FAKE. Tome 2

Chapitre 22

Pour une meilleure expérience : écouter drivers license de Olivia Rodrigo à partir de 0:50min💕

Tous se mettent à hurler comme des supporters d'un match de foot. Même Tyler est gêné, et je dois avouer qu'il est mignon quand il rougit. Il se lève, et marche lentement vers moi, toujours avec son sourire qui me fait presque fondre sur place. Sans trop savoir pourquoi, je me lève à mon tour et vais le rejoindre au centre du cercle qu'on avait formé.

Mes mains tremblent, et j'ai du mal à calmer ma respiration. Ce n'est pas pareil que d'embrasser Antoine ou un autre garçon. Non, là, c'est Tyler. Le mec dont je suis tombée amoureuse. Le mec avec qui j'ai vécu les meilleurs moments de ma vie. Mais c'est aussi celui qui m'a brisé le cœur, et que je n'ai pas embrassé depuis une éternité.

Je plonge mon regard dans ses yeux bleus océan, et cela me rassure. Je fais un pas en avant, pour franchir le mètre qui nous séparait. Je me retrouve maintenant qu'à quelques centimètres de lui. Ma respiration est presque haletante, je suis déstabilisée. Je détaille chaque traits de son visage que je ne connais que trop bien.

Ses yeux, je les connais par cœur. Ce sont ceux dans lesquels je me suis noyée pendant des heures entières. Idem pour ses lèvres. Je sais quelle forme exacte elles ont, je connais leur manière d'embrasser, je me souviens même de leur goût.

Il me sourit timidement, passe une dernière fois sa main dans ses cheveux puis attrape ma joue. Rien qu'à son contact, ma peau me brûle. Je frissonne de tout mon être, et ma respiration se bloque. Malgré tout, je fais un effort pour placer une main dans ses doux cheveux. Il approche sa tête de la mienne, et je peux maintenant sentir son souffle épouser les contours de ma peau. J'en ai presque la chair de poule.

Pourquoi suis-je à ce point déstabilisée ?

Sans doute car les souvenirs m'envahissent. Je me souviens de toutes les fois où nous nous sommes embrassés.

Alors, il attrape mes lèvres avec les siennes, d'un mouvement assez brusque. Je ne l'ai pas vu venir, et suis en état de choc. J'ai soudain très très chaud, j'ai des fourmis dans les jambes, un creux dans le ventre, mais surtout des frissons plein la tête. Tous nos souvenirs resurgissent, et j'ai une étrange impression familière. Je connais bien ses lèvres, ainsi que sa merveilleuse façon d'embrasser.

Sauf que ça ne s'arrête pas là. Il pose une main sur ma hanche tandis que j'en pose une dans son dos musclé. Alors, je me détend et prend goût à ce baiser, qui me ramène à l'ancien temps. Et bizarrement, je n'ai aucune j'envie que ça s'arrête. Bientôt, nos langues dansent ensemble, et j'en ai la chair de poule. C'est ouf, l'effet qu'il a sur moi. Mes yeux sont fermés depuis un moment, je me laisse juste bercer par le doux rythme de notre baiser. J'ai l'impression qu'il est éternel mais plus je l'embrasse, plus je panique.

Leïla, t'es vraiment en train de kiffer.

T'es en train de devenir accro.

Tu ne veux pas que ça s'arrête, t'aimerais même recommencer.

Tyler non plus ne s'arrête pas, sa respiration est saccadée, il a l'air à fond dedans. Sauf qu'au bout de trente secondes à l'embrasser (elles m'ont parut être une éternité), les larmes me montent aux yeux.

Je ne sais absolument pas pourquoi, sans doute car je suis carrément paumée face à ce que je ressens. Alors, je pousse doucement Tyler en arrière. Quand il revient à la réalité, il me regarde droit dans les yeux et a l'air aussi perdu que moi. Je vois passer dans son regard une lueur de culpabilité, de gêne et de déception. Il ne sourit plus du tout et quand il remarque que je pleure, il s'éloigne de moi.

Les autres se sont tus, un silence pesant reigne. Tyler et moi ne nous lâchons pas du regard, nous essayons tous les deux de comprendre ce qu'il vient de se passer. Mais, n'en pouvant plus et le visage baigné de larmes, je pars en courant vers les sanitaires.

Très vite, j'entends Éléa et Lucie me suivre. Mais je ne m'arrête pas, je continue de courir vers le bloc. Une fois arrivée face au lavabo, je regarde mon reflet dans le miroir. J'essuie mes larmes d'un revers de la manche et appuie mes mains sur le bord de l'évier. La tête penchée en avant, je me refais le film de ce qu'il vient de se passer.

– Hé, souffle soudain Lucie. Ça va pas ?

– Leïla... Fait Éléa d'une voix compatissante. Qu'est-ce qu'il y a ?

Je relève la tête vers elles. Elles me regardent gentiment, et attendent des explications.

– Je sais pas... Je soupire. Je comprends rien. On s'est embrassés et... C'était bizarre je... je... je ne l'avais pas embrassé depuis des mois et là... Je crois que...

– C'est bon, calme-toi, me dis Éléa en me frottant le dos.

Je la regarde droit dans les yeux pendant un moment, jusqu'à ce que je déclare, toujours en pleurant :

– Je crois que j'ai adoré, et que je veux recommencer.