Chapitre 10

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Je respirais, mon dos appuyé contre une mur de briques rouges dans une petite ruelle. Une lame se mit soudain sous ma gorge :

-Qui êtes-vous ?

-[T/P], Chevalier de Bronze du Loup.

La lame disparut soudain, l'homme me contourna puis s'assit face à moi, adossé au mur d'en face :

-Vous êtes une combattante alors ?

-Moui... enfin, je ne suis pas exceptionnelle... je suis justement en pleine fuite...

Je ne comprenais pas... je disais tout à cet homme sans même craindre pour ma vie.

-En fuite ?

-Oui... j'étais à la demeure des Kido avec les autres Chevaliers de Bronze mais disons que je ne voulais pas leur avouer quelque chose...

Il hocha la tête, puis me dit :

-Viens, je vais te présenter à mes employés.

Je fronçai les sourcils et le suivis jusque dans le centre-ville. Il m'avait mis un manteau qui passait par-dessus la boîte de mon armure, me permettant de rester cachée. Je lui avais parlé du fait que je devais garder mon masque et il le respectait.

Il pointa soudain une boutique du doigt. En m'approchant, tu pus voir que c'était une boulangerie-pâtisserie.

-Tu vas travailler ici pour ne pas qu'il te retrouve. Je te nourrirai mais tu n'auras pas de salaire ni de lieu pour dormir.

J'acquiesçai puis rentrai dans la boutique. Les employés qui étaient en train de pétrir le pain pour le lendemain m'observèrent. Leur patron leur mentit en disant que j'étais une jeune fille abandonnée qui n'avait rien. En attendant, j'admirais la décoration du lieu. Les murs étaient sur des nuances de rouge et de noir et le plafond était gris anthracite. Le comptoir était rouge avec l'intérieur des vitrines blanc. Un escalier en métal permettait d'accéder à la partie « restaurant » de la boulangerie. Le patron me fit visiter, avant de me passer un tablier :

-Bonne chance pour ta première journée !

Il demanda ensuite aux employés de m'expliquer quoi faire, sans trop m'en demander. Les salariés acquiescèrent et un grand brun s'approcha de moi :

-Enchanté, Taiyô*.

Ses yeux verts étincelants se plantèrent dans les miens. Je lui souris et me présentai à mon tour. Les autres employés se remirent au travail, m'ignorant totalement. Le dit « Taiyô » me précisa :

-Ils sont un peu spéciaux... ne leur parle pas, ça ne servirait à rien...

Je fronçai les sourcils mais ne dis rien. Il m'emmena en cuisine puis m'expliqua pour les fours, comment pétrir, cuire etc. Il m'apprenait chaque action et me demandait de la réaliser avant de m'aider.

À la fin, il devait être 5 heures passées. J'avais bien rigolé et appris avec Taiyô. Il était très chaleureux bien qu'un peu timide par moment.

* * * * *

Cela faisait quelques jours à présent que j'étais ici. Je me plaisais et je pouvais oublier mon ancienne vie. Naraku**, le patron, était quelqu'un de très lunatique. Il était effectivement très gentil à un moment puis deux minutes plus tard il peut vous envoyer une tartelette mal faite à la figure. Chaque jour avec lui était compliqué bien que nous en rigolions à la fin. Mon boulot me plaisait même si je n'étais pas rémunérée. Je ne parlais pas avec les autres employés, ils semblaient tous un peu bizarres...

-[T/P] ! Tu as fait la fournée de tartelettes ?

-Oui Taiyô-kun !

Il me sourit puis me passa un bac de pâte à pain. Je devais réaliser le plus vite possible tous les pains, pour les avoir pour le lendemain. En effet, les conditions de travail n'étaient pas les meilleurs puisque les autres salariés pétrissaient leurs pains lentement et ne le faisaient pas ressembler à grand-chose.

Je ne dormais pas ou peu. Quoiqu'il en soit, je me sentais chaque jour de plus en plus vidée de mon énergie. Mon Cosmos avait du mal à se régénérer...

Ce fut là que je compris qu'il y avait un problème. Rien que le jour de ma rencontre avec Naraku, le couteau qui disparaît, ma facilité à lui parler de moi et à le suivre... et puis avec Taiyô, mon enthousiasme face à un milieu que je n'appréciais pas forcément... en plus des employés zombies...

Je commençais à flairer l'embrouille. Bien que vidée de mon énergie, je demandai au patron Naraku si je pouvais m'occuper de la livraison à domicile de la journée, pour aller plus vite. Il finit par accepter, me laissant seule à bord de ce camion. En sortant, mon masque attira l'attention de certains passants qui me regardèrent bizarrement. Je chassai leurs regards de mon esprit puis montai dans le camion. Hors de la boulangerie, je sentais mon Cosmos se régénérer.

-Il y a donc bien un problème dans cette boulangerie...

Rappelle-toi que tu n'as pas d'autre choix... ta vie se résume à ça maintenant... qui te dit que tu manques à Seiya, Shiryû et les autres ?

-Hyôga... je suis sûre qu'il se pose des questions en ce moment même.

Je secouai la tête et me concentrai sur la route et les livraisons. Dès que je livrais un gâteau ou autre, les clients me disaient que je ressemblais au Chevalier de Bronze du Loup. Je fuyais alors rapidement, ne voulant pas me faire reconnaître.

-Pourquoi tout le monde me connaît maintenant ? J'ai raté un épisode ?!

Je voulais oublier mon ancienne vie mais mon masque m'en empêchait. Cependant, je n'avais aucune envie de l'enlever. Par respect pour mon titre mais aussi pour Hyôga, qui a été le premier à me voir sans. Je savais aussi que je devais le tuer avant que mes sentiments ne prennent le dessus. Hyôga restait quelqu'un d'important pour moi. Je secouai encore une fois la tête, voulant oublier toute chose qui touchait mon ancienne vie, excepté mon masque. Ce dernier avait aussi un rôle protecteur sur mes émotions. De plus, c'était celui de Ôkami... elle me l'avait donné après s'être mariée...

Arrête de penser à ça bon sang ! Pense à ton boulot là !! Tu n'es plus une protectrice d'Athéna comme tu l'étais dans le passé ! Tu n'es plus une battante ! Oublie tout !

*« Taiyô » signifie « Soleil ».

**« Naraku » signifie « Enfer ».

❀ 𝓠𝓾𝓮 𝓽𝓾 𝓼𝓸𝓲𝓼 𝓯𝓲𝓮𝓻 𝓭𝓮 𝓶𝓸𝓲... | 𝗵𝘆𝗼̂𝗴𝗮Où les histoires vivent. Découvrez maintenant