Face au vent froid, je laisse couler cette eau salée sur ma peau abîmée.
_ Contente de te retrouver.
Un sursaut, et mon coeur qui s'arrête une seconde, elle est de nouveau là, je reconnais sa voix.
_ Je ne sais pas si vraiment tu reviens dans mes meilleurs moments.
_ Qui a dit que je ne devais être là que quand ça va ? Je crois au contraire que...
Sa main sur mon épaule, elle resserre ses doigts et suspend ses mots. Une brise arrive et ses yeux fermés elle semble inspirer cet air pourtant paraissant aujourd'hui être devenu un danger.
Un long soupir, et la tête baissée, mes mots se transforment en un murmure désespéré :
_ J'ai tellement peur que ce monde ai changé.
_ Pourtant tu as toujours su que parfois l'humanité ne recèle pas les trésors qu'on pense caché.
_ Sauf que là, la réalité nous percute à la vitesse d'un TGV
_ Comme lorsque tu décris chaque émotion qui te touche avec intensité. Moi je crois plutôt que tu...
Elle fixe le ciel noir face à moi et me fait pivoter.
_ Regarde du mauvais côté...Un grand sourire s'affiche sur ses lèvres et mon poids semble s'enfoncer dans une terre beaucoup plus molle sous mes pieds.
Sauf que mon souffle et la vapeur provoquée par ma respiration est celle de cet animal que je deviens et qui m'a toujours habité.
Mes oreilles captent le moindre bruit pourtant à des dizaines de mètres de distance et j'observe mon pelage noir qu'au fond j'ai toujours aimé.Elle ne me laisse pas le temps de poser de questions et vers cette plaine et son horizon, créée un veritable tourbillon. Elle s'en va mais quelque chose en moi ne veux pas. Alors mes quattres pattes en connexion avec celle qui est là depuis des années par milions, je me mets à courir plus vite que de raison.
Des miliers de tâches noires me font vite barrage. C'est à ça que ça ressemble, à un tableau qu'on aurait inondé d'éclaboussure avec un pinceau.
Mais mon instinct animal sait qu'il s'agit d'une des plus majestueuses migrations, celle d'un des plus petits êtres et pourtant celui qui porte le nom d'un roi.
Des centaines de kilomètres parcourus , le Papillion Monarque est au-delà d' un insecte, une des plus belles toiles à oberver lorsqu'un se laisse porter suivi par des miliers. Créant une toile qu' aucun artiste n'a encore réalisé ici bas.Des odeurs par miliers, celles de petites fleurs pourtant qu'on écrase chaque jour sous nos pieds. Des pétales qui tombent, se mêlant au ciel doucement oranger parce que le soleil a décidé de les colorer en plus de cette couleur déjà attribuée.
Ces oiseaux qui se tournent autour chaque jour jusqu'à l'un deux se décide enfin à aimer ce que l'autre de sa gorge vibrante a composé.
Et puis ce noir qui tombe, je ne vois plus rien. Mon coeur accélère, et ma gorge se serre.
_ C'est ça que je ne veux pas perdre.... Je ne veux pas que ce monde là s'en aille...
Retour sur ce rocher comme si je n' avais pas bougé, sa main sur mon épaule comme si je venais de rêver cette course effrénée.
Doucement, elle place mes mains pour former ce creux vide de toute chose ou aspérités._ C'est là qu'il faut regarder.
_ Quoi ?
_ À l'intérieur.
_ Il n'y a rien dans mes paumes.Elle s'en va doucement en souriant. Son dos face à moi et puis sa voix :
_ Je n'ai pas parlé de l'intérieur de tes mains. Tu as simplement oublié, que même si le monde paraît changé, ton regard et la magie qu'il y perçoit, est ancrée bien trop profondément pour être effacé._ Mais...
Elle est partie, et je me tourne alors vers ce ciel gris. Pas de doute cette couleur là aussi est dans cette palette qui nous entoure. Mais elle est venue, pour me rappeler combien je pouvais l'aimer.
Et puis un détail me frappe, la couleur de ses ailes à changé et elles sont abîmées mais son sourire lui ne s'est jamais effacé.
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Textes L, G, B, T ou toutes les lettres que vous voudrez
Ngẫu nhiênSimples textes, romances ou réflexions... Toujours avec ma plume teintée d'émotions "Écrire avec mon âme et mes émotions est la seule façon ! Pourquoi ? Demandez-moi de faire autrement et je ne saurais pas."