Mᴀʀᴅɪ 𝟹𝟷 Dᴇ́ᴄᴇᴍʙʀᴇ
Aɴɴᴇ́ᴇ 𝟸𝟶𝟷𝟿En ce dernier jour de l'année deux mille dix-neuf, l'ambiance était à la fête et au bruit. Dans une maison de campagne parmi d'autres, des dizaines de jeunes gens riaient et dansaient sur des musiques de différentes époques. Loin de toute cette effervescence, deux garçons s'étaient nonchalamment allongés sur la pelouse pour regarder les étoiles. En cette douce nuit, le ciel était parfaitement dégagé et permettait aux plus passionnés d'observer un spectacle des plus beaux qui soit. Les astres que cachait égoïstement le soleil en journée se dévoilaient lorsque la lune prenait le relais pour révéler la splendeur de l'univers qui était à l'origine de la vie.
Depuis tout petit, Jean était fasciné par le monde qui l'entourait. Il s'émerveillait devant la terre, l'eau, le feu et l'air qui constituaient l'environnement où les humains évoluaient. Autour de lui, il pouvait sentir la nature œuvrer dans chaque élément qu'elle avait créé. Mais ce qui avait toujours impressionné le châtain plus que toute autre chose, c'était bien évidement l'immensité de l'univers qui était encore si mystérieux à leurs yeux. Faire de l'astronomie son avenir s'était dès lors imposé comme une évidence, ce qui expliquait son orientation vers des études longues et difficiles, mais terriblement passionnantes. Alors il se fichait bien de ceux qui le pensaient trop enfantin ou trop ambitieux. Après tout, Jean n'était qu'un rêveur aux yeux constamment écarquillés par la curiosité.
Et il n'était pas le seul. Allongé à ses côtés, Marco tendait sa main vers le ciel qu'il aurait voulu frôler de ses doigts. Encore une fois, les yeux ambrés du châtain furent irrésistiblement attirés par cet être qui brillait de mille feux. Si Jean avait revêtu le déguisement d'un cosmonaute, le brun s'était subtilisé à l'univers même. Son pantalon et son pull noirs avaient été ornés de sequins argentés, de paillettes dorées et de dessins au crayon fin. Sur son corps, Marco avait retracé les constellations et les planètes dont il avait mémorisé chaque emplacement. Une large pièce de tulle sombre qui avait elle aussi été piquée de sequins reposait sur ses épaules, l'enveloppant d'une aura de mystère.
En ce moment précis, Marco était une véritable œuvre d'art qu'on pouvait contempler des heures durant. Depuis qu'il l'avait aperçu dans ces apparats, Jean n'arrivait pas à détacher bien longtemps ses yeux de ce ᴄʜᴀᴛᴏʏᴀɴᴛ ᴄᴏsᴍᴏs. Il aurait voulu se pencher pour pouvoir détailler de plus près les petites étoiles qu'il avait dessinées sur ses pommettes et qui se mêlaient à ses taches de rousseurs. Mais trop effrayé à l'idée de se perdre dans ses yeux chocolat qu'il avait souligné de noir, Jean n'osait pas s'approcher davantage.
— J'aimerais toucher les étoiles, murmura le brun, inconscient des tourments qui animaient son ami.
C'était là un joli rêve que tous deux partageaient, non sans ignorer qu'il serait difficilement réalisable. Pourtant, alors que la lueur de la lune se reflétait sur les sequins argentés dont son ami était recouvert, Jean se demanda si cette ambition était véritablement vaine. Se redressant sur ses avant-bras, le garçon laissa ses yeux glisser sur le corps pailleté de Marco. Alors même qu'il oubliait de réfréner ses pensées, il réalisa qu'il désirait toucher cette peau qui brillait. Était-ce là l'alcool qui lui faisait tourner les sens ? La chaleur qui se répandait dans son être tout entier lui soufflait que les quelques verres qu'il avait bu ne sauraient prodiguer à eux seuls de tels effets.
En revanche, on avait toujours signalé à Jean qu'il avait l'alcool honnête, celui-ci contribuant à estomper les limites qu'il s'imposait de lui-même. Quelque part en lui, le garçon pouvait les sentir s'effondrer une à une dans le plus grand des silences. Le cœur prenant le dessus sur sa raison, Jean vint délicatement saisir le visage de Marco entre ses doigts. Le châtain n'était pas certain de ce qu'il cherchait précisément à accomplir, mais il n'y eut pas la moindre hésitation dans son geste. Et soudain, ce fut comme si la Terre elle-même avait arrêté de tourner. Plus rien n'avait d'importance, exceptées leurs deux pupilles qui brillaient de concert.
— Que fais-tu ? souffla finalement Marco, le souffle court.
— Je tiens l'univers entre mes mains.L'assurance avec laquelle il avait déclaré ces mots les fit rougir tous les deux tant elle était sincère. Et au moment même où Jean réalisa son amour pour Marco, il se pencha vers lui pour l'embrasser.
Cʜᴀᴛᴏʏᴀɴᴛ
Qui présente des reflets changeants suivant le jeu de la lumière.Cᴏsᴍᴏs
Tout univers, réel ou issu d'une quelconque conception.
VOUS LISEZ
𝐇𝐄𝐀𝐑𝐓 𝐅𝐔𝐋𝐋 𝐎𝐅 𝐒𝐓𝐀𝐑𝐒
RomanceLa nouvelle année tout juste fêtée, Jean se retrouve être bien malgré lui le destinataire de bouts de papiers colorés. Les mots qui lui sont griffonnés s'accumulent pour difficilement combler un vide dans sa mémoire dont il en avait oublié jusqu'à l...