Chapitre 25

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C'est l'anniv de la coupine sunandsoon , alors je vous mets un petit chapitre en plus, bande de veinards !

Enjoy

***

J'ai chaud. Je brûle. J'ai l'impression de me noyer dans une mer de tourmentes, où la finalité se terminera dans les flammes de l'Enfer. Et alors que rien ne semble pire que cela, une voix m'arrache de mes profondeurs.

- Satine, réveille-toi !

Je pousse un grognement ensommeillé et remue dans mon lit pour tenter de faire disparaître ces sensations désagréables. Seulement, tout s'amplifie sitôt que mon corps entre en mouvement. Ouvrant brutalement les yeux, je tombe face au regard inquiet de mon Ombre, qui se remet à crier en notant mon éveil.

- Bouge-toi, bon sang ! Le Sanctuaire est en feu !

Il me faut quelques secondes pour rassembler ses propos et la situation précaire dans laquelle je me trouve. Une quinte de toux me force à me lever et je tombe immédiatement à quatre pattes, les poumons en feu, alors qu'un épais brouillard m'entoure et ravage ma trachée. Relevant difficilement la tête, les yeux plissés pour combattre mes larmes, je remarque des flammes léchées les rebords de mes fenêtres et lance un regard apeuré à Adèle.

- Qu'est-ce que...

La toux m'arrête, mais ma sœur comprend sans mal ma demande.

- Il faut que tu atteignes la porte. Ismaël est de l'autre côté, mais ne peut pas rentrer à cause du sort entourant chaque chambre et préservant l'intimité de tous.

- La... porte ?

Les flammes atteignent le lit et les draps s'embrasent, me faisant faire un bon de côté. Ou, plus exactement, je roule sur un bon mètre avant de ramper vers la sortie, guidée par une Adèle folle d'inquiétude. Alors que j'atteins enfin la porte, j'entends un craquement sinistre dans mon dos. Un craquement n'annonçant rien de bon. Mue par un réflexe de survie, je me jette sur la poignée, ouvre en grand les battants et tombe dans les bras d'un Efrit particulièrement remonté.

- Bordel, Satine !

Il me réceptionne sans mal pour me remettre sur pieds. Tout du moins, il s'y essaie avant de comprendre le principal problème. La fumée est en train de me tuer.

- Merde...

Je me laisse aller dans ses bras alors qu'il me rapproche de lui, sans paraître le moins du monde gêné par mon poids mort. L'esprit engourdi par le manque d'oxygène, j'ai la pensée que mourir dans les bras du Djinn n'est pas la pire mort que l'on puisse me souhaiter. D'autant que, le nez contre son torse, je ne parviens plus à voir l'avancée de l'incendie et cela me convient parfaitement. Ismaël n'est pas du même avis, et Adèle non plus, bien qu'elle ne puisse pas faire grand-chose.

- Satine, je t'interdis de fermer les yeux ! gronde-t-elle derrière moi. Tu n'as pas le droit !

Si je lui réponds, j'ignore moi-même ce que je grommelle entre mes lèvres sèches. Réagissant à cela plus qu'à la menace fantôme de mon Ombre, l'Efrit me force à redresser la tête à l'instant où il commence à muter. Sous mes yeux à demi-entrouverts, j'observe ses ailes de chauve-souris aussi obscures que la nuit nous couvrir d'un manteau de protection tandis que des cornes de mouflon percent son crâne et cavalent le long de sa chevelure. Lorsque je me recentre sur ses yeux, je remarque combien ils ont pris l'apparence de notre environnement. Deux brasiers en fusion me fixent, au cœur d'une lueur bien sombre.

Et alors que j'en viens à me dire qu'un Efrit est vraiment effrayant, il plonge dans ma direction et presse ses lèvres aux miennes. Trop surprise et trop faible pour réagir de manière appropriée, je le laisse glisser sa bouche tentatrice sur la mienne, m'envahissant de sa langue invasive. Celle-ci me force à écarter mes lèvres, et j'obéis, bientôt à nouveau aveuglée par l'incendie. Je le sens se coller plus franchement contre moi tandis que l'embrasement ravage ma peau. Des larmes de douleurs roulent le long de mes joues, et il me semble qu'elles ne restent pas longtemps, s'évaporant sous la chaleur infernale qui règne dans ma chambre en feu. Puis il se passe quelque chose. Ismaël ne se contente plus de m'embrasser, mais souffle dans ma bouche l'air venant à me manquer. Préférant de loin la survie à une mort certaine, je parviens à rassembler le peu de neurones me restant pour aspirer son oxygène, qu'il m'offre si généreusement.

L'enfer est un paradis, TOME 1 : La Peine des RêvesOù les histoires vivent. Découvrez maintenant