Solo

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Juste une brume à perte de vue, et quelques cailloux qui décident de tomber avant que je finisse par sauter.

Dans deux jours, je serais partout mais personne ne me verra. Pourtant je serai celui dont tout le monde va parler, je serai le nom le plus prononcé.

Mes mains dans mes poches, les yeux fermés, j'écoute le murmure de l'angoisse de ceux qui ont oublié, de ceux qui n'ont pas d'idées.

J'écoute déjà les mots de ceux qui râleront que tout est calculé pour qu'on les fasse dépenser.

Mais au delà de tout ça, cette douleur contre laquelle je ne peux pas lutter vient s'installer. Celle dont je me dit que je suis coupable en partie parce qu'on m'a utilisé pour tout piétiner.

On a utilisé l'encre d'un stylo pour écrire des mots jamais pensés qui finiront par s'effacer. Ou ceux dont leur mécanisme ce jour là leur sera envoyé en pleine face comme un objet à jamais brisé parce qu'ils n'ont pas de moitiée.

Veste, capuche rabattue, dans un café je regarderai certains espérer que leur sentiments soient partagés. Je regarderais d'autres qui vont les manipuler.

Les poings serrés, je sais que je ne suis pas censé intervenir, je ne suis pas censé les prévenir.

Mais pour certains, je poserai ma main sur leur clavicule pour tout faire accélérer. Leur faire comprendre qu'il est temps de ne plus avoir peur et d'y aller.

Je poserai leur doigts sur leur téléphone avec un geste, un mot : envoyé, qui pourrait tout faire basculer.

Je m'agenouillerai avec l'envie d'en prendre certains, effondrés, dans mes bras, en leur disant de ne pas s'inquiéter et que, probablement, ça passera. Que je serais toujours dans leur pas dans tous les cas, à m'efforcer de croire que ça finira par se réparer.

Sauf que je ne pourrais rien promettre, alors j'irai voir ceux qui n'ont pas oublié que je n'avais pas besoin de date pour exister. Pour qui  toutes ces histoires commençant par il était une fois, ne sont toujours pas terminées.

Pour qu'un sourire s'affiche sur mon visage parfois bien trop fatigué.

Manches relevées, j'observe ce dessin ancré sur mon poignet que les plus jeunes feront dans deux jours par milier. Comme un seul et même pilier, celui qui me donne cette énergie dont j'ai besoin pour dans deux jours ne pas me rater dans cette date qui m'est attribuée.

Ce jour là, ce dessin recommencera un peu à réapparaître. 24h accordées comme un compte à rebourg asséné. Comme une corvée que certain auront décidé de ne pas aimer mais de le faire pour la société.

Seulement, ils ont tous oublié, que le reste de l'année et de leur vie, en eux ce dessin continuera, depuis leur premier souffle de vouloir leur inssufler ce qui leur permet de vibrer à chaque émotions créees. Ils décideront ou non de l'écouter, je ne serais jamais personne pour les juger.

Au dessus de la brume, des aurores boréales arrivent par miliers, teintées de bien plus de couleur qu'un vert assimilé à ce qu'elles peuvent représenter.

Sur mon bras , ce dessin est encore légèrement effacé, ma peau aspirant toutes les couleurs que l'horizon m'offre pour le réanimer.

Tic tac... Tic tac... Si tu veux m'écouter quelques secondes, alors cesse de compter, pas de date arrêtée. Il n'y en a jamais eu pendant des centaines d'années.

Dans deux jours, je serais simplement un peu plus là à t'expliquer, que le seul tic tac qui résonne est celui à l'intérieur de toi.

Celui qui bat depuis toujours, depuis que t'es là alors que je n'ai jamais  quitté tes pas.
Celui que je m'efforce chaque seconde  à ne pas te faire oublier.
Qu'il soit seul à jouer, qu'il soit en duo ou en famille à s'accorder...

Le seul que t'aura jamais fini de faire exister, et définitivement ancré, sera celui représenté par un seul dessin...le tien !

Tic tac, tic tac.... Attends moi, ou retourne toi , tu feras comme tu voudras.

Parce que, que tu crois tout ça ou pas, je suis déjà derrière toi.








Textes L, G, B, T ou toutes les lettres que vous voudrezWhere stories live. Discover now