Chapitre 1

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Audrey Nott



Ce matin je suis réveillé par les rayons du soleil qui passaient à travers les rideaux que j'avais mal fermés la veille. Je partage cette spacieuse chambre avec Léa, nous ne sommes pas amies, malgré que nous nous connaissions depuis la première année. Nous nous adressons la parole pour de simples demandes, telles que "Je peux t'emprunter ceci ou cela" ou un simple bonjour, en revoir. Mais cela nous suffit amplement, nous n'avons pas besoin de plus.

Après quelques minutes à observer le soleil dissimulé par les nuages gris, plongeant le château de Beaubâteau dans une sombre pénombre. La lumière du jour, agressant ma rétine, finit par réveiller mon cerveau encore endormi. Je finis par me lever et me trainer jusqu'à la salle de bain, celle-ci, ne comportant aucune fenêtre est plongée dans le noir. J'allume la lumière et appuie la paume de mes mains contre le lavabo, regardant ma tête du réveil dans le miroir. Je baille un bon coup avant d'attraper ma brosse à dents et démarrer cette journée, qui s'annonce longue, mais j'ai cependant l'impression qu'elle sera pleine de surprises. Je prends rapidement une douche avant d'enfiler ma robe bleue ainsi que mon petit chapeau et mes talons. Au départ, j'ai eu un peu de mal avec les talons mais j'ai fini par m'y habituer, j'y suis tellement habitué que si je devais revenir aux chaussures plates ça me ferait vraiment étrange. Même si je dois bien avouer que les talons me grandissent, car ce n'est pas avec mes 1m60 les bras levés que je vais paraître grande.

Aujourd'hui je n'ai que des cours affreusement inintéressants, je sens que je vais terminer ma nuit durant le cours de divination. Puisque cela me paraît impossible à réaliser durant le cours de danse, car oui, à Beaubaton, nous ne prenons pas de cours de vol ou de quidditch. Car c'est tout simplement indigne d'une jeune fille d'enfourcher un balai, nous en tant que jeune fille nous devons servir le thé, faire la révérence, danser et chanter, tout ceci est si extravagant. Peu importe bientôt je quitterais cette école, même si pour cela je vais devoir me coltiner un nigaud de mari dans les pattes. Le simple fait de m'imaginer la bague au doigt me frustre, que dis-je ? Ce n'est pas la bague au doigt que j'ai gagnée, mais la corde au cou.

Je mange seule comme à mon habitude, je n'ai aucune amie dans cette école, non pas que personne ne veuille l'être, c'est tout simplement que je n'en veux pas. Étant d'origine anglaise, j'allais devoir retourner vivre en Angleterre avec mon époux après mes études, je ne veux donc pas m'attacher à des éventuelles "amies" que je ne reverrais sans doute jamais. Je n'ai qu'un seul ami, Blaise Zabini, un des meilleurs amis de mon frère. Il est venu au manoir cet été et nous sommes devenus amis, bien que je l'aie envoyé chier plus d'une fois, mais nous sommes devenu amis quand mon père m'a fait part de sa "superbe" nouvelle. Blaise et mon frère ont été tous les deux très présents pour me consoler. Ils sont les deux seuls et uniques personnes à m'avoir vu pleurer, et je ne pleure pas souvent, pour ne dire jamais.

Après mon copieux petit déjeuner je me dirige vers mon premier cours de la journée, la divination. Ce n'est pas franchement une matière que j'adore mais elle n'est pas si ennuyante que ça, je peux même dire que je trouve ça captivant. En arrivant dans la salle de classe, deux tasses blanches sont disposées sur chacune des tables. Je sais ce que nous allons faire, nous allons lire l'avenir.

Alors que je regarde dans la tasse de ma voisine qui semble impatiente d'apprendre ce que l'avenir lui réserve, Madame Maxime entre dans la salle de cours. Nous nous levons et faisons une parfaite révérence sous les yeux émerveillés de notre directrice. Ça faisait maintenant sept ans qu'elle nous connaît, elle est fière des jeunes femmes que nous sommes devenues. Quand nous étions en quatrième année, elle n'avait pas pu emmener ma classe à Poudlard, pour nous présenter fièrement. Elle avait dû, emmener les septièmes années à cause du règlement du tournoi des trois sorciers. Nous sommes en quelque sorte sa classe favorite, nous ne l'avons jamais déçue contrairement à Fleur Delacour qui avait lamentablement échoué aux épreuves du tournoi. Madame Maxime trouve qu'elle avait fait honte à notre école. Moi, contrairement aux autres, je m'en moquais royalement. Je trouve même que ce n'était pas très sympathique, ça arrive à tout le monde d'échouer ?

