(c'est aussi l'épilogue du tome 1, mais je préférais le mettre aussi en prologue du tome 2, bonne lecture !)
Mon père s'avance vers moi et me prend dans ses bras. Il me serre très fort contre lui et me glisse à l'oreille :
- Amuse-toi bien.
Je souris puis me défais de son étreinte. Vient le tour de ma mère. Elle me fait un câlin en caressant mes longs cheveux bruns. Puis, elle me chuchote :
- J'espère que ces deux mois vont te faire du bien...
- Maman ! Je dis en m'écatant. Ça ne dure qu'un mois et demi !
Elle sourit.
- Oui, je sais mon ange.
- Allez ! Lance mon père. File !
Je leur souris à mon tour puis rabat mon casque sur mes oreilles. Je monte les marches du car sans prêter attention à quiconque. À vrai dire, je n'ai pas envie de parler à qui que ce soit. Je ne dis même pas bonjour au chauffeur et baisse la tête. J'avance dans l'allée du car jusqu'à trouver une place libre. Une fois cela fait, je me laisse tomber sur le fauteuil en cuir à côté de la fenêtre. Je m'accoude à cette dernière et regarde une dernière fois le paysage. Il fait beau, le soleil illumine la route et la chaleur est accablante. Franchement, c'est une des seules raisons pour lesquelles je suis contente de partir en montagne. Les étés à vingt-huit degrés, j'en ai marre.
Quelques minutes après, le car démarre, et nous voilà partis. Des filles, des garçons, tous d'à peu près mon âge. Nous sommes une quinzaine à partir dans les Alpes en colonie de vacances. Oui, une colonie de vacances. Ce n'est pas moi qui ai eu l'idée, ce sont mes parents. Après ce qu'il s'est passé avec Tyler, je n'étais vraiment pas bien, alors ils ont pensé que ces vacances allaient me redonner le sourire. Mais je ne suis clairement pas très emballée à l'idée de faire du camping sauvage pendant un mois et demi...
Que c'est-il passé avec Tyler ? Eh bien... Je vais le raconter.
Nous sommes restés près de cinq mois ensemble, et c'était génial. J'ai passé les meilleurs moments de ma vie à ses côtés. Mais il a fallu qu'il gâche tout. Enfin, au début, je ne pouvais pas trop lui en vouloir.
Il y a à peu près un mois, Tyler m'a donné rendez-vous à la sortie des cours. Il m'avait prévenue qu'il avait quelque chose d'important à me dire. J'étais nerveuse, mais je ne m'attendais pas à ce qui allait suivre. Il m'a dit qu'il avait adoré passer ces moments avec moi, et que j'étais quelqu'un de formidable. Puis il m'a dit que «toute bonne chose a une fin». À l'entente de cette phrase, mon visage s'est décomposé, ma vision s'est flouttée, mon cœur a failli s'arrêter tandis que ma respiration s'est s'accélérée. Il a pris mes mains dans les siennes et m'a regardé droit dans les yeux. Enfin, il m'a annoncé qu'il ne m'aimait plus, qu'il ne ressentait plus rien, et qu'il ne voulait pas tout gâcher en se forçant à m'aimer.
Ça a fait mal, très mal. Les larmes ont coulé et moi, je n'y croyais pas. Je ne voulais pas y croire. Tyler m'a prise dans ses bras et m'a chuchoté qu'il voulait qu'on reste en contact. J'ai acquiescé, puis je suis partie. Quand je suis rentrée chez moi, j'ai passé la soirée à pleurer et à regarder nos anciennes photos. Je ressassais nos bons souvenirs dans ma tête. J'essayais de les vivre une dernière fois. Quand Élodie, Julie et Trinity ont été au courant, elles ont accouru chez moi pour une soirée pyjama. J'avoue que cette soirée m'a fait du bien. J'avais insisté pour regarder Titanic, même si nous l'avions toutes déjà vu au moins trois fois. Leur soutien m'a fait du bien, et j'ai compris que je n'étais pas seule.
Au lycée, c'était différent. Après deux jours de déprime, j'étais de retour. Comme convenu, je passais du temps avec Tyler. On mangeait ensemble ou on allait dans la salle de musique. Ça me faisait du bien. Partager des moments avec lui me donnait l'impression que ce n'était pas fini. Et j'essayais de me convaincre que je comptais encore pour lui. Je ne lui en voulais pas, car il n'y pouvait rien. On ne choisit pas ses sentiments, et il avait le droit de ne plus m'aimer. Bien que ça me faisait mal, je l'acceptais.
Mais il y a une chose que je n'ai pas pu accepter. Une semaine à peine après notre rupture, il ressortait avec Margaux. Et là, ce fut le choc total. La colère, la rage, la haine, la jalousie, la tristesse, la fatigue, tous ces sentiments ont naquit en moi. Les voir s'embrasser tous les jours au lycée me donnait envie de vomir, et de pleurer. C'est pour cela que je ne suis pas venue en cours pendant une semaine. Je n'étais pas prête à les affronter. J'ai pleuré, pleuré ! Un vrai fleuve. Puis je suis revenue au lycée. Mais je n'étais plus triste. J'étais en colère. En colère contre Tyler, qui s'était littéralement foutu de ma gueule. Il avait prétendu ne plus m'aimer mais en fait, c'était pire que ça. Il m'avait quitté pour Margaux.
Margaux. Je ne pouvais plus me la voir. À chaque fois que je les croisais, elle et son sourire fier sur le visage, j'avais envie de lui sauter à la gorge et de lui hurler dessus. J'ai même failli la gifler, comme elle l'avait déjà fait. Mais Julie et Élodie m'ont retenu. Matthieu par contre, je n'ai pas pu le retenir. Il a tabassé Tyler jusqu'à ce qu'un surveillant s'interpose. Il lui a balancé des insultes à la tronche, et je dois avouer que ça m'a fait du bien.
Je le détestais, et je le déteste encore. Tyler s'est payé ma tête, et je me suis sentie ridicule. Je ne savais pas ce qu'il pensait de moi, puisqu'on ne se parlait plus. J'avais l'impression qu'il m'avait oubliée. Il restait avec ses potes, et moi avec les miens. Il ne m'adressait jamais un regard ou un sourire, il m'avait oubliée. Je me demandais s'il n'avait pas fini par oublier notre histoire. Et encore une fois, je me sentais ridicule parce que moi, je n'avais pas oublié. Je n'avais rien oublié.
Alors oui, je déteste Tyler. Ma colère envers lui ne s'est pas dissipée. Comme mes parents, j'espère que ce voyage va m'aider à l'oublier.
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FAKE. Tome 2
Romansa/!\ Cette histoire est le tome 2 de l'histoire 𝙁𝘼𝙆𝙀. Il est conseillé de lire l'autre avant de lire celle-ci /!\ Tout s'annonçait bien pour eux : ils vivaient enfin un amour vrai et partagé. Ils étaient heureux, et ne manquaient de rien. Mais i...