Comme dans leur repaire secret, que cachait les collines et les rochers, Meng Yao en arrivant à Jinlintai « sentit » qu'il reconnaissait ce lieu. Les hauts murs dressés de part et d'autre du chemin qui menait à la résidence étaient décorés de portraits et de scènes, relatant vraisemblablement les hauts faits d'arme des différents chefs qui avaient dirigé le clan. Les deux côtés étaient couverts de peintures murales, et Meng Yao crut même se reconnaître dans l'un des bas-reliefs représentant un homme coiffé d'un chapeau noir en gaze, du plus étonnant effet.
Un autre homme arborant une fine moustache, et surtout un air avantageux, retint tout particulièrement son attention. Il demanda à ses deux camarades qui il était.
— C'est Jin GuangShan, Seigneur, répondit Wen Ning d'une voix égale.
Il hésita une seconde, avant de préciser :
— Votre père.
Comme si Meng Yao aurait pu d'une quelconque manière oublier ce nom...
Voilà donc à quoi ressemblait mon père. Une belle ordure, d'après ce que je peux en déduire des informations données par mes deux nouveaux amis. Et je ne devais pas valoir mieux, puisque je lui obéissais sans sourciller, quoi qu'il ait pu me demander... Il faudra que j'interroge Lan Huan sur les circonstances de sa mort, il me paraît bien jeune pour être mort de vieillesse... Et puis, je ne sais toujours pas qui était ma mère.
Arrivé au bout de la longue allée, l'escalier monumental en pierre, que sans le savoir il avait dévalé tant de fois, lui inspira d'instinct une sorte d'horreur viscérale. Wen Ning et Sizhui toujours sur ses talons, il traversa une large place pavée de briques, et retrouva sans peine le chemin pour se rendre jusqu'aux appartements du chef de secte.
— LianFang-Zun ! hurla soudain quelqu'un.
— Par tous les enfers, c'est bien LianFang-Zun qui est revenu ! cria un autre dans la cour, d'une voix emplie d'effroi.
Le sang de Lan Xichen ne fit qu'un tour dans ses veines. Il abandonna là les chefs de clan et se rua dehors, aussitôt imité par Jiang Cheng et Wei Wuxian. Un grand désordre s'ensuivit, car la présence de Wen Ning avait excité l'agressivité des soldats, qui tentaient en vain de l'encercler.
— Pars, Wen Ning ! lui ordonna Wei Wuxian d'une voix forte. Je te rappellerai, si j'ai besoin de toi.
Alors que le cadavre féroce s'échappait sans difficulté, l'attention des soldats – qui pointèrent aussitôt vers lui leurs épées – se reporta tout naturellement sur l'apparition quasi-céleste de LianFang-Zun.
— Jiang Cheng ! le menaça Lan Xichen. Souviens-toi de ta promesse !
Le chef de secte Jiang lui lança un regard noir mais ordonna tout de même à sa garde de baisser leurs armes. Le cœur de Meng Yao battait la chamade, et c'est avec un petit sourire crispé qu'il suivit Lan Huan et tous ces inconnus à l'intérieur du palais.
Xichen ne put qu'admirer le calme et la détermination dont A-Yao fit preuve, en affrontant les regards de ceux qui se trouvaient là. Si sa capacité à décrypter les sentiments d'autrui était aussi intacte que son intelligence, nul doute qu'il saurait alors, en sortant de cette pièce, combien les deux autres Zongzhu le maudissaient.
Ils furent escortés jusqu'à la chambre de Jin Ling, et Jiang Cheng n'eut pas besoin de parler pour faire comprendre à chacun qu'il ne sortirait pas de la pièce tant que LianFang-Zun s'y trouverait.
Une fois en vue du malade, Meng Yao avança lentement, prudemment, vers le lit. Il fut stoppé dans sa progression par l'intervention d'un chien dont il crut quelques secondes qu'il en voulait à sa vie. Mais l'animal lui fit la fête comme un jeune chiot, et cela le détendit brusquement, le faisant sourire. Il releva les yeux vers le malade, une main sur la fourrure de l'animal. Celui-ci rejoignit finalement le jeune homme alité.
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Phénix
FanfictionSept ans après avoir été enfoui dans un tombeau scellé et scrupuleusement gardé, Jin Guangyao se réveille, amnésique. Tandis que le chaos règne autour de lui, pris entre son ancien frère juré enseveli à ses côtés et des cultivants ébahis, il parvien...