Consultation sans rendez-vous - 3 : Rock'n roll attitude

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Disclaimers : haha.

Note de l'auteur : alors en fait je viens de finir les Sirènes d'Yblane et je tente de ne pas tomber dans mon creux habituel post-fic longue, du coup pour garder le rythme j'entame ceci. Enfin je le poursuis, plutôt. Il était déjà entamé depuis plusieurs mois.

Chronologie : figurez-vous que vous allez croiser Marjan. Oui en ce moment j'ai envie de jouer avec Marjan. Donc ceci se place après la Gaecelps, parce que voilà.

Pour Alresha, qui s'était enthousiasmée à l'idée d'un troisième chapitre.

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Au matin du troisième jour, Harlock émergea d'un sommeil fiévreux avec la bouche pâteuse, l'estomac grognon et l'épiderme enflammé. Groggy, il resta allongé sur le dos, le regard perdu dans le plafond et l'esprit papillotant autour de questions aussi cruciales que « qu'est-ce que putain de quoi », « où » et « aïe, bordel ». Ses omoplates le démangeaient. Ses épaules le démangeaient. Ses cheveux le démangeaient.

Lorsqu'il rejeta ses draps sur le côté, incapable de supporter davantage le frottement du tissu contre sa peau, il constata successivement : 1) que son bras était attaché à une perfusion, 2) que le mouvement trop brusque avait déséquilibré le cathéter, et 3) que le fracas du trépied, du drap, de la poche de soluté et du tube emmêlés dans leur chute avait attiré un drone médical.

L'engin en lévitation se stabilisa à un mètre de son oreille gauche. « Bip, bwep, brzt », l'avertit-il. Harlock lui tira la langue. Il n'avait aucun doute sur les intentions de cette foutue machine et tenait à lui faire savoir sa désapprobation.

— Bwap, s'offusqua le drone.
— Je me lève si je veux ! répliqua Harlock.

Mais pas trop vite quand même, se reprit-il tandis qu'un vertige sournois fondait sur lui. En douceur. Voi-là.

Le drone le suivit d'un air suspicieux alors qu'il titubait vers sa salle de bains.

— Éloigne-toi, allez ! Ouste !
— Blep.

Harlock envisagea une attaque frontale. Une frappe en premier pourrait-elle prendre l'ennemi par surprise ? Las, le drone anticipa le mouvement d'un « tidup » sarcastique, dont l'effet immédiat fut d'activer son acolyte jusque-là immobile dans un coin de la pièce. Les deux engins entamèrent aussitôt une manœuvre d'encerclement avec des clignotements perfides.

— Eh, pas de blagues, hein ? Gentils drones ! À la niche !

Peine perdue. Les bips devinrent des bzzz, puis des grrrzz tandis que les drones déployaient leur arsenal de bras, de pinces et de seringues hypodermiques.

Harlock recula par réflexe, buta sur un coin de meuble (et manqua de tomber à la renverse, ses jambes n'étaient décidément pas très fiables), s'aperçut qu'il s'agissait de son lavabo, en conclut qu'il avait donc atteint la salle de bains, et constata après un temps beaucoup trop long pour un fonctionnement de cerveau normal que ses tortionnaires s'étaient immobilisés avant d'entrer. Peut-être craignaient-ils l'humidité, ou alors leur programmation les obligeait à ménager un tant soit peu d'intimité à leurs victimes, mais dans tous les cas Harlock n'allait pas laisser passer l'aubaine : avec une fulgurance que n'aurait pas reniée une limace grabataire, il se précipita sur la commande de fermeture de la porte et la verrouilla.

Une fois seul et en (relative) sécurité, il prit quelques minutes pour faire le point sur sa situation. Bon, pour être exact il commença par vomir, puis il resta allongé sur le carrelage en attendant que sa tête cesse de tourner, enfin il cilla et eut la sensation désagréable d'être tombé dans un trou temporel. Depuis combien de temps était-il par terre, au juste ?

Anecdotes interstellairesOù les histoires vivent. Découvrez maintenant