cascio sont sympa mais sans plus. Je ne les connais pas assez pour faire quelconque topo.

Même si j'ai pu brièvement les voir en loge accompagnés de leur cousine Danielle à l'horripilant appareil dentaire.

Aujourd'hui, nous avons préparé nos affaires pour notre départ à Saint Louis, notre prochaine démarque de cette tournée. Michael m'a tirée du lit à sept heures, parfaitement réveillé, cheveux attachés en catogan et chemise en coton rouge avec une fine cravate noire. Il était classe tout en gardant son coté sophistiqué proprement Jackson. J'étais fatiguée mais encore sous l'effet de cette poudre miracle censée me faire grandir. Elle me tenait un minimum éveillée.

Dans l'avion, j'ai servi de modèle à un dessin de Michael. Au bout d'une demi heure, mon besoin de poudre était insoutenable.

« -Ta muse a besoin d'aller faire pipi. » ai-je prétexté.

« -Vas-y. » a-t-il répondu distraitement.

Il était tellement absorbé par son esquisse, qu'il n'a pas bronché. J'ai caché ma fiole telle une dealeuse. J'avais tellement peur de me faire prendre la main dans le sac!

Ensuite, je suis revenue à ma place, plus sereine que jamais. Je n'ai embêté personne durant le vol, je me sentais bien.

« -Tout va bien? a dit Bill d'un ton bourru en passant sa main sur mon front.

-Je suis fatiguée. »

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Nous avons déposé nos bagages au Four Seasons , hôtel chic aux locaux irréprochables comme d'habitude.

Il m'arrivait d'avoir des moments d'inattention, presque d'absence. Je ne répondais pas tout le temps à Michael. Cela l'inquiétait beaucoup. J'avais pris comme excuse une fièvre. Cependant, il insistait pas mal, dans le but de me faire cracher le morceau. Ce n'est que lorsque j'ai élevé la voix qu'il m'a laissée tranquille. Je sais que c'est irrespectueux de ma part mais peut on avoir la paix quelques secondes, minutes, heures? Juste un peu de calme et personne pour nous coller aux basques et s'inquiéter au moindre petit soucis! C'est tout ce que je demandais.

De plus, aujourd'hui, la poudre ne m'a pas réussie. J'étais une vraie hyperactive collante à souhait.

Durant le chemin vers l'arène de Saint Louis, Time After Time de Cyndi Lauper est passée sur une station inconnue.

"If you're lost you can look and you will find me

Time after time

If you fall I will catch you, I will be waiting

Time after time" *(2)

disait les paroles.

Je me suis blottie contre Michael. Une étonnante douceur, comparable à celle des nounours, émanait de sa personne. Effet de la poudre ou pas, ça me faisait énormément de bien. J'étais plus tactile et vraisemblablement plus heureuse ce jour là. Nous avons fini par atteindre le stadium. Il était moins grand que le Madison Square, mais était de taille convenable. Enfin bon, ce n'était pas ce qui m'importait le plus. Une question d'avantage existentielle me taraudait: Est-ce que Tatiana avait été virée?

Lors d'une date à New York, elle a délibérément embrassé et touché les fesses de Michael.

Il y avait zéro chance sur mille qu'elle soit gardée! Ce qu'elle a fait était trop déplacé pour être cautionné.

Contraires soudésOù les histoires vivent. Découvrez maintenant