❀ 𝓠𝓾𝓮 𝓽𝓾 𝓼𝓸𝓲𝓼 𝓯𝓲𝓮𝓻 𝓭𝓮 𝓶𝓸𝓲... | 𝗵𝘆𝗼̂𝗴𝗮

Chapitre 18

Nous courûmes jusque chez Mû. Le sentier rocailleux s'élevait de plus en plus. Lorsque les escaliers de marbre nous firent face, Shiryû nous dit :

-Je m'en occupe...

Il rentra alors avant nous. Il disparut dans l'ombre du temple. Au bout d'un dizaine de minutes, il revint avec un homme aux cheveux mauves. Deux petits points rouges étaient perceptibles au-dessus de ses yeux.

-Je vais réparer vos armures. Comme ça, vous aurez plus de chance de rejoindre le Grand Pope.

J'enlevai doucement mon armure puis mon masque. Seiya s'exclama :

-Tu... tu enlèves ton masque ?!

-C'est pour la bonne cause... murmurai-je.

Hyôga sourit tandis que Shiryû dit :

-Seiya a insisté tant de fois, tout ça pour que tu l'enlèves sans obligation ?

-Disons que maintenant, j'ai le droit de l'enlever.

Mû me lança un regard plein de sous-entendus. Il devait connaître la tradition. Je rougis alors subitement avant qu'il ne ricane :

-Ne t'en fais pas, je ne dirai rien !

Cygnus vint se mettre à mes côtés avant de dire au Chevalier d'Or du Bélier, sur un ton peu chaleureux :

-Nos armures seront plus résistantes ?

-Oui. Parce que contre des Chevaliers d'Or, vous n'avez quasiment aucune chance...

-Nous gagnerons ! s'exclama le Chevalier de Pégase. Pour Athéna !

Je hochai la tête en riant. Shun fut le premier à récupérer son armure.

-Waouh ! Elle brille encore plus qu'avant !!

Il l'observa sous toutes ses coutures avant de l'enfiler. Rien qu'en la regardant, je pouvais voir la différence entre l'ancienne version. Mû m'interpella soudain :

-[T/P], ton armure !

Je la récupérai, et l'enfilai avant de remettre mon masque. Je fis sortir mes griffes. L'acier brillait et elles étaient plus aiguisées qu'avant. Un seul coup pouvait être mortel. Hyôga fut le suivant. Son armure étaient encore plus belle et résistante. Finalement, lorsque chacun eut son armure Mû nous dit :

-Bien que vous armures soient plus solides, elle restent néanmoins des Armures de Bronze. Ne les surestimez pas !

Nous acquiesçâmes avant de nous mettre en route pour le temple de Aldebaran du Taureau. Seiya passa le chemin à admirer son armure.

-Vous avez vu comme elle est belle !

-Oui, Seiya, c'est très bien... soupirai-je.

Il me foudroya du regard avant d'accélérer le pas. Le sentier se fit plus difficile d'accès. Nous dûmes ralentir. Finalement, arrivés devant le temple du Taureau, trois quarts d'heure étaient passés. L'immense construction nous dominait d'une dizaine de mètres. Des bruits de pas étaient perceptibles à l'intérieur. Une voix de ténor résonna soudain :

-Vous attendez quoi pour entrer ?!

Nous avançâmes doucement, ne voulant pas énerver le maître des lieux. En tournant la tête de tous les côtés, je pus remarquer la beauté de l'endroit. Les murs immaculés et le sol en marbre brillaient. Les colonnes, qui soutenaient fermement le temple, ajoutaient à l'endroit un vrai charme.

Lorsque je détournai mon regard de la décoration pour le ramener vers le chemin de la sortie, un géant me fit face. Il devait faire trois têtes, au moins, de plus que moi. Son Armure d'Or m'aveuglait, et les cornes du Taureau semblaient, au moins, si ce n'est plus, aussi pointues que mes griffes.

Aldebaran me dit alors, de sa voix grave :

-[T/P] du Loup, élève de Ôkami, je me trompe ?

-Non, c'est exact.

-Alors tu dois être excellente...

Il baissa soudain la tête vers mon masque et fit une pichenette dessus :

-C'est son masque d'ailleurs, non ?

-Si. Elle me l'a donné après s'être mariée.

Il acquiesça avant de se mettre à genoux pour faire ma taille. Il joint alors ses mains dans une prière avant de relever le regard vers moi :

-Ta mission, et celle de tes camarades, n'est pas des plus simples. Connaissant Ôkami, je sais qu'elle t'a transmis les bonnes valeurs. Je sais donc que votre quête est réelle, je te crois. Seulement, certains Chevaliers d'Or, comme le suivant, celui des Gémeaux, ne vous croient pas. Tu vas devoir te battre. Et si tu n'as pas le niveau, abandonne. Ôkami n'acceptera jamais de voir son élève périr sous les coups des Chevaliers d'Or, censés protéger Athéna. Et moi non plus. Bien que tu ne sois pas mon élève à proprement parlé, je te considère comme tel. Alors, écoute-moi bien...

Il marqua un temps d'arrêt avant d'attraper mes mains dans les siennes. Son regard passa de mon œil gauche à mon droit. Il finit par souffler :

-Si le combat fait rage et que tu n'as aucune chance, reviens ici. Dans ce temple. Et surtout, surtout, reste en vie...

Je ne savais ni comment réagir, ni quoi penser de notre quête. N'avions-nous pas vu les choses en trop grand ? Avions-nous seulement une chance de nous en sortir vivants ? Ou juste de nous en sortir ? Certes, nos ambitions étaient surréalistes dites comme ça, mais nous avions tout de même une injustice à réparer. Et cette injustice, il fallait la réparer à coup d'attaques mortelles, de combats, de morts...

Comme on dit, la meilleure défense, c'est l'attaque.

-Ne vous en faites pas. souris-je. Athéna est avec nous, elle nous protégera des malheurs voulant nous tomber dessus.

-Ne compte pas trop sur Athéna... je te rappelle qu'elle s'est pris une flèche dans le coeur... soupira Aldebaran.

-Vous le savez ?!

Il hocha la tête. Il finit par se relever, tout en gardant mes mains dans les siennes. Il les lâcha doucement avant de se décaler :

-Alors allez-y.

Je restai figée. Il fronça les sourcils puis donna un coup de tête vers la sortie :

-Bah vas-y !

-Je... c'est tout ?

-Comment ça ? demanda-t-il, perturbé.

Je m'exclamai alors :

-Pas de combat ? De coups ? De chantage ? Vous nous bloquez pas la route ? Rien ?!!

-Si tu veux guérir Athéna, et réparer les erreurs, il faut que tu ailles au Sanctuaire.

Il haussa les épaules :

-Comme on dit, ce sont les erreurs qui font de nous ce que nous sommes...

-Je n'ai jamais dit le contraire ! Mais il n'est jamais trop tard pour les réparer ! Il n'est jamais trop tard pour s'excuser, jamais trop tard pour recommencer à zéro !

Aldebaran lâcha :

-Et quand la personne est morte, il n'est pas trop tard ? Aiolos, le sauveur d'Athéna, n'est-il pas mort ?

-...

Non, l'erreur est humaine, et l'erreur est réparable.