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28 mars 1992

Décidément, ce fut une journée pimentée d'actions aujourd'hui! Pourtant nous avions eu une période de trêve pendant deux semaines. On s'amusait jouissait du temps qui nous était accordé, faisait mille et une activités en ayant ample disposition de Neverland. La pénible de service s'est envolée pour l'Ohio pour rendre visite à de la famille. Nous étions presque devenu la dream team d'antan. Mais que suis-je censé dire et faire face au fait de voir mon meilleur ami avec la panthère noire des podiums à semi-califourchon sur lui? Que suis-je censé dire? Merde (oops d'après Michael, ce n'est pas très classe d'entendre de telles vulgarités sortir de la bouche d'une femme de 21 ans haha.) Oui c'était une journée de merde aujourd'hui.

Trente degrés à l'ombre, quarante degrés au soleil, panorama surréaliste aux accents torride perdu dans le désert Californien et un mannequin noir longiligne aux mensurations parfaites. C'est ici que commence cette fameuse journée de tension au sein du duo que je forme avec Michael.

« Je commence aujourd'hui le tournage de In the closet!

-Et ta tournée alors? C'est de la folie ce que tu fais là! ai-je glapis les yeux alertes.

-Ne t'inquiète pas tout est fait dans les temps. m'a-t-il rassuré.

Mon sang n'a fait qu'un tour. Je connaissais très bien ce videoclip. Un Michael très dépouillé, sensuel, accompagné d'une Naomi Campbell habillée (très) légèrement qui danse et qui fait l'objet de gros plans suggestif sur sa personne. De quoi sexualiser d'avantage notre cher Michael après sa petite-copine innocente dans Thriller et sa grande planche à repasser dans The way you make me feel à qui je dévoue une haine sans limite. Me sortant de mes ruminations profondes, Michael a enroulé son bras autour de mon épaule.

-J'ai envie que ma protégée m'y accompagne.

Je me suis dégagée de son emprise d'un petit coup d'épaule.

-Bien sûr...ce serait...génial! ai-je répondu d'un sourire crispé. Je serai honorée de t'y accompagner ai-je poursuivi la gorge serée.

Ses lèvres se sont écrasées sur ma joue qu'il a par la suite pincé affectueusement avant de quitter la chambre.

Je suis restée immobile pendant une poignée de minutes tout en répétant mentalement "Pourquoi t'as accepté espèce d'idiote!" Quelques minutes plus tard, Michael a passé sa tête dans l'encadrement :

-Sois prête dans trente minutes.

J'ai soupiré en ayant une mine déconfite.

Il a avancé ses lèvres en faisant la moue.

-Et avec le sourire, t'es tellement belle quand un sourire illumine ton visage.

Ce dernier m'a adressé une sourire éclatant de blancheur.

Michael a toujours eu une très belle dentition.

Je lui ai tiré la langue de façon taquine.

-C'est pas mal ça, m'a-t-il complimenté en faisant un clin d'œil.

Hagardisée par cette remarque j'ai levé les yeux au ciel. Il a fini par claquer la porte malgré lui mais tout ça dans la bonne humeur.

Je savais très bien que derrière ce tout plein d'enthousiasme se cachait un Michael mort de trouille. Pour être honnête cela ne m'étonnait pas, Michael est le genre de type a être facilement embarrassé bien loin de son alter-ego explosif réservé pour le spectacle. En plus d'appréhender cette journée, j'avais un deuxième boulet à trainer, mon propre mal être qui me ronge de jour en jour.

Contraires soudésOù les histoires vivent. Découvrez maintenant