Prologue

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Le 30 avril 1945, le dictateur du troisième Reich se suicidait dans son bunker. Le 30 avril 1945, l'Armée Rouge découvrit le cadavre d'Éva Braun et d'Adolf Hitler, mort d'une capsule de cyanure pour l'une, d'une balle dans la tête pour l'autre. L'Allemagne capitula le 8 mai 1945. La guerre se poursuivait dans le Pacifique, mais l'Europe pouvait respirer. Du moins... en théorie.

Le 30 avril 1945, des documents furent récupérés par les Russes, et Staline tenta de cacher, dans un premier temps, des informations capitales. Des informations éveillant l'intérêt de certaines entités, disparues il y a de ça quelques siècles. Lorsque la tête du dictateur rouge explosa durant une allocution publique, une nouvelle vague de panique déferla dans les rues européennes. Puis les documents furent révélés au grand jour et la vérité éclata. L'humanité n'était plus seule.

En avril 1945, le führer était en proie à de violentes crises de démences. Son entourage, capturé en grande majorité par les Rouges, parlait de discours incohérents, de Créatures obscures et de monstres sous l'ombre de nos pieds. Un an plus tard, l'humanité tout entière comprit enfin les dernières paroles de celui ayant déclenché la Seconde Guerre mondiale.

Des êtres sortirent du silence. Par dizaines. Par millier. De tous les continents, de toutes les nations. Il y avait des ailes, des griffes et des crocs. De la magie, du savoir et du pouvoir. La peur changea de camps et l'humanité fut la première effrayée par ce qu'elle ne pouvait pas contrôler. Adolf Hitler avait signé les prémices de l'après-guerre, en souffrant de troubles psychologiques. Tantôt euphorique, tantôt anéanti, il avait expérimenté ce que l'Homme allait découvrir par la suite. L'abattement. Et la véritable terreur.

L'après-guerre dura quinze ans. Quinze ans d'incertitudes, de doutes, alors que l'Humanité pansait ses plaies en attendant la suite. La vérité. L'on oublia le racisme entre hommes, l'antisémitisme et l'on se tourna vers le spécisme et la xénophobie. Contre ces êtres doués de la même intelligence que les êtres humains. Contre ces Créatures s'étant battues parfois au côté de l'Humanité, sans que celle-ci ne l'apprenne. La peur est une arme dangereuse, et elle se retrouva placée entre les mains de militaires. La guerre est une chose trop importante pour être confiée à des soldats, qui ne vivent que pour elle.

Alors... elle reprit.

L'Humanité contre les Autres. Il n'y avait pas de résistants ou de non-violents, cette fois-ci. Ou si peu, comparé aux armées humaines déferlant sur les Créatures. Celles-ci, a priori pacifistes, ont répliqué. Pas assez fort pour stopper la vague de haine à leur encontre, mais juste assez pour faire comprendre à l'Humanité qu'elle n'était pas toute puissante. Elle était même affaiblie. Diminuée. Mais la rage au cœur, elle reprit les armes qui lui restait et s'unit aux ennemis pour combattre l'Étranger.

Cela dura vingt ans, et signa un terme définitif aux batailles rangées. Petit à petit, les grands combats ne se déroulaient plus sur un champ de bataille, mais dans les rues sombres. La menace venait de partout et la terreur n'avait plus de limites. Des deux camps, l'on enlevait la nuit. L'on torturait sans répit. On tirait, on charcutait. Les morts étaient empilés dans les fosses communes ou brûlés. Il n'y avait pas le temps pour célébrer les vivants. Pas le temps pour pleurer les disparus.

La guerre était sur toutes les bouches, et elle ne connut aucune limite. L'humanité tout entière échangeait pour détruire. Étouffée. Anéantir. Et de l'autre côté, les Créatures faisaient de même. En vingt ans, plusieurs tentatives de pourparlers furent abandonnées au dernier moment, à coup d'assassinats ou de changement de têtes pensantes. En vingt ans, la plupart des richesses des deux camps furent dilapidées en armement et en défense. Les civils devinrent soldats, les plus jeunes entrèrent à l'armée. Mais cela ne suffit pas. Et le Silence Noir s'abattit sur la planète entière.

La menace vint du ciel, sous la forme d'un énorme brouillard opaque. Le soleil disparu soudainement, remplacé par une nuit sans fin. Puis les moyens de communication sautèrent un par un. Les Créatures en avaient assez de cette violence, de cette guerre, et le firent comprendre à l'Humanité. Le Silence commença. Un Silence sourd, profond, dérangeant. Les portes furent fermées, les volets, cadenassés. Les cheminées se mirent à tourner à plein régime lorsque le froid s'invita. Un froid glacial à réveiller les morts.

L'humanité avait déjà vu les cadavres se relever. Mais elle n'avait jamais connu une nuit pareille. Celle des revenants. Celles des fantômes. Ils vinrent, sous une autre forme. Abandonnant leurs haillons et leur corps flasques, ils apparurent sous l'ombre de nos pieds, se révélant à nous dans une pâleur translucide. Et ils se mirent à parler. Du passé, de leur mort et de l'après. Le Silence Noir continuerait jusqu'à ce que les deux parties trouvent leur compte. Jusqu'à ce que l'un des deux capitules. Cela n'arriva pas. Pas dans un premier temps en tout cas. La guerre perdura, augmentant le nombre de morts dans chacun des deux camps. Les cadavres s'empilaient, les os s'entrechoquaient et la terreur se poursuivait. Jusqu'à ce que la corde soit rompue. Jusqu'à ce que le Silence Noir devienne trop dense pour les deux parties.

L'accord établi entre les camps n'offrit la victoire à aucun. Car il n'y eut aucun nom à attribuer aux vainqueurs. Seuls les perdants étaient encore en vie. Le Cicérone naquit, détruisant les frontières et les nations pour en reconstruire, à son image. À l'image du Nouveau Monde. Et la prophétie revient, surgissant des cendres des disparus et des décombres tapissant le fond des eaux.

***

Et hop, on attaque cette nouvelle histoire sur les chapeaux de roues ! 🤩

Pour la petite histoire, j'ai commencé ce projet en 2016, soit... y a un petit moment. Là, je suis en pleine réécriture et en plein chantier de l'univers entourant nos personnages. C'est une histoire d'un seul PDV, et nous allons rencontrer notre protagoniste principal dans le premier chapitre. Hâte ? 🔥

Il n'y aura pas de jour prédéfini pour la sortie des chapitres. Je vais essayer de me tenir à un chapitre par semaine, et il est possible également que vous en ayez plus... 😉

On verra comment ça se passe !

En tout cas, bienvenue sur ce nouveau projet littéraire ! 🤍

Ps : le premier chapitre est déjà dispo !

L'enfer est un paradis, TOME 1 : La Peine des RêvesOù les histoires vivent. Découvrez maintenant