- J'aurais besoin de Miss Nott, suivez-moi s'il vous plaît. Annonce-t-elle avant de tourner les talons et commencer à sortir de la salle.

Je récupère très rapidement mes affaires avant d'essayer de la suivre jusqu'à son bureau. Je la suis très difficilement, nous sommes le contraire l'une de l'autre, je suis toute petite et elle très grande. Autant dire qu'elle fait un pas j'en fais cinq. Je suis donc obligé de marcher au pas de course pour pouvoir la suivre. En arrivant dans son bureau elle me fait signe de m'asseoir sur le petit fauteuil bleu clair en velours qui se tient juste en face d'elle. Je m'assieds et la regarde longuement, attendant d'apprendre ce qu'elle a à me dire. Elle me tend un récipient débordant de macaron, je n'ai pas faim à cause du petit déjeuner que j'ai pris quelques minutes plus tôt, je lui fais donc signe que je n'en veux pas. Mais elle tend une nouvelle fois le bocal dans ma direction, ça veut dire que je dois en prendre un. J'en ai pris un au café. Je ne suis pas une grande fan des macarons au café mais il ne restait que des pistaches et des cafés. Le choix est vite fait puisque je suis allergique aux pistaches.

- Miss Nott, j'ai reçu une lettre de votre père m'indiquant qu'il souhaitait vous transférer à Poudlard dès aujourd'hui.

- C'est étrange ? Vous a-t-il dit pourquoi ?

- Il trouve que vous avez suffisamment appris de Beaubaton et de l'élégance française. Commence-t-elle, et puis par la même occasion, il souhaiterait que vous appreniez à connaître votre futur conjoint.

Mais, je rêve ? Il m'envoie à Poudlard pour que je puisse faire ami-ami avec mon futur godiche de mari. Pense-t-il que je vais tomber amoureuse de lui au premier regard ? Ou se croit-il, dans le monde des bisounours ? Mais qu'est-ce qu'il lui est passé par la tête ! Je suis sûr qu'il est sous l'influence. Théo et moi savons qu'il a rejoint les mangemorts, peu de temps avant la mort de notre mère, Voldemort est censé être "mort", mais j'ai toujours pensé qu'il ne l'était pas réellement. Je m'égare, mais je rendrais la vie dure à la soi-disant "prunelle de mes yeux".

- Vous devriez aller faire vos valises, je vais préparer la calèche pour notre départ.

Je suis donc remonté à l'étage où se trouve mon dortoir pour faire mes valises comme madame Maxime me l'a demandé, mon départ va être assez rapide puisque je n'ai aucune amie, ce qui veut dire, aucun au revoir à faire. D'un côté je suis assez heureuse d'aller étudier à Poudlard, je pourrais être avec mon frère qui me manque terriblement. Quoi qu'il en soit, je récupère mes affaires pour rejoindre la cour du château de Beaubaton. Je savais que cette journée me réservait des surprises, mais je ne l'imaginais pas de cette ampleur, quitter cette école que je haïs tant, et retourner dans mon pays. Le problème est simplement que j'ai le mal du pays, et ce depuis un peu plus de sept ans maintenant.

Je prends mes valises et me dirige vers la sortie de la chambre, je me retourne une toute dernière fois pour regarder la chambre où j'ai habité durant sept longues années. Je souris bêtement, on ne va pas se mentir, mais j'ai appris à apprécier cette école au fil du temps, elle va me manquer. Je finis par me rendre dans la cour principale, celle où se trouve l'allée centrale permettant de décoller. Au moment où j'ouvre les portes, le vent glacial de novembre frigorifie mes jambes nues. Après avoir attendu quelques minutes à grelotter à cause du vent Pyrénéen, Madame Maxime arrive en compagnie de notre calèche.

Jules, un garçon venant de l'école de Beaubaton masculin, se charge de mes affaires. Puis il me tend sa main pour me faire monter, il fait de même pour madame Maxime. J'ai eu une histoire avec lui, c'est en quelque sorte mon ex, même si je n'apprécie pas vraiment ce mot. Moi, je le qualifierais plutôt comme une expérience de vie, celui qui m'a fait apprendre les petits plaisirs de la vie. On a tous, nos premières fois n'est-ce pas ? Quoi qu'il en soit, malgré que je l'ai quitté, nous sommes restés en très bons termes. C'est en quelque sorte un des seuls "amis" que j'ai, mais ça ne compte pas, nous ne sommes pas dans le même établissement. Par ailleurs, nous ne sommes pas autorisés à nous rencontrer, pour éviter que les jeunes hommes ne nous accostent. Mais personne n'a jamais respecté cette règle, les garçons arrivaient toujours à venir nous rendre visite dans la plus grande des discrétions.

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