Elle se dessinera à l'intérieur de toi

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A toi...

Qui ce matin se lèvera,
Sans aucune fleur juste là,
Sans un mot écrit pour lui murmurer ce qu'on pense tout bas.
Avec ce mécanisme à l'interieur de soi qui de toute façon n'est pas bien droit.

Et même  à toi... Qui aura ces roses rouges, sans épines, bien emballées et juste déposées parce que c'est simplement la coutume de les acheter ou pour te prouver combien on peut t'aimer.

Qui entrera dans sa salle de bain, et qui...

Comme tous les autres jours de l'année....

Se lèvera et cachera le miroir parce qu' elle ne veut rien y voir.
Celle qui verra ses bleus sur ses bras.
Celle qui verra ses blessures à l'intérieur de soi.
Celle qui verra ce corps déformé, celui qu'elle voudrait tant changer.
Celle qui verra sa vulnérabilité et sa force qui chaque jour tente un peu plus de lui échapper.
Celle qui verra les rides de ses sillons que tant de larmes ont tracé.
Celle qui verra juste ce mur qu'elle a mis tant de temps à renforcer et qu'elle doit soutenir quand quelqu'un menace de le faire tomber.
Celle qui chaque jour enchaînera les journées en se disant qu'elle va gérer encore une fois, sans que la vie ne lui demande si son énergie le lui permettra.
Celle qui sourira derrière son café, pour masquer ces fissures que le temps a creusé.
Celle qui se dira que ce n'est pas le bon jeu de carte qu'on lui a donné et qu'elle voudrait oublier.

S'il te plaît... Reste là, face à ce miroir que tu ne regarde pas.

Pose le bout de tes doigts sur cette surface glacée et dessine cette rose qu'on ne t'aura pas donné.
Dessine toutes celles que tu n'aura pas remarqué.

Celles qui pourtant sont là sur le rouge de tes joues ces moments où on t'a troublé.
Ce rouge parce que tu as tant de fois ancré tes pieds pour affronter tous ces ouragans sans même t'essoufler.
Ce rouge qu'on aime provoquer parce que ça signifiera qu'en toi quelque chose s'est déclenché.

Dessine cette tige aux épines acérées, celles que tu as simplement parce que c'est comme ça que ton histoire t'a appris à te protéger.
Celles qui en réalité ne sont pas là pour agresser mais seulement pour montrer combien de puissance en toi s'est créée.
Dessine cette rosée du matin qui sur tes pétales se mettent doucement à couler. Parce que c'est simplement cet oxygène qui te permet de respirer, c'est juste ce qui te permet de te relever et d'avancer.

Regarde cette fleur sur ce miroir embué. Elle n'a pas besoin d'être emballée, et n'a pas besoin d'un jour particulier pour être à tes côtés.

Celle pour qui, chaque jour tu t'es levée.
Celle qui chaque matin s'ouvre à la lumière et que des tas de gens ont admiré sans même oser l'approcher.
Comme celle chez le fleuriste déposée dans un bac au milieu d'autres serrées, mais qui pourtant aura su se démarquer et qu'une main aura saisie, un sourire affiché.

Celle que le bout de tes doigts, depuis tant d'années a façonné.

Celle que tu ne vois pas en ce 14 février.

Tu me diras que c'est peut-être parce qu'elle a tendance à se fanner.

Pourtant peu importe sa couleur et le nombre de pétales abîmés, elle restera celle que jamais personne ne pourra égaler.

Parce qu'elle se dessinera chaque matin où tu respireras, sur ce miroir et à l'intérieur de toi... Que tu la regarde ou pas.

Textes L, G, B, T ou toutes les lettres que vous voudrezWhere stories live. Discover now