Chapitre 35

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A toute fin utile,  nous rappelons que cette fanfic a été classée en "adulte", car elle pourrait, je cite "contenir des représentations graphiques de violence" (non, ça va aller) "de sexualité,"... ha.... Euuhh...   "de langage fort et/ou d'autres thèmes matures".

Voila voila...

Bonne lecture !

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Le front plissé par les soucis, Lan WangJi feuilleta encore quelques pages, avant de refermer le livre traitant de Fureur sombre qu'il était venu consulter dans la bibliothèque secrète. Dans le temple Guanyin, trop nombreux avaient été les témoins des excès de son aîné, pour que le fait puisse être longtemps ignoré du monde de la Cultivation. Et pour les rares pratiquants qui n'avaient pas eu « la chance » d'y assister, Huaisang se chargeait régulièrement de les en informer. Le chef de clan Nie répétait à qui voulait l'entendre que Zewu-Jun avait pulvérisé les restes de son pauvre frère, lui volant à jamais toute chance de se réincarner ou d'atteindre l'Illumination. Un crime qui ne pouvait pas rester impuni.

Il était inutile de s'attarder plus longtemps, c'était bien ce que pensait le XianDu : à moins d'accepter de renoncer à l'objet de son entrée en fureur sombre, Xichen ne pourrait pas conserver son poste de chef de secte. Or, imaginer Xichen renoncer aujourd'hui à Meng Yao tenait de l'hérésie. Cela ne se pouvait tout simplement pas ! Car le jour où Wangji avait ouvert les portes de son HanShi pour y introduire Meng Yao, Lan Xichen s'en souvenait encore ; il en était resté plusieurs secondes le souffle suspendu.

A-Yao... c'était son A-Yao ! Vif, et d'après ce qu'il pouvait en juger au premier regard, en parfaite santé, ce qui n'était pas tout à fait son cas. Mais Xichen avait tout de suite noté que l'émerveillement était réciproque. Après un bref arrêt sur le seuil, A-Yao lui aussi l'avait fixé, de ses grands yeux incrédules. Il faut dire qu'ils n'avaient eu le temps ni l'un ni l'autre de se préparer à un tel bonheur, si bien que le bonheur les avait pris de court, les laissant tout étourdis et presque sans réaction. Néanmoins, le Second Jade, extrêmement satisfait de l'effet produit sur son aîné par l'apparition de son invité surprise, avait tout doucement refermé sur eux les portes du HanShi et ordonné à tous les membres de la communauté de ne les déranger sous aucun prétexte !

Et comme ce premier jour, à GusuLan, où il l'avait vu débarquer dans sa salle de classe, Xichen avait contemplé, muet d'admiration, celui qui n'était alors que le jeune assistant de son ami Nie MingJue. Beaucoup d'eau, depuis, avait coulé sous les ponts. Mais rien n'avait réussi à altérer la beauté de son adoré : sa taille souple et gracile, sa peau de porcelaine, sa bouche vermeille, son regard empli d'ombres et d'étoiles... Mais que ce fût dans cette vie ou dans la précédente, Meng Yao n'avait pas eu l'habitude d'être admiré, si bien qu'embarrassé, il s'était vite avancé jusqu'à la couche où reposait Lan Huan, pour entamer un quelconque bavardage et faire diversion.

— Je suis resté si longtemps à JinlinTai que j'ai eu peur un instant de ne pas reconnaître YunShen Buzhi.

Xichen aussitôt se redressa, sentant son flux vital circuler dans ses veines à la vitesse d'un ouragan. Sans réfléchir, il posa la main sur le bras nu de Meng Yao.

— Tu ne dois pas oublier YunShen Buzhi. Ça va bientôt être chez toi.

Les yeux posés sur les longs doigts de Lan Huan, qui faisaient naître des frissons sur son épiderme, Meng Yao écarquilla grand les yeux, pas vraiment certain d'avoir bien entendu... Zewu-Jun était un homme de la haute, qui n'avait aucune idée des vraies réalités sociales. Il avait beau en être le chef, comment pouvait-il seulement envisager que le très prestigieux et distingué clan Lan puisse accepter en son sein quelqu'un comme Meng Yao ? Un ancien criminel doublé d'un enfant de putain. Autant dire un moins que rien ! C'était à ce genre de détails qu'il mesurait le fossé qui séparait leurs deux mondes.

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