FAKE. Tome 2

Chapitre 26

Point de vue de Tyler :

Je relève la tête vers le panier de basket qui se dresse devant moi. Sans hésiter, je tire. Le ballon tourne autour du cerceau rouge avant de retomber dans le filet, et d'atterrir sur le goudron. Je le ramasse, un sourire fier sur le visage. Je cherche Leïla du regard, juste pour voir quelle expression elle arbore.

Elle me toise du regard, d'un air déçu. Une sensation de triomphe m'envahit. J'ai réussi à la mettre en rogne, et j'avoue qu'elle est mignonne quand elle fait la gueule. Depuis que le match a commencé, mon but est de l'impressionner. Je ne sais pas pourquoi, c'est comme une intuition. J'ai besoin qu'elle me regarde, et qu'elle me trouve intéressant. Rien qu'à voir sa tête, je constate que ma méthode a marché.

Elle resserre sa queue de cheval brune qui se balance de droite à gauche. Je la trouve vraiment belle, même quand elle est rouge et pleine de sueur. Je souris discrètement avant de faire la passe à Ethan, qui est dans l'équipe adverse. C'est à eux de jouer.

Le match se déroule bien pendant une vingtaine de minutes. Au bout d'un moment, on a tous chaud et soif, alors nous décidons de faire une pause. Nous n'avons malheureusement pas d'eau et nous retrouvons hors d'haleine comme des cons. Soudain, j'entends la voix stridente de Marina résonner au loin.

- Tyler ! S'écrie-t-elle en trottinant vers moi.

Elle balance ses cheveux blonds en arrière et me sourit de toutes ses dents. Je me retiens de lever les yeux au ciel. Au lieu de ça, je lui rends son sourire avant qu'elle ne me saute dans les bras. Je vacille, mais parviens à la réceptionner. Elle me regarde droit dans les yeux puis m'attrape le menton, et m'embrasse fougueusement. Je lui rends son baiser, à contrecœur. Je ne peux m'empêcher de jeter un regard à Leïla, qui fait une mine dégoûtée.

Je me sens soudain idiot et honteux. Je viens clairement de la décevoir, et de m'humilier devant elle. Pourtant, je ne sais pas vraiment pourquoi elle me lance un regard noir, ni même pourquoi je culpabilise. Nous n'avons aucun compte à nous rendre, mais il y a un truc qui cloche.

Putain Tyler, mais dans quelle merde tu t'es foutu...?

***

C'est quand Jake porte Leïla en lui attrapant la taille pour la soulever jusqu'au panier que je comprends ce qu'elle ressentais il y a quinze minutes. La voir sourire à ce mec me rend malade. De toutes façons, lui, je ne l'aime pas. Et puis, c'est quoi son problème ? Pourquoi est-ce qu'il la porte jusqu'au panier de basket ? Pour se rendre intéressant ? En tout cas, ça ne marche pas. Il parvient juste à la faire rire. Quand elle redescend, tous les autres l'acclament ; moi, je reste les bras croisés.

Mais en fait, plus je la regarde, plus je comprends pourquoi elle a choisi de sortir avec lui. Jake la fait rire, tandis que moi, je la dégoûte.

C'est sûr qu'il y a un gros contraste...

***

Assis à l'ombre d'un arbre sur l'herbe fraîche et humide, je gratte les cordes de ma guitare. Oui, j'ai une guitare depuis peu. En fait, ça fait depuis ma rupture avec Leïla. J'avais envie de savoir jouer d'un instrument, comme elle. J'avais envie d'exprimer mes émotions à travers la musique.

Là, c'est la même chose. J'ai besoin d'exprimer ce que je ressens. Cela ne fait même pas une semaine que je suis avec Marina, et elle m'insupprte. J'en ai vraiment marre, mais je ne compte pas rompre. Non, je ne romprai pas. Parce que si c'est ce qui arrive, je serais encore plus jaloux de Jake et Leïla. Déjà que j'en peux plus, d'eux deux. Enfin, surtout de Jake. Il est tout le temps dans ses pattes ! Je n'ai plus parlé à Leïla depuis deux jours, et ça fait un moment que je n'ai pas eu le temps de me perdre dans ses yeux verts. Je veux repasser du temps avec elle, je veux redevenir proche d'elle, je veux lui sourire, je veux la sentir et être près d'elle. Je la veux